Il s’agit de :
1. Mohanad Abu Hatab
2. Muwafaq al Araj, et
3. Usama al Maghazi, 33 ans.
Le peuple palestinien se soulève contre le Mur israélien de l’Apartheid
La semaine a été marquée par des manifestations importantes du peuple palestinien contre le mur de l’apartheid que construit Israël ; elle a vu aussi des poursuites contre le Mur s’engager devant la Cour Internationale de Justice de La Haye.
Des manifestants palestiniens en ont appelé au monde entier pour qu’il s’élève contre le Mur, mur qu’Israël construit afin d’imposer la politique du fait accompli et défier les résolutions de la communauté internationale, qui demande le retrait d’Israël des territoires palestiniens.
Selon les manifestants, le mur a les conséquences les plus effroyables sur la vie politique, économique et sociale des Palestiniens ; de fait, il enferme une nation dans une nouvelle prison.
Des soldats israéliens armés jusqu’aux dents et utilisant des balles réelles ont blessé des dizaines de manifestants, y compris des femmes et des enfants.
Tayseer Khaled, membre du comité exécutif de l’OLP, a déclaré que si le mur correspondait à des objectifs de sécurité, Israël l’aurait construit sur son territoire. Le mur confisque 21% de la partie occidentale de la Cisjordanie et 20% de sa partie orientale, selon Khaled. Il confisque également 10% de Jérusalem et contrôle 80% des ressources aquifères de la Palestine. Il s’agit donc de la forme la plus terrible de colonisation menée par Israël dans les territoires palestiniens, selon ce membre du comité exécutif de l’OLP.
Dans le secteur de Jérusalem, on notait parmi les manifestants des personnalités politiques palestiniennes comme Hana Amira et Hatem Abdul Qadir qui ont souligné l’illégalité du Mur de l’apartheid que construit Israël. A Bethléem, les manifestants se sont rassemblés à l’Université de Bethléem et ont réclamé que le mur, qui vise à isoler des zones palestiniennes, soit démoli.
A Ramallah, les manifestants s’opposant au mur ont déclaré que le mur vise à confisquer les terres palestiniennes. Ils se sont rassemblés sur la place al Manara. Une foule nombreuse a pris part à la manifestation contre le mur de l’apartheid construit par Israël. Egalement dans la région de Ramallah, des manifestations ont été organisées à Budrus et Oibya réclamant l’arrêt de la construction du mur.
A Hébron, les manifestants ont protesté contre le mur au centre ville où ils ont été attaqués par les militaires israéliens qui ont blessé 15 personnes. Etudiants et lycéens se sont rassemblés au centre ville de Naplouse et ont défilé pour protester contre le mur de l’apartheid. A Qalqilia, les militaires israéliens ont attaqué les manifestants et en ont blessé un certain nombre. Des centaines de Palestiniens ont manifesté contre le mur à Salfeet et Jénine et ont réclamé l’arrêt de sa construction.
A Beit Sureek, près de Jérusalem, les militaires israéliens ont chargé les manifestants qui voulaient empêcher la confiscation de leurs terres dans le but de construire le mur israélien de l’apartheid. Plusieurs Palestiniens ont été blessés. La Law Society a appris que les autorités israéliennes envisageaient de confisquer environ 750 hectares d’oliveraies à Beit Surik.
Usage excessif de la force
Vendredi, 20 février 2004
Les soldats israéliens ont tué Mohanad Abu Hatab et Muwafaq al Araj de Khan Yunis.
Samedi 21 février 2004
Les soldats israéliens ont tué Usam al Maghazi, âgé de 33 ans, du camp de réfugiés al Breij dans la bande de Gaza.
Les incursions des troupes israéliennes dans les zones palestiniennes
Vendredi, 20 février 2004
Les soldats israéliens ont fait un raid à Beit Sahur et à Bethléem et ont arrêté 7 Palestiniens.
