« Le but de ce rapport, peut-on
lire dans l’introduction,
est de provoquer un débat
sur les conséquences qu’aura le plan
de désengagement unilatéral sur l’existence
des habitants de Gaza, notamment
du point de vue de leur droit à la santé ».
« L’association des médecins israéliens
et palestiniens pour les droits humains »,
comme s’est d’abord appellé PHR, a vu
le jour suite à la visite de médecins israéliens
dans des hôpitaux de la bande de
Gaza et à leur rencontre avec des
confrères palestiniens. C’était en 1988,
en pleine Intifada. Depuis cette date,
PHR se bat en Palestine pour « la dignité
humaine », prodiguant des soins et intervenant
pour dénoncer les politiques aux
conséquences dramatiques en matière
de santé. L’organisation rassemble
aujourd’hui près de 1200 membres, dont
plus de la moitié sont des professionnels
de santé. Elle mène actuellement
cinq grands projets sur les « territoires
occupés », les « prisonniers et détenus »,
les « travailleurs migrants et réfugiés »,
les « villages non reconnus du Néguev »
et les « résidents d’Israël ». Dans la bande
de Gaza, PHR travaille avec l’organisation
palestinienne Al Mezan Center
for Human Rights.
Le rapport que PHR a publié en début
d’année comporte neuf chapitres (dont
un pour les annexes, documents et cartes),
illustrés de nombreux cas exemplaires
des situations difficiles sinon dramatiques
qu’affrontent les Palestiniens de
Gaza dès lors qu’il s’agit de se soigner.
« L’héritage de ces décennies d’occupation
oblige Israël à investir dans la
construction des infrastructures d’un
service de santé indépendant dans les territoires
occupés en général et dans la
bande de Gaza en particulier, et ce même
après le retrait », juge PHR dans sa
conclusion. Voici, en deux parties,
quelques uns des éléments que contient
ce rapport dense et sans concession,
publié sept mois avant que les colons
n’évacuent la bande de Gaza.
Etat des lieux
– Généralités
Dans la bande de Gaza, l’impossibilité
de construire le port, les restrictions à
l’activité de pêche, la réduction du nombre
des travailleurs palestiniens en Israël
aggravent le chômage et plombent considérablement
la faible économie. Selon
un rapport publié par la Banque mondiale
(BM) en juin 2004, environ un quart de
la population de la bande de Gaza, soit
350 000 personnes, est dans l’impossibilité
de se nourrir correctement. La BM
estime que sans les dons des organisations
humanitaires, ce taux de « pauvreté
absolue » avoisinerait les 40%.
C’est chez les réfugiés qu’il est le plus
élevé : 41% des enfants des camps souffrent
d’anémie (manque de fer dans le
sang témoignant d’une alimentation
insuffisante et mal équilibrée) et l’Unrwa
estime qu’entre septembre 2000 et juin
2004 le nombre de familles de réfugiés
nécessitant une aide en nourriture
« basique » est passé de 11 000 à 22 000.
Dans la bande de Gaza, 2000 puits sont
censés fournir l’eau nécessaire aux Palestiniens
tandis que colons et militaires
israéliens en disposent de 40. L’OMS
(Organisation mondiale de la santé) a
fixé la consommation « standard » à 100
litres par personne et par jour (l/p/j).
Mais dans les colonies israéliennes de
Gaza, l’eau distribuée pour les besoins
quotidiens avoisine les 584 l/p/j tandis
que, côté palestinien, la consommation
réelle se situe autour de 80 l/p/j. Le pompage
excessif des colons sur les nappes
aquifères est directement responsable
de ce déséquilibre. Plus grave, l’eau de
consommation est polluée, notamment
par les eaux usées non traitées : là encore,
les recommandations de l’OMS ne sont
pas atteintes. Dans à peu près 90% des
puits de la bande de Gaza, le niveau de
chlore varie entre 400 et 1200 mg/l, alors
qu’un taux supérieur à 600 mg/l est
considéré comme un réel danger pour la
santé.
