Le parrainage des prisonniers politiques palestiniens peut revêtir différentes formes : l’envoi de courriers, qui doit être poursuivi malgré le peu de réponses. Il se réalise également parfois pas des communications téléphoniques à une famille ou au prisonnier parrainé une fois libéré.
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Plusieurs comptes rendus d’appels, tous très émouvants, ont été transmis par des parrains-marraines. En voici deux exemples.
Des amis adhérents du sud de la France nous racontent leur appel vers une famille de Palestine, le numéro de téléphone leur ayant été communiqué par le prisonnier lui-même dans un courrier.
« Au tout début de la mise en place des échanges épistolaires l’AFPS recommandait de ne mettre notre adresse ni sur l’enveloppe ni à l’intérieur. Ce que nous avons fait pendant un temps mais nous avions une impression étrange, comme jeter une bouteille à la mer. Aussi avons nous commencé à mettre notre adresse à la suite de notre signature et nous avons eu le plaisir de recevoir une lettre de M. avec les coordonnées téléphoniques de plusieurs membres de sa famille. Nous avons bien sûr pris contact avec elle pour avoir des nouvelles directes et lorsqu’un palestinien ou un arabophone passent à la maison nous leur demandons souvent de faire les interprètes au téléphone !
Ensuite, constatant que certaines lettres ne lui parvenaient pas, nous avons pris l’habitude de les numéroter et M. numérote aussi les siennes.
Chacun peut ainsi constater les courriers manquants (ils sont nombreux). En fait depuis presque 2 ans, on n’autorise plus M. à écrire pour le sanctionner après une longue grève de la faim.
Peu après notre entretien téléphonique, nous avons reçu par Whatsapp une vidéo de la plus jeune fille de M. Cette étrange vidéo nous a surpris. Elle n’était composée que de nos cartes postales, bien rangées dans les pochettes transparentes d’un classeur à leur taille, défilant l’une après l’autre, recto verso… M. nous remercie régulièrement de la part de ses codétenus pour nos lettres !
Nous réalisons combien nous avons de la chance d’avoir ces contacts directs avec lui et sa famille…qui reçoit parfois la visite de notre part de certaines de nos connaissances allant en Palestine"
B. adhérent en Alsace a récemment téléphoné à un prisonnier nouvellement libéré.
" L’échange était émouvant, même si X. va bien physiquement et moralement, après 15 ans de prison, enfermé à l’âge de 19 ans. Il n’a reçu aucune lettre de son parrain. Il aurait eu la possibilité de répondre, dit-il. Il a pu préparer un diplôme pendant son incarcération. Son frère aussi a été emprisonné. X a tenu à souligner que les Israéliens ont fait exprès de retarder sa libération jusqu’à une heure très avancée pour bloquer son accueil par sa famille et ses proches. Mais ça n’a pas marché parce que tout le monde l’attendait encore. X a promis à B de l’inviter à son mariage ! Il remercie l’AFPS de son soutien. B. a promis de son côté de garder le contact.
Depuis lors, B. a rappelé une seconde fois. X nous confirme qu’il va bien, qu’il a ouvert un commerce et qu’il va bientôt se marier ! "
Témoignages recueillis par le Groupe de Travail prisonniers politiques palestiniens