Photo : Les enfants blessés arrivent à l’hôpital indonésien dans le nord de Gaza, 27 octobre 2023 © Al-Jarmaq News
Des dizaines de blessés hospitalisés à l’hôpital indonésien situé dans le nord de la bande de Gaza assiégée par Israël risquent de mourir en raison du manque de nourriture et d’eau, ont déclaré les autorités sanitaires palestiniennes.
Le ministère de la santé de Gaza a déclaré mardi en fin de journée que 60 patients étaient « en danger de mort ».
« La situation humanitaire à l’intérieur de l’hôpital est devenue extrêmement dangereuse, car les blessés manquent de produits de première nécessité, ce qui accroît leurs souffrances dans les conditions difficiles imposées par les forces [israéliennes] », a déclaré le ministère dans un communiqué.
L’hôpital est situé à Beit Lahiya, dans le nord de la bande de Gaza, qui fait l’objet d’un siège militaire israélien plus strict depuis le début du mois d’octobre.
Dans son rapport quotidien sur le bilan de la guerre israélienne contre Gaza, le ministère a indiqué qu’au moins 28 personnes avaient été tuées et 54 autres blessées dans « quatre massacres contre des familles » au cours des dernières 24 heures.
« Un certain nombre de victimes se trouvent encore sous les décombres et sur les routes, et les ambulances et les équipes de la défense civile ne peuvent pas les atteindre », a ajouté le ministère.
Le bilan de plus de 14 mois d’attaques israéliennes sur Gaza s’élève à 44 786 morts, selon le ministère. On estime que 1 139 personnes ont été tuées en Israël lors des attaques menées par le groupe armé palestinien Hamas entre le 7 et le 2023, et que plus de 200 ont été faites prisonnières.
L’agence de presse palestinienne Wafa a ensuite indiqué qu’au moins sept Palestiniens avaient été tués et d’autres blessés lorsque des avions de combat israéliens ont bombardé un immeuble résidentiel de plusieurs étages dans le camp de réfugiés de Nuseirat, au centre de la bande de Gaza.
Sigrid Kaag, coordinatrice humanitaire des Nations unies pour Gaza, a informé les membres du Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU) lors d’une réunion à huis clos qui s’est tenue à New York mardi après-midi.
S’adressant aux journalistes à l’issue de la réunion, Mme Kaag a déclaré qu’elle avait expliqué au Conseil que la situation dans la bande de Gaza était « très, très sombre ».
« J’ai parlé des conditions inhumaines dans lesquelles nos concitoyens civils, jeunes et vieux, tentent de survivre », a-t-elle déclaré.
Répondant à une question d’Al Jazeera sur le fait de savoir si la chute du gouvernement du président syrien Bachar al-Assad pourrait éclipser la guerre d’Israël contre Gaza, Mme Kaag a déclaré qu’elle s’efforçait de maintenir la situation dans le territoire assiégé et bombardé « sur la carte ».
Mme Kaag a également déclaré avoir discuté avec les membres du Conseil de sécurité des Nations unies « de notre espoir d’un cessez-le-feu et de la libération inconditionnelle des otages, ce qui permettrait, bien entendu, d’accroître encore l’aide ».
Ses commentaires ont été faits alors que la chaîne israélienne Channel 13 a rapporté que les ministres du Conseil national de sécurité israélien ont été informés que le Hamas avait exprimé son intérêt pour un cessez-le-feu et un accord sur les otages.
Channel 13 a également rapporté que le Qatar « joue un rôle important dans les négociations de l’accord » après avoir annoncé qu’il suspendait son rôle de médiateur.
S’exprimant lors du Forum de Doha samedi, le ministre qatari des affaires étrangères et premier ministre, Sheikh Mohammed bin Abdulrahman Al Thani, a déclaré que « l’élan était en train de revenir » dans les pourparlers sur le cessez-le-feu.
Les derniers espoirs de trêve surviennent alors que l’armée israélienne a annoncé avoir lancé 480 attaques contre la Syrie au cours des 48 heures qui ont suivi le renversement par les combattants de l’opposition syrienne du régime de la famille al-Assad, en place depuis des décennies.
Les forces israéliennes se sont également emparées de territoires contrôlés par la Syrie dans une zone tampon du plateau du Golan, établie par un accord de cessez-le-feu de 1974 avec Damas, ce qui a suscité la condamnation des pays de la région.
Un accord de cessez-le-feu distinct entre Israël et le Hezbollah au Liban a été largement maintenu.
Traduction : AFPS