La raison centrale de cette situation tient au fait que la partie israélienne se refuse d’aborder les trois points majeurs que l’ONU a soulignés à maintes reprises pour permettre la fin de ce conflit qui dure depuis 60 ans, à savoir l’établissement d’un Etat palestinien dans les frontières de 1967, la désignation de Jérusalem-Est comme capitale de cet Etat et, enfin, la question d’un juste règlement du problème des réfugiés.
Par ailleurs, les exigences israéliennes consistant à demander des engagements sur le fait que le futur Etat palestinien soit laïc et que son économie soit stable frôlent la provocation. L’Etat hébreu est-il laïc et son économie stable ? Les Palestiniens devraient-ils aussi demander la réciprocité à Israël en ces domaines sachant notamment que si l’économie palestinienne est ce qu’elle est cela provient de l’occupation par ce pays d’une terre qui ne lui appartient pas ?
Demander un « accord global » sur les 3 questions relatives aux conditions de la création d’un Etat palestinien est capital bien que ce ne soit rien d’autre que demander la mise en œuvre du droit international.
Le fait d’annoncer que ces questions portant sur la
création d’un Etat palestinien seront examinées « après » la rencontre américaine a de quoi interroger sur ce qui est recherché exactement pour cette réunion. Il est bien évident, en effet, qu’un nouveau report, c’est-à-dire ad vitam æternam, de cette question majeure et que toute absence d’accord « global » seront considérés comme un camouflet supplémentaire infligé au peuple Palestinien dont les dirigeants actuels seront tenus pour responsables jusqu’à être totalement déconsidérés.
Cela ne manquera pas de renforcer des éléments déclarés « hostiles » par les responsables israéliens. Est- ce cela qui est aussi recherché ? Cette manœuvre existe et elle est particulièrement dangereuse. Il est d’autant plus incompréhensible que des voix autorisées, au sein du Quartet - en particulier l’Union européenne - ne se fassent
pas entendre afin que cette réunion ne se traduise pas par un échec de plus en ces moments si difficiles en Palestine.
Nous en appelons aux responsables français afin qu’ils oeuvrent dans ce sens avec résolution.
Pour l’heure nous ne pouvons que nous inquiéter des silences assourdissants qu’ils manifestent.