Ehud Olmert doit réunir son cabinet dimanche pour « décider des prochaines étapes » de l’opération israélienne en territoire palestinien. On parle d’échanges de prisonniers, de libération des élus du Parlement palestinien qui ont été kidnappés à Ramallah, contre le soldat de l’armée d’occupation.
Des centaines de missiles et obus ont frappé Gaza depuis 5 jours, faisant des dégâts de millions de dollars qui demanderont des mois de travail de réparation. Les autorités gouvernementales palestiniennes à Gaza ont commencé à ouvrir des routes alternatives aux routes, ponts ou chemins, toute l’infrastructure civile délibérément détruite par les frappes de l’armée d’occupation.
Dans la nuit de samedi à dimanche, les missiles ont frappé une école à Gaza.
La Croix rouge internationale, les agences des Nations unies et les ONG palestiniennes préviennent qu’une crise humanitaire extrême est imminente à Gaza privée d’eau, d’électricité, de nourriture et de médicaments. Et ce n’est pas l’entrée autorisée aujourd’hui par Israël - quelle générosité, quel souci de la population palestinienne !- par le point de passage de Karni d’un convoi de nourriture qui va soulager les centaines de milliers de civils emprisonnés sous les bombes à Gaza.
La Communauté internationale qui "déplore" généralement l’offensive israélienne et qui a les moyens d’y mettre un terme, est en train de regarder assassiner le peuple palestinien de Gaza.
Selon le quotidien israélien Haaretz, les responsables israéliens des Affaires étrangères ont exprimé leur « satisfaction d’avoir obtenu le soutien international quant à la légitimité des opérations israéliennes » tandis que les Etat unis semblent avoir modéré d’une fraction leur soutien inconditionnel en demandant qu’Israël « ne mette pas en danger le président Abbas, ne mette pas en danger les civils, ne détruise pas les infrastructures » !! Hypocrisie effrayante quand on sait que ce sont des centaines de frappes qui visent l’ensemble de la bande de Gaza dont le président Abbas n’a d’ailleurs pas été autorisé à sortir.
Le gouvernement français tente, lui, de faire libérer son « ressortissant ». C’est que le soldat de l’armée d’occupation israélienne est aussi français.
Mais ce n’est pas tant la question de sa libération qui importe que l’illégalité de sa présence à la limite du mur qui emprisonne Gaza.
S’il est Israélien il est membre d’une armée d’occupation qui met en œuvre une politique coloniale et de terrorisme d’état contre laquelle la résistance est légitime et reconnue comme telle par les Conventions internationales.
S’il est français que fait-il là, armé, sous l’uniforme d’une armée d’occupation étrangère, en violation de toutes les lois internationales ?
Si au niveau humain, on peut souhaiter qu’un prisonnier soit libéré, que dire des quelque 8500 prisonniers palestiniens qui croupissent, pour certains depuis plus de 20 ans, dans les geôles israéliennes, dans des conditions souvent inacceptables au niveau humanitaire et en violation des conventions internationales - puisqu’une puissance occupante n’a PAS LE DROIT DE DEPLACER, a fortiori d’EMPRISONNER SUR SON TERRITOIRE LES CITOYENS DU PEUPLE OCCUPE.
Que dire des dizaines d’élus palestiniens kidnappés à Ramallah, ministres, députés, maires, ou autres officiels, en violation flagrante du droit international qui assure l’immunité aux élus du peuple ?
Que dire des attaques militaires contre la vie de responsables élus démocratiquement, comme le Ministre de l’Intérieur palestinien visé hier et le Premier ministre nommément menacé ?
Le gouvernement d’Israël est en permanence dans l’illégalité absolue en ce qui concerne les assassinats ciblés ou les prisonniers, sans parler des colonies, toutes illégales, sans parler du Mur d’annexion, illégal, des routes de contournement, illégales, des spoliations de terre et d’eau, illégales, des punitions collectives, illégales.
Etat terroriste, Etat hors la loi, Israël doit être mis au ban des nations démocratiques tant qu’il poursuit sa politique et ses pratiques coloniales et qu’il refuse de se conformer au droit international.
Il faut arrêter l’offensive contre Gaza, il faut libérer les prisonniers palestiniens (alors le soldat sera libéré !), il faut imposer le droit et la justice comme seule solution à la « crise » créée par l’occupation de la Palestine par Israël.