Quatre civils israéliens ont été tués dans un attentat à la terrasse d’un café, victimes collatérales d’une politique dont leur gouvernement porte l’entière responsabilité. Nous déplorons cette situation dans laquelle des civils tuent d’autres civils tandis que les fauteurs de haine paradent au cœur du pouvoir israélien.
L’attentat commis par deux jeunes de Yatta n’aura surpris que ceux qui veulent fermer les yeux sur la situation qui prévaut aujourd’hui en Palestine occupée et le niveau de désespoir et de colère qui est celui de la population.
Le village de Yatta, au sud d’Hébron, dont sont originaires les deux jeunes, est depuis des années sous la pression constante des colons qui cherchent à vider la région de la présence palestinienne.
De tels actes ne manqueront pas de se reproduire si rien n’est fait pour arrêter cette infernale course à l’abîme, résultat d’une politique choisie en toute conscience par le gouvernement israélien. C’est ce qu’a dit à sa façon le maire de Tel-Aviv en pointant la responsabilité de l’occupation et de la colonisation.
Face au drame, on comprend bien sûr que le Président de la République ait condamné un attentat contre des civils, mais il l’a fait en assurant Israël de sa solidarité contre le terrorisme, comme si Israël n’était pas un acteur direct de ce terrorisme. Il s’était d’ailleurs bien gardé de réagir de même lors de l’assassinat le 24 mars dernier d’ Abdel Fattah Al-Sharif par un soldat franco-israélien.
La « riposte » annoncée, avant même la réunion du cabinet de guerre, suppression des permis de travail en Israël pour toutes les personnes portant le même nom que les auteurs de l’attentat, suspension des permis de visite familiale pour 83000 Palestiniens pendant le ramadan, interdictions jusqu’à dimanche soir d’accéder à Jérusalem et en Israël, bouclage et destructions programmées à Yatta ne feront que rajouter au désespoir.
Il est du devoir de la communauté internationale de s’opposer à ces punitions collectives qui alimentent la mécanique infernale de la violence et du désespoir et de faire échec au scénario du pire en imposant le respect du droit.
Le Bureau national