Ce film a pour sujet l’industrie militaire israélienne et son fonctionnement
Il comporte une série d’interviews des protagonistes majeurs du marché israélien de la sécurité et présente le rôle de l’industrie de l’armement au sein de la société et de l’économie israéliennes. Il met notamment en exergue le fait que l’occupation est profitable à l’Etat d’Israël contrairement à l’idée reçue qu’elle lui coûterait. Il montre comment la population palestinienne est utilisée pour tester les armes israéliennes et comment cette expérience in vivo est utilisée pour vendre ces armes. Il dénonce l’hypocrisie des autres Etats qui s’insurgent, protestent et viennent ensuite acheter des armes et se former, particulièrement sur la guerilla urbaine, en demandant comment on fait « pour transformer du sang en argent »…
Ce documentaire est remarquable et effroyable.
Yotam Feldman a pris ensuite la parole, insistant sur le fait que tout est lié en Israël, que l’économie est basée sur l’industrie de l’armement qui fait vivre 150 000 foyers, rapporte 7 milliards de dollars par an, et est liée à tous les autres secteurs de la société israélienne. Seule la résistance populaire lui paraît pourvoir combattre une telle puissance militaire.
Bernard Ravenel (AFPS) est intervenu en soulignant les trois volets de la coopération de la France avec Israël, en ce domaine, nucléaire (depuis longtemps !), militaire (depuis longtemps aussi…) et sécuritaire (depuis Sarkozy). Sur ce sujet, un ouvrage sortira bientôt, en collaboration avec Patrice Bouveret (qui interviendra le 14 octobre prochain lors d’une nouvelle projection).
Martine Brizemur (Amnesty International) a rappelé que son organisation faisait appel à l’ONU (déjà lors des précédents massacres à Gaza mais aussi concernant la répression des manifestations pacifiques qui ont lieu en Cisjordanie)) pour demander un embargo sur les armes à l’égard de toutes les parties, des enquêtes sur les crimes commis et la saisine de la Cour Pénale Internationale.
Pierre Saly (CJPP5) a, pour sa part, été frappé par la perversion des esprits (de l’Etat ? du peuple ?) et le lien mis en évidence entre la structure même du système politique israélien et l’industrie de l’armement.
Jean Guy Greilsamer (UJFP), a insisté sur la sacralisation de l’armée israélienne dans toute la population juive, dont en France (galas pour l’armée, recrutement pour l’armée à la synagogue de Paris, engagement de jeunes Français pour aller « combattre » à Gaza…). Il a fait état de l’appel de personnalités du monde entier et de prix Nobel pour l’embargo des armes, lequel s’inscrit exactement dans la campagne BDS.
Ce compte rendu bref ne saurait évidemment rendre la richesse tant du film que des interventions qui ont suivi. Nous ne pouvons donc que vous conseiller de venir – et faire venir – à la prochaine projection qui aura lieu aux 3 Luxembourg le 14 octobre prochain, à 20h30, avec les mêmes, sauf Martine Brizemur mais avec Patrice Bouveret (de l’Observatoire des armements)