Dimanche 22 février 2004
Les soldats israéliens ont fait un raid à Husan à Bethléem, y ont imposé un couvre-feu et les bulldozers d’Israël ont bloqué l’entrée de la ville avec des barrières de terre.
Mercredi 25 février 2004
Les soldats israéliens font un raid dans les banques de Ramallah
Un très grand nombre de soldats israéliens ont fait un raid dans Ramallah et imposé un couvre-feu dans certains quartiers. Les soldats ont fait une razzia à la Banque arabe (Arab Bank), la Banque du Caire et d’Amman (Cairo Amman Bank) et la Banque Internationale de Palestine (Palestine International Bank). Les employés des banques ont été contraints de quitter leurs bureaux puis ils ont été maintenus à l’extérieur des bâtiments.
Un témoin oculaire a rapporté à la Law Society que les raids ont eu lieu à 10 heures du matin ; les militaires et des officiers de police israéliens armés jusqu’aux dents ont pris part aux raids. Les assaillants ont même procédé à des fouilles corporelles du personnel bancaire et des clients et confisqué des cartes d’identité. Les clients ont été libérés ultérieurement tandis que les employés de banque étaient détenus par les militaires.
Le témoin a ajouté que les experts bancaires ont été emmenés avec les soldats et les officiers de police israéliens.
Les affrontements ont eu lieu entre les Palestiniens qui maifestaient contre le raid israélien et les soldats qui ripostèrent avec des balles réelles blessant 4 Palestiniens, selon les sources de la Law Society.
La Law Society a également appris que les militaires israéliens ont fait un raid à Betunia mercredi matin de bonne heure et ont lancé des grenades lacrymogènes sur les écoliers, en blessant plusieurs.
Cette opération sans précédent de l’armée israélienne a pris fin à minuit et s’est soldée par le vol d’environ 8 millions de dollars appartenant au peuple palestinien.
Détention et mauvais traitements
Le dimanche 22 février 2004, les soldats israéliens ont arrêté une infirmière dans la bande de Gaza.
Le mardi 24 février 2004, les soldats israéliens ont fait un raid au camp de réfugiés de Dheishi à Bethléem et arrêté deux Palestiniens. Mardi également, les soldats israéliens ont fait une incursion à Jénine et ont arrêté un Palestinien.
Le mercredi 25 février 2004, les soldats israéliens ont arrêté deux frères originaires de Kufur Ni’ma dans le secteur de Ramallah et cinq Palestiniens du secteur d’Hébron.
Expulsions
Le jeudi 19 février 2004, les autorités israéliennes ont expulsé dans la bande de Gaza Luay Salami, âgé de 32 ans, habitant Qaryoot à Naplouse en Cisjordanie. Salami avait passé deux ans en détention administrative provisoire avant d’être condamné à quatre ans d’expulsion dans la bande de Gaza.
Punitions collectives
Le jeudi 19 février 2004 les militaires israéliens ont fait un raid au domicile du prisonnier politique Husam al Halbi à Salfeet et en ont expulsé ses habitants de force. Les militaires ont fait exploser la maison à 4 heures du matin.
Jeudi également, les militaires israéliens ont fait un raid chez Silat al Harthiyi à Jénine et ont fait sauter une maison appartenant à Mohammad al Tahaina.
Démolition de maisons et passage au bulldozer
Le jeudi 19 février 2004, les militaires israéliens ont donné l’ordre de détruire les maisons de 9 familles à Hébron. Les autorités israéliennes ont justifié leurs ordres en prétextant du fait que les maisons, qui étaient proches des colonies juives de Kharsina et Kiryat Arba’a, avaient été bâties sans permis de construire. Les autorités israéliennes ont également décidé d’enlever les tentes qu’utilisaient les Palestiniens à Yata dans la partie est du secteur d’Hébron.
