"Je suis en Palestine et c’est difficilement descriptible », cette phrase (page 55) est sans doute le meilleur résumé du livre inclassable de Vivian Petit, qui part de son séjour de trois mois à Gaza (février à avril 2013). Mais, finalement, c’est beaucoup plus et bien autre chose qu’un simple récit d’un court séjour.
A la fois journal en pointillé de ce séjour, ouvrage historique rappelant de nombreux faits, souvent anciens et oubliés - ou cachés - concernant Gaza, - tant on s’en tient trop aux titres des médias « regain de violence » etc.- il est aussi un récit des rencontres qui donne la parole aux « gazaouis », hommes et femmes., qu’ils soient Palestiniens coincés dans la cage ou internationaux venus volontairement partager quelques moments avec eux. De plus, Vivian fait d’incursion, en France, en Grande Bretagne, en Israël et ailleurs, au gré du soutien et des actions du BDS par exemple, il nous fait croiser des gens connus, des militants et d’autres ignorés, ses amis, collègues, voisins, revient sur les diverses attaques de Gaza par Israël et ne cache pas les contradictions et les luttes internes de ce minuscule territoire. Il remet, sans en avoir l’air, les choses en perspectives.
En résumé, son petit ouvrage (116 pages) est d’une grande richesse qui fait des va et vient entre son séjour et sa vie en France, ses souvenirs et ceux des gens rencontrés, les guerres israéliennes contre Gaza et les moments de fausse-paix, le football et les bombes, le courage et le désespoir.
Le « fil rouge » qui mène Vivian Petit, au-delà de la légitimité de la cause, de l’imaginaire qu’elle suscite aussi (ce sont ses propres mots) est résumé dans sa phrase : « Nous n’avons pas oublié Jénine. N’oublions pas Gaza. »
Vivian Petit est né en 1989 au Havre, où il a passé ses vingt premières années. Depuis septembre 2013, il vit à Rennes, après avoir obtenu un master de lettres modernes.
Il a effectué deux voyages en Palestine : le premier en Cisjordanie et à Jérusalem, en avril 2009, le second à Gaza, de février à avril 2013, période durant laquelle il a travaillé comme enseignant au Département de français de l’université Al-Aqsa.
Lire l’interview de Vincent Petit par l’Agence Média Palestine