Depuis maintenant 8 ans, l’AFPS tient un stand au village des associations pendant le festival Emmaüs Lescar-Pau, deux jours durant (26 et 27 juillet). Cette année 35 associations étaient présentes, toutes touchant les droits de l’homme, l’écologie ou l’agriculture « raisonnée », comme le MRAP, Amnesty, la Confédération Paysanne, les semences paysannes, le CCFD etc.
Comme chaque année, beaucoup de jeunes sont venus nous voir et nous ont écoutés leur raconter la Palestine. C’est toujours très enrichissant pour nous. Nous avons distribué notre journal (numéro spécial pour le festival de 8 pages) tourné majoritairement sur une explication du BDS et de ses trois composantes et sur nos actions dans ce domaine avec les « dangers qui nous guettent aujourd’hui ». Notre stand et notre journal parlait aussi de Georges Ibrahim Abdallah.
Nous avons vendu des produits de l’artisanat palestinien et de l’huile et nos brochures.
Pour nous, cette année était spéciale car elle suivait notre voyage en Palestine fin 2015 où nous sommes allés sur les traces du village d’Emmaüs, détruit en 1967 au premier jour de la guerre des 6 jours. Notre stand montrait en trois panneaux l’histoire terrible de ce village. Ces trois panneaux sont exposés en permanence dans le village sur la « Place d’Emmaüs en Palestine » inaugurée le 23 janvier 2016 par deux Palestiniens qui avaient vécu l’exode forcé en 1967.
Pendant notre voyage, organisé avec Germain, le patron du village d’Emmaüs, nous avons rencontré l’association palestinienne qui fait vivre la mémoire du village détruit et Germain avait proposé de recevoir cet été au moment du festival trois jeunes Palestiniens pour participer à un camp de jeunes bénévoles qui viennent chaque année travailler quelques semaines avec les villageois. C’est ainsi que Saed, Mostapha et Sami sont arrivés pour trois semaines de travail dans les mêmes conditions que les habitants du village : ici on ne parle plus de communauté, terme qui leur semble les renfermer trop sur eux-mêmes.
Nos trois Palestiniens, bien accueillis, se sont très vite intégrés, Ils ont participé à toutes les tâches y compris pendant toute une semaine à la mise en place de l’infrastructure du festival et aussi au démontage. Le festival a accueilli près de 13.000 personnes.
Sami a un talent de « tagueur » et on l’a mis à contribution pour le festival. Il a créé un tableau sur un grand drap et avec de la peinture en bombe. Thème : la Palestine et la résistance palestinienne.
Germain a exigé que ce drap soit à la meilleure place possible pendant le festival. Il est allé lui-même le placer au plus près de la grande scène. Bien sûr, cette œuvre sera exposée en permanence dans le village après le festival.
Le 3 août, le village Emmaüs organisait une causerie, juste avant le départ des Palestiniens. Saed, Sami et Mostapha ont répondu aux nombreuses questions sur leur vie en Palestine, leurs attentes, mais aussi leur étonnement dans ce camp de jeunes. Ils ont remercié Germain et tout le village pour tout ce qui est entrepris ici avec l’AFPS pour faire connaître la vérité de leur pays occupé.
Pour Emmaüs ceci n’était qu’une étape dans les relations du village de Lescar-Pau avec le village d’Imwas en Palestine (Imwas est la traduction arabe d’Emmaüs) :
- en septembre pendant trois jours nous ferons la « Fête des Abeilles ». Emmaüs a invité un apiculteur palestinien qui nous parlera de son travail malgré la colonisation qui détruit très souvent les plantes mellifères,
- un projet de voyage en Palestine en octobre est à l’étude avec des personnalités comme l’année dernière,
- puis une commémoration en juin 2017 du cinquantenaire de la destruction par les Israéliens des villages d’Imwas, Yalo et Beit-Nuba et tous les autres villages. Mais nous en reparlerons.
Christian Laine, maire de la ville Lescar, sur laquelle est situé le village d’Emmaüs, était avec nous lors de notre voyage en Palestine. Il a tenu à nous recevoir avec nos trois amis palestiniens. Nous envisageons avec lui de mettre au point dans le département des Pyrénées Atlantique un projet de coopération décentralisée, tourné vers l’eau et le traitement des ordures.

En conclusion, ce festival a été pour nous, AFPS, un grand moment qui, nous l’espérons, sera encore là en juillet 2017. Merci à Emmaüs, à tous les villageois, merci Germain, merci Christian.