Le dimanche 22 février 2004 à Jénine les bulldozers israéliens ont bloqué l’entrée de al Khader à Jérusalem. A Jénine, les soldats israéliens ont confisqué environ un demi-hectare de terre agricole à al Jalami.
Le jeudi 24 février 2004 les soldats israéliens ont démoli une maison appartenant à Jameel Shkirat à al Sawahra dans Jérusalem.
Le mercredi 25 février 2004 les bulldozers israéliens ont démoli la maison de Mohammad al Kiswani à Beit Hanina.
Violations par Israël du droit à la liberté d’expression
Le lundi 23 février 2004, à al Izariyi dans Jérusalem, les soldats israéliens ont tiré sur trois journalistes palestiniens et les ont blessés. Il s’agit de :
1. Ahmad Jalajil,
2. Widad Akila, et
3. Mamon Siyam
Blocage et siège
Le jeudi 19 février 2004, au nord de Tulkarem près de la colonie juive de Beit Khavar, les soldats israéliens ont empêché des agriculteurs d’accéder à leurs terres. Les agriculteurs ont dit à la Law Society que les bulldozers israéliens avaient creusé des tranchées sur leurs terrains et saccagé leurs produits agricoles.
Le mercredi 23 février 2004, les soldats israéliens ont fait un raid à Silwad à l’est de Ramallah et ont déclaré que c’était une zone militaire fermée. Les colons juifs d’Ofra ont attaqué les Palestiniens de Silwad alors que les militaires israéliens protégeaient les colons. Le lendemain, jeudi, les militaires israéliens se sont livré à une escalade de mesures oppressives contre les villages situés à l’est de Naplouse, arrêtant au barrage routier de Beit Fureek les personnes qui font la navette quotidiennement.
Les colons juifs confisquent les propriétés des Palestiniens
Le dimanche 22 février 2004, les colons juifs ont attaqué des Palestiniens et des véhicules palestiniens à Jérusalem. D’autre part, les soldat israéliens ont placé des barrages routiers dans la ville et ont contrôlé les cartes d’identité des Palestiniens. Dans d’autres endroits de Jérusalem, les colons juifs ont jeté des cailloux et des bouteilles vides sur les véhicules palestiniens ; ils ont aussi attaqué des Palestiniens qui travaillaient dans des ateliers israéliens de la ville.
Remarques de la Law Society :
1. Des soldats israéliens continuent de commettre des crimes contre des civils palestiniens ;
2. Des militaires israéliens continuent de faire un usage excessif de la force et d’utiliser des armes lourdes contre des civils palestiniens ;
3. Des soldats israéliens continuent de bombarder des zones résidentielles palestiniennes ;
4. Des soldats israéliens continuent d’utiliser les colonies juives comme postes militaires avancés pour bombarder des zones résidentielles palestiniennes ;
5. Des colons juifs, protégés et aidés par des militaires israéliens, continuent d’attaquer des civils palestiniens ; et
6. La communauté internationale et les pays signataires de la 4ème Convention de Genève ne sont pas intervenus pour contraindre Israël à appliquer la Convention.
La Law Society demande que :
1. Une enquête concernant tous les homicides de civils palestiniens commis par des soldats israéliens soit ouverte en vertu de l’Article 146 de la 4ème Convention de Genève ;
2. Le gouvernement israélien mette un terme aux crimes et punitions collectives envers le peuple palestinien ;
3. Un comité d’enquête international sur les crimes israéliens dans les territoires palestiniens soit constitué sur la base de la Résolution No.1322 du Conseil de Sécurité des Nations Unies ;
4. Les pays signataires de la 4ème Convention de Genève se réunissent et prennent des mesures pour contraindre Israël à respecter la Convention ;
5. Les civils palestiniens soient placés sous protection internationale ; et que
6. La communauté internationale mette immédiatement fin aux crimes israéliens contre le peuple palestinien et applique immédiatement les résolutions internationales pertinentes.