Après le remaniement du gouvernement, Stéphane Hessel, accompagné de l’ancienne ministre de la Justice et Garde des Sceaux Elisabeth Guigou et de la vice-présidente du Sénat Catherine Tasca, a rencontré Michel Mercier, le successeur de Michèle Alliot-Marie, pour lui remettre l’Appel et lui demander de renoncer à ces procès liberticides et donc de faire relaxer tous les accusés.
Cet engagement de Stéphane Hessel, accentué par la publication de son ouvrage "Indignez-vous !", dont le succès public n’a pas de précédent, lui a déjà valu de nombreuses attaques. Certains n’ont pas hésité à s’en prendre à son passé de grand résistant et de déporté à Buchenwald, pour tenter de discréditer sa défense acharnée d’une paix juste entre Palestiniens et Israéliens fondée sur le droit international. Ceux qui, comme lui, contestent l’impunité des "crimes de guerre, voire contre l’Humanité" - dont le rapport Goldstone soupçonne Israël - et, dans une moindre mesure, certains groupes armés palestiniens - encourent aujourd’hui de lourdes peines pour avoir appelé au boycott, au désinvestissement et à des sanctions (BDS) contre la colonisation et l’occupation israéliennes : détournée de son objet, la loi du 29 juillet 1881 les menace, dans son article 24 alinéa 8, de 45 000 euros d’amende et de 3 ans de prison ferme, peines maximales auxquelles s’ajoute, pour les fonctionnaires, la perte quasi automatique de leur emploi. Pour avoir diffusé un tract ou apposé un autocollant !
A Perpignan le 24 janvier, puis à Mulhouse le 10 février, 15 citoyens de tous âges, de toutes sensibilités et de toutes origines comparaîtront devant le tribunal pour "provocation publique à la discrimination" : une accusation infâmante pour ces militants pacifistes engagés justement par refus de tous les racismes et pour l’application du droit international à tous les Etats, y compris Israël. Pour arracher leur relaxe, comme nous l’avons obtenue pour la sénatrice verte Alima Boumediene-Thiery et pour le dirigeant national du NPA Omar Slaouti à Pontoise en octobre dernier, la mobilisation doit se poursuivre. Seule la pression de l’opinion peut empêcher que les menaces contre Stéphane Hessel et tous les militants de BDS ne soient suivies d’effet.
C’est pourquoi Stéphane Hessel, les signataires de son Appel, les associations regroupées dans le Pôle Palestine (AFPS, CCIPPP, Génération Palestine, GUPS et UJFP) et, au-delà, celles du collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens ainsi qu’ENS Palestine organisent une grande conférence-débat le mardi 18 janvier à partir de 19 heures à l’Ecole normale supérieure (ENS). Stéphane Hessel y sera notamment entouré de Benoist Hurel, secrétaire général adjoint du Syndicat de la Magistrature, Leila Shahid, ambassadrice de la Palestine auprès de l’Union européenne, Haneen Zoabi, députée palestinienne au Parlement israélien, participante à la "Flotille de la Liberté", et Michel Warschawski, israélien fondateur et ex-président du Centre d’information alternative. De nombreuses personnalités signataires de l’Appel, également invitées, transmettront à cette occasion leurs messages de soutien. Destinée à défendre les hommes et les femmes injustement accusés et avec eux les libertés citoyennes, cette conférence permettra de faire le point sur le conflit israélo-palestinien, le prix payé par les sociétés palestinienne et israélienne et les responsabilités qui, devant le blocage du "processus de paix"par le gouvernement israélien et les divisions qui handicapent le mouvement national palestinien, incombent à l’opinion publique et aux institutions internationales.
Mardi 18 janvier, dès 19h, à l’amphithéâtre Jules Ferry, 29 rue d’Ulm, les places seront comptées. Car nous sommes nombreux à nous indigner, comme nous y appelle Stéphane Hessel, et à vouloir peser avec lui de tout notre poids en faveur de la justice et de la paix. Comme l’écrit son Appel, "certains d’entre nous appellent au boycott de tous les produits israéliens ; d’autres « ciblent » les seuls produits des colonies israéliennes ; d’autres encore choisissent des formes d’action différentes. Mais nous sommes tous unis pour refuser catégoriquement que les militant-e-s de la campagne internationale Boycott-Désinvestissement-Sanctions (BDS) soient accusés et jugés pour “provocation publique à la discrimination” alors qu’au contraire ils combattent contre toute forme de discrimination, pour le droit de tous les peuples à l’autodétermination, pour l’application à tous les États du droit international et des sanctions prévues lorsqu’ils le bafouent. Tous ensemble,nous exigeons, à la fois au nom du droit international et des libertés : le retrait immédiat des directives envoyées par la ministre de la Justice et son administration aux Parquets et la relaxe immédiate de ces innocents. Honneur à celles et ceux qui font leur le combat pour la justice et la paix que les autorités françaises ont trahi."
Réservation obligatoire, places limitées : reserver@collectifpaixjustepalestine.org