Territoire palestinien, 14 octobre
En raison de la décision israélienne d’empêcher toute aide ou marchandise humanitaire d’atteindre le nord de Gaza depuis plusieurs semaines, plus de 400 000 Palestiniens du nord de Gaza risquent de mourir de faim. Cette situation survient alors que les forces d’occupation israéliennes poursuivent leur attaque massive sur le nord de Gaza pour le dixième jour consécutif, dans le but d’évacuer la région de ses habitants.
En raison du siège israélien en cours, environ 200 000 Palestiniens du nord du gouvernorat de Gaza sont privés de nourriture et d’eau potable depuis maintenant dix jours entiers. Cette situation se produit alors que l’armée israélienne poursuit son invasion de la région, tuant plus de 350 Palestiniens et en blessant des centaines d’autres, tout en détruisant de nombreuses maisons et bâtiments résidentiels.
Après avoir épuisé leurs maigres réserves de nourriture, des dizaines de Palestiniens piégés dans le camp de réfugiés de Jabalia ont été contraints de se rendre lundi matin au principal centre d’approvisionnement alimentaire de l’UNRWA afin d’obtenir de la nourriture pour leurs familles. Cependant, l’armée israélienne les a pris pour cible avec des obus et des drones quadcoptères, tuant 10 personnes et en blessant au moins 40 autres. De nombreuses victimes gisent encore dans les rues et ne peuvent être transportées à l’hôpital en raison de la menace de nouvelles violences israéliennes.
Étant donné la décision déclarée d’Israël d’empêcher toute aide d’entrer dans le nord de Gaza, qui est le lieu de l’un de ses plus grands crimes de famine forcée, les survivants de ce bombardement intense risquent de mourir de faim. L’utilisation par Israël de la famine comme arme mortelle et l’imposition de conditions de vie destinées à détruire véritablement la population palestinienne illustrent son intention flagrante de poursuivre le génocide qu’il commet depuis plus d’un an dans la bande de Gaza.
Des milliers de résidents piégés à Jabalia, Beit Lahia et Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza, sont à court de vivres, surtout depuis qu’Israël a commencé à bloquer l’entrée de toute marchandise ou aide environ trois semaines avant sa dernière incursion militaire. De nombreux habitants pris au piège ont déjà été forcés à plusieurs reprises de quitter leurs maisons et leurs abris, laissant derrière eux des biens personnels et des réserves de nourriture à chaque fois qu’ils s’enfuient.
Comme l’armée israélienne bloque l’entrée de l’aide et des marchandises dans toutes les zones situées au nord de la vallée de Gaza, y compris les gouvernorats de Gaza et de Gaza Nord, les habitants qui ont été forcés d’évacuer vers la ville de Gaza manquent également de vivres et d’abris.
Depuis 10 jours, l’équipe de terrain d’Euro-Med Monitor a documenté des centaines de raids et de tirs d’obus israéliens qui ont visé des maisons, des abris et des rues dans le nord de la bande de Gaza. De nombreuses victimes et blessés sont toujours bloqués dans les rues ou les maisons, car ils ne peuvent pas être transportés vers les hôpitaux, l’armée israélienne ayant interdit aux ambulances de circuler dans la plus grande partie de Jabalia et de son camp. En outre, les seuls hôpitaux qui peuvent accueillir les victimes et les blessés sont les hôpitaux Kamal Adwan et Al-Awda, où les équipes médicales opèrent dans des conditions extrêmement difficiles avec des ressources limitées.
Une intervention internationale rapide est nécessaire pour forcer Israël à autoriser l’entrée de l’aide vitale dans le nord de la bande de Gaza et à mettre fin à son génocide contre les Palestiniens dans l’ensemble de la bande de Gaza. Les Nations unies et la communauté internationale doivent intervenir immédiatement pour sauver la vie de centaines de milliers de personnes dans le nord de Gaza, pour mettre fin au génocide israélien, soutenu par l’Occident et qui entre maintenant dans sa deuxième année, pour imposer un embargo complet sur les armes à Israël, pour le tenir responsable de tous ses crimes et pour prendre toutes les mesures efficaces pour protéger les civils palestiniens.
Traduction : AFPS
Photo : Des familles font la queue pendant des heures pour un repas chaud à Deir al Balah, 16 février 2024 © UNRWA