Le logement est un facteur considéré
comme déterminant dans le droit à la
santé [1]. Selon l’Unrwa, ces quatre dernières
années, la politique de destruction
massive des habitations mise en oeuvre
par Israël a laissé 24 547 Palestiniens
sans logement.
Une source de revenu, un toit sur la tête,
une nourriture variée, une eau saine,
accessible et suffisante : ces éléments
fondamentaux du droit à la santé sont souvent
absents dans la bande de Gaza où
la situation s’est clairement aggravée
ces quatre dernières années avec la répression
de la deuxième Intifada.
– Accès à la santé
Le bouclage intérieur par les checkpoints
constitue le principal obstacle à
l’accés des Palestiniens aux services de
santé. L’hôpital Shifa de Gaza et l’hôpital
Européen de Khan Younis - les deux
services médicaux les plus performants
de la bande de Gaza - se trouvent des
deux côtés du checkpoint d’Abu Holi,
jonction majeure entre le Nord et le Sud
de la bande et très régulièrement bouclé
par l’armée israélienne (entre le 1er
juillet et le 15 octobre 2004, il a été totalement
fermé pendant 18 jours et partiellement
pendant 81). Pour pallier ces
bouclages, l’Autorité palestinienne a
transféré des équipements de chimiothérapie
de Gaza à Khan Younis et,
inversement, des équipements de dialyse
sont passés du sud au nord de la
bande.
En plus de ces bouclages empêchant les
Palestiniens de bénéficier de soins appropriés,
en temps voulu et dans des conditions
normales, le personnel médical est
lui aussi régulièrement bloqué aux checkpoints
et soumis à des tirs de l’armée
israélienne sur les ambulances. Dans la
bande de Gaza, cette situation déjà difficile
devient impossible durant les opérations
armées. Cela a été évident à
Rafah, en mai 2004 et dans le nord en
octobre suivant [2].
– Institutions médicales, personnel et fournisseurs de services
Il y a, dans la bande de Gaza, 12 hôpitaux
publics (1480 lits) et 12 hôpitaux
privés (455 lits). Le bureau palestinien
de la santé donne le chiffre d’un lit pour
715 personnes dans les hôpitaux publics.
En Israël, on en compte un pour 145
personnes.
Le problème du personnel médical est
crucial. En 1998, on comptait 0,86 médecins
et 1,4 infirmière pour 1000 habitants
à Gaza. Six ans plus tard, ces chiffres sont
respectivement tombés de 13% et 36%
par rapport à l’augmentation de la population
et cela pour deux raisons : les
jeunes souhaitant étudier la médecine
ne peuvent partir en Cisjordanie ou à
l’étranger et ne sont pas admis dans les
écoles israéliennes ; les sombres perspectives
d’avenir entraînent une fuite
des cerveaux et ceux qui sont parvenus
à quitter Gaza pour étudier à l’étranger
ne reviennent pas après leurs études.
Par ailleurs, de nombreux services sont
trop basiques pour pouvoir traiter les
cas les plus graves et d’autres sont tout
simplement inexistants à Gaza : chirurgie
cardiaque, traitement des brûlures,
neurocardiologie, chirurgie ophtalmologique,
etc. En conséquence de ce
manque de moyens techniques et
h u m a i n s ,
l’Autorité palestinienne est contrainte
d’acheter des services médicaux à la
Jordanie, Israël ou l’Egypte. En 2003,
elle a ainsi dépensé 12 350 000 dollars
pour envoyer des patients se faire soigner
hors de Gaza, soit 12,9% du budget
du bureau palestinien de la santé.
En avril 2004, une loi interdisant aux
hommes âgés de 16 à 35 ans de quitter
la bande de Gaza a été adoptée ôtant de
fait à de nombreux médecins la possibilité
de suivre des formations, de se
rendre dans les séminaires, de parfaire
leurs savoir-faire et compétences.
Beaucoup d’étudiants ont été contraints
de suspendre leurs études après que
l’accès à la Cisjordanie - où se trouve,
à Abu Dis, la seule université des territoires
palestiniens enseignant la médecine - eut été interdit. Dans l’autre sens,
il est également très difficile pour les
étrangers d’entrer à Gaza. En janvier 2004, par exemple, le professeur américain
Ted Rynerson est reparti d’Israël
après avoir attendu 19 jours un permis
d’entrée à Gaza qui ne lui a jamais été
délivré. Il avait été invité par le centre
de santé mentale de Gaza.
