Aujourd’hui, B’Tselem publie un rapport qui traite du refus d’Israël de permettre aux Palestiniens d’avoir accès à leur terres agricoles qui sont situées à l’ouest de la Barrière de Séparation dans la région de Tulkarm-Qalqilya. Le procédé utilisé pour empêcher l’accès est un système de permis qu’Israël a mis en place dans la ’Zone Lisière’, système basé sur un critère raciste.
Le système de permis israélien se rapportant aux enclaves entre la Barrière de Séparation et la Ligne Verte est entré en vigueur depuis octobre 2000. Le fait que seuls les Palestiniens aient besoin de permis est absurde. Selon les directives de l’Administration Civile, les juifs peuvent librement entrer dans la ’Zone Lisière’ même s’ils ne résident pas en Israël. Au contraire, les Palestiniens désirant obtenir un permis doivent faire face à un cauchemar bureaucratique. Le rapport de B’Tselem révèle que pendant les premiers six mois du régime de permis, l’Administration Civile a rejeté environ 25% des demandes de permis dans la région de Tulkarm-Qalqilya. Malgré le fait qu’Israël a dénié aux fermiers leurs sources de revenus, il refuse de les dédommager pour leurs pertes. Même les fermiers avec un permis attendent parfois des heures pour traverser pour cause de grilles d’entrée fermées.
Le gouvernement israélien n’a rien appris du dommage substantiel que la première étape de la construction de la Barrière à l’intérieur de la Cisjordanie a causé. Si Israël continue sa présente politique et qu’il termine d’autres sections de la Barrière à l’Est de la Ligne Verte, des milliers de Palestiniens supplémentaires perdront leurs sources de revenus, et le niveau de pauvreté en Cisjordanie augmentera encore plus.
La construction de la Barrière à l’intérieur de la Cisjordanie viole la loi internationale. B’Tselem presse Israël de faire tomber les sections de la Barrière construites en Cisjordanie. Tant que cela n’est pas fait, Israël doit revenir sur la déclaration stipulant que la ’Zone Lisière’ est une zone militaire fermée, il doit ouvrir les grilles d’entrée pendant toute la journée et mettre fin au système raciste des permis.
A partir de ce soir, les habitants de Nu’man risquent l’expulsion
A partir de minuit, les habitants de Nu’man pourraient être arrêtés et expulsés de leur village. Le 7 juin, la juge de la Cour Suprême, Miriam Naor, a déclaré que l’ordre temporaire qui interdisait à Israël d’expulser les habitants de leurs maisons, devait expirer dans 10 jours. L’injonction temporaire délivrée par la juge Naor fin août 2003 interdisait aussi à l’Etat d’arrêter les habitants du village qui se seraient trouvés à l’intérieur des frontières municipales de Jérusalem sous prétexte qu’ils se trouvaient illégalement dans la ville.
Les Palestiniens ont commencé à s’installer à Nu’man dans les années 1930. En 1967, le village a été annexé à Jérusalem mais les responsables israéliens ont enregistré par erreur les habitants comme habitants de Cisjordanie et ne leur ont pas délivré de cartes d’identité israéliennes. Le Ministère de l’Intérieur et la Municipalité de Jérusalem continuent à refuser de reconnaître les habitants en tant que résidents israéliens et considèrent qu’ils sont illégalement dans leurs maisons.
Israël continue à construire la Barrière de Séparation à l’Est de Nu’man ce qui va couper le village du reste de la Cisjordanie. Il n’existe, à cette étape de la construction, qu’une étroite petite ouverture par laquelle les habitants peuvent passer pour rejoindre les villages avoisinants de Cisjordanie. Si Israël ne reconnaît pas le statut spécial de Nu’man, cette ouverture sera fermée et les habitants seront piégés entre la Barrière et les barrages routiers qui les empêchent d’atteindre les autres parties de Jérusalem.
En début de semaine, B’Tselem a demandé au Ministre de l’Intérieur, Avraham Poraz, de reconnaître les habitants de Nu’man en tant que résidents permanents d’Israël. Tant que cela n’est pas fait, B’Tselem insiste pour que Poraz accorde aux habitants des permis temporaires pour entrer et rester à Jérusalem, ce qui leur évitera l’expulsion de leurs maisons et leur permettra d’épuiser tous leurs moyens légaux.
Que pouvez-vous faire ?
Ecrivez au Ministre de l’Intérieur, Avraham Poraz (fax : +972 2 566 6376) et incitez le à reconnaître les habitants de Nu’man en tant que résidents permanents et à leur permettre de rester dans leurs maisons.
La Haute Cour au sujet de Rafah : l’armée doit s’assurer que les besoins des habitants sont pourvus.
Le 30 mai 2004, la Haute Cour de Justice s’est penchée sur la requête déposée par quatre organisations des droits humains concernant les opérations de l’armée dans Rafah le mois dernier. La décision de la Haute Cour comprend un certain nombre de déclarations importantes quant aux obligations de l’armée vis-à-vis de la population palestinienne.
Les juges retiennent qu’en tant que force d’occupation, l’armée a non seulement l’obligation de s’abstenir de faire du tort à la population locale dans les zones où elle effectue ses opérations, mais elle doit également prendre un rôle actif en assurant que les besoins humanitaires de la population sont satisfaits. La décision a souligné que lorsque l’armée projette une opération militaire, elle doit prendre les arrangements nécessaires pour s’assurer de l’approvisionnement de ces besoins tels que les provisions d’eau, d’électricité, de nourriture et de médicaments.
Les juges ont également déclaré que l’armée a agi irrégulièrement en exigeant que les noms et les numéros de cartes d’identité des blessés leur soient fournis avant que ceux-ci ne puissent être évacués de la zone de combat.
En ce qui concerne l’enterrement des personnes tuées lors de l’opération, la Cour a déclaré que l’armée aurait du envisager des solutions pour une telle situation, et qu’elle aurait du suggérer plus tôt la solution avec laquelle elle était d’accord.
Le commandant des forces de défense israéliennes avait, auparavant, informé la Haute Cour que la plupart des demandes de la requête avaient été entérinées. La Haute Cour a accepté cette déclaration.