L’entrée des médicaments est également
soumise au bon vouloir des Israéliens
qui contrôlent absolument tout ce
qui entre et sort des territoires palestiniens.
– Le passage vers l’extérieur
Les soins médicaux à Gaza sont donc tributaires
en grande partie de services
extérieurs. Mais l’envoi de patients en
Israël, en Cisjordanie, à l’étranger est
totalement dépendant du système israélien
de permis. Un système qui fonctionne
arbitrairement, bureaucratiquement,
et se drape sans cesse derrière des
impératifs sécuritaires pour justifier des
refus de passage qui font peu de cas des
besoins médicaux.
Le système de coopération israélo-palestinien
a été conçu de telle sorte que le
DCO (pour District civil liaison office,
bureau de liaison) palestinien soit en
contact direct avec les habitants et joue
le médiateur entre eux et le bureau israélien.
Les résidents doivent soumettre
leur demande au DCO palestinien, qui
transmet au DCO israélien. La réponse,
positive ou négative est envoyé du bureau
israélien à son homologue palestinien
qui transmet aux résidents. Parfois,
l’ensemble peut durer plusieurs semaines.
De fait, le pouvoir de décision relève
entièrement du DCO israélien, tandis
que les Palestiniens ont une fonction de
messager.
L’expérience montre qu’il n’y a aucune
règle écrite établissant des critères de
passage particuliers pour les patients et
médecins. Les autorités israéliennes
invoquent la nécessité de faire une
« balance » entre la menace sécuritaire
induite par le passage d’une personne
malade et ses besoins de soin. Mais le
grand nombre de cas où l’entrée a été
refusée à des patients en phase terminale,
ou même inconscients, démontre
que la « balance » des autorités israéliennes
bascule toujours au détriment
du malade. Les requêtes pour l’obtention
de permis pour les malades sont
censées être examinés par des coordinateurs
de santé des DCO qui doivent
juger de l’urgence médicale de chaque
candidature. A Gaza, il y a un seul coordinateur
de santé pour 1 400 000 habitants.
Enfin, l’obtention d’un permis n’assure
en rien le passage des checkpoints. Et si
le patient finit par passer, à Erez ou à
Rafah, cela se fait généralement dans
des conditions extrêmes de fatigue et
d’humiliation, avec des conséquences
parfois dramatiques (voir plus bas "L’attente malgré les permis).
Après le retrait
Le changement le plus significatif (suite
au retrait israélien) dans la vie quotidienne
des résidents sera le rétablissement de la liberté de circulation à l’intérieur
de la bande de Gaza. Mais Israël va continuer
de contrôler l’entrée des biens, des
médicaments et pourra, à tout moment,
bloquer la population et entraver le bon
fonctionnement du système médical.
Dans ce domaine, bien que 6335 permis
d’entrée en Israël aient été délivrés à des
patients de Gaza en
2003, le plan de retrait
n’évoque pas les
malades. Israël permettra-
t-il aux patients de
franchir ses frontières
pour se rendre dans les
hôpitaux israéliens,
ouvrira-t-il le passage
pour les hôpitaux de la
Cisjordanie ou de Jerusalem-
est ?
En octobre 2004, deux
médecins de la direction
de PHR ont écrit
aux ministères israéliens
de la défense et de la
santé pour leur demander
des précisions sur
ce sujet. « Même après
l’achèvement du dit processus
(de retrait),
Israël évaluera les
aspects humanitaires de
la situation des Palestiniens
et pourra
admettre des patients dans ses hôpitaux,
dans les cas exceptionnels. » a répondu
le ministère de la Défense.
L’expérience prouve cependant que leur
définition des cas exceptionnels et cas
d’urgence ne correspond pas à celle du
milieu médical ni aux principes humanitaires.
La fermeture des portes aux Palestiniens
devrait s’accentuer après le retrait. PHR
a appris qu’avait récemment été donnée
la consigne de ne pas admettre les patients
en Israël et de les renvoyer le plus souvent
possible sur
l’Egypte.
Lors d’une conférence
sur le désengagement,
l’idée de la
construction d’un
centre médical, neuf
et performant, dans
la ville de Gaza a été
avancée. La construction
d’un tel centre
ne résoudrait cependant
pas le problème
existant dans la bande
de Gaza. Car il faudrait
qu’il soit tenu
par une équipe expérimentée,
qui aurait
donc pu suivre des
formations et mises
à jour professionnelles.
Le bon fonctionnement
d’un tel
complexe médical
exigerait que le personnel,
les patients, les équipements et
les médicaments puissent circuler, entrer
et sortir sans entrave. C’est à dire que
les éléments qui étouffent l’activité du
système de santé actuel soient écartés.
L’Etat d’Israël est confronté à une importante
responsabilité morale et légale, ses
négligences et son échec dans la mise
en place d’un système de santé viable à
Gaza n’ayant fait que se renforcer au fil
des années d’occupation.
L’un des objectifs du plan de désengagement
est de contenir les demandes
croissantes de la communauté internationale
et des organisations de défense
des Droit humains exigeant qu’Israël
honore ses responsabilités - découlant
de la période d’occupation - envers les
habitants de la bande de Gaza. Pour l’Etat
d’Israël, le retrait invalide en effet ces exigences.
Pourtant, si certaines garanties ne sont pas
apportées, le retrait pourrait entraîner
une catastrophe humaine.
Manquant de médecins et d’infrastructures
professionnelles, la bande de Gaza
est aujourd’hui dépendante de l’extérieur
pour certains services médicaux :
traitement de cancer, opérations du coeur,
ophtalmologie, medecine d’urgence, etc.
De plus, des examens de base, comme
l’IRM, ne sont pas disponibles et sont
achetés plein tarif à l’Egypte, Israël ou
la Jordanie.
Israël contrôle complètement le passage
des patients, des équipes médicales et
des médicaments entrant et sortant de la
bande de Gaza. Ce qui lui a permis de
couper Gaza du reste du monde. De ce
point de vue, le désengagement sera un
coup fatal porté aux patients se trouvant
dans un état grave. S’ils sont privés de
la possibilité de recevoir les traitements
en Israël ou à l’étranger, certains patients
mourront.
Propositions du PHR
Afin de prévenir une catastrophe, il faut
dresser un état des lieux du système de
santé dans la bande de Gaza, définir les
besoins pour le futur et mettre en place
des services d’un niveau approprié à la
situation. Voici la part de travail que
PHR propose à chacune des parties :
– Les agences internationales
✔ Mener une enquête sur la situation
actuelle pour définir les besoins prioritaires ;
✔Adopter un plan ferme et dont la mise
en oeuvre sera suivie pour l’établissement
d’un service de santé adéquat à Gaza ;
✔ Investir la gestion du budget et d’un
personnel expérimenté ;
✔ Se porter garant des obligations des
deux parties - israélienne et palestinienne - et superviser le processus.
– Israël
✔ Arrêt de la politique de terre brûlée
dans la bande de Gaza ayant provoqué
la démolition des infrastructures et la
suppression des sources de revenu ;
✔ Amélioration notable du fonctionnement
des points de passage d’Erez et
de Rafah ;
✔ Garantir le passage des patients de
la bande de Gaza devant suivre des traitements
en Israël, pour au moins 10 ans
à partir de la date du retrait ;
✔ Mettre à disposition les services médicaux
nécessaires, pour 10 années durant
lesquelles Israël construira une structure
comportant des services médicaux
d’un niveau au moins équivalent à ceux
existant en Jordanie. Proposer les services
médicaux inexistants dans la bande de
Gaza, et ce même après la période de 10
ans ;
✔ Rendre possible la formation du corps
médical palestinien en Israël, avec une
participation au coût ;
✔ Assurer un environnement favorable
au développement en ouvrant les frontières
afin de rendre possible les liens entre
la bande de Gaza et les pays étrangers,
et garantir un passage sûr jusqu’à la Cisjordanie
et Jérusalem-est, dans le but
de faciliter l’émergence d’un éventuel
système de santé palestinien ;
✔ Garantir une atmosphère sereine et des
perspectives de développement afin
d’attirer les Palestiniens de la diaspora.
Parmi ceux qui ont quitté la bande de
Gaza, beaucoup travaillent dans le secteur
médical. Ils pourraient aider à la
construction, au développement et à la
stabilisation d’un système de santé indépendant.
– L’Autorité palestinienne
✔ Assurer la transparence et une ouverture
totale à la surveillance ;
✔ Appeler les Palestiniens de la diaspora
à revenir pour aider à la construction
d’un système de santé, avec des
rémunérations attractives.
✔ Nationaliser une grande partie du système
de santé afin que les services indispensables
soient disponibles dans le secteur
public, limiter l’activité de ceux qui
font de l’argent avec la médecine privée,
en imposant un système public ;
✔ Mettre en place un système d’assurance
santé uniforme.
Traduction et synthèse : Emmanuel Riondé
L’attente malgré les permis
PHR a émaillé son rapport de nombreux exemples qui mettent en lumière la lenteur
cynique et criminelle des autorités israéliennes chargées de délivrer les permis de passage
aux patients palestiniens devant se soigner hors de la bande de Gaza. En voici un.
« Le 19 septembre 2004, durant le couvre-feu imposé dans l’ensemble des territoires,
un groupe d’enfants souffrant de cancer est arrivé au checkpoint
d’Erez. Il était 6 heures du matin. Ils avaient été informés la veille de l’obtention de
leurs permis. Deux d’entre eux, A.G. et A.Z., étaient âgés de 6 et 9 ans. Ils partaient
se faire hospitaliser à l’hôpital Tel HaShomer. Un autre garçon devait
rejoindre l’hôpital Ichilov pour y subir, le jour suivant, une intervention chirurgicale
assez compliquée visant à soigner un cancer à la jambe. Une jeune fille devait être
hopitalisée à Ramallah.
A 13h, les parents épuisés ont fait appel à nous [le PHR, ndt]. Ils nous ont expliqué
qu’ils attendaient depuis 6h du matin que les permis arrivent afin de pouvoir traverser.
Nous avons fait une demande auprès du centre humanitaire du DCO de Gaza qui
s’en est occupé, mais pas avant d’avoir établi que les enfants et leurs parents
avaient bien des permis d’entrée pour Israël ce jour-là.
A 14h18, le groupe était enfin invité à donner les papiers d’identité pour examen.
Ce qui semblait désigner que les choses avançaient côté israélien et que le processus
menant au passage du checkpoint était enclenché.
Toutefois, les heures filaient et les enfants, patientant sous un soleil accablant,
s’affaiblissaient de plus en plus. Le Professeur Yitzhaq Meller, responsable de
l’unité nationale d’orthopédie, attendait son jeune patient afin de lui ôter cette
tumeur cancéreuse de la jambe. Voyant qu’il n’arrivait pas, il s’est tourné vers PHR
pour demander notre aide. Il nous a expliqué que pour mener à bien cette opération,
trois équipes médicales différentes avaient été coordonnées et que si le garçon
ne venait pas, l’opération était susceptible d’être reportée d’au moins un mois
à cause de la difficulté à réunir ces équipes. De plus, l’enfant aurait à suivre une
nouvelle séance de chimiothérapie si l’opération était reportée.
Le chirurgien a essayé plusieurs fois dans la journée d’avoir le coordinateur de
santé, M. Menahem Weinberger, mais ce dernier n’a jamais répondu.
Après de multiples efforts et l’implication de journalistes, à 19h, l’entrée en Israël
des patients et des personnes les accompagnant était autorisée. Le groupe avait
attendu pendant treize heures. Les enfants malades n’en pouvaient plus. Le petit
A.Z. est mort le lendemain soir à l’hôpital Tel HaShomer.
En réponse à notre plainte, le porte parole du DCO de Gaza nous a dit que
“aucune coordination prioritaire n’avait été faite pour cette sortie” ».
Traduction : E.R.