À celles et ceux qui, au fil des années de militantisme pour les droits du peuple palestinien, ont rencontré Christiane Hessel et ont eu de l’intérêt et du plaisir à l’écouter ou à échanger avec elle, nous avons le regret et la tristesse d’annoncer son décès - choisi, ce samedi 14 décembre 2024.
Les sans-papiers, les migrants, la Palestine, le droit international... Christiane n’a pas cessé de s’indigner contre les injustices que les puissants opposent aux peuples. Tout récemment encore elle fulminait devant la politique française qui laisse Israël commettre le génocide à Gaza. Gaza à laquelle elle était particulièrement attachée, de même que son époux Stéphane décédé en 2013.
Christiane Hessel a décidé de rejoindre celui qu’elle désignait comme « l’irrésistible optimiste » dans le titre de l’un de ses ouvrages.
Membre de l’AFPS depuis sa création, généreuse et combative, elle ne manquait pas une occasion de défendre le droit et la justice pour le peuple palestinien. Elle s’est engagée pour Gaza, en soutenant la flottille de la liberté plusieurs années durant et dénonçait inlassablement la colonisation et les conditions inhumaines de l’occupation en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et, bien sûr, le génocide en cours à Gaza qui lui faisait horreur.
Le 29 novembre, elle participait à un séminaire de l’ENS avec toute la combativité et la force de conviction qu’on lui connaissait. Le combat pour le droit, la justice pour tous faisait battre son cœur et la politique de la France lui faisait honte, ce qu’elle disait haut et fort.
En femme libre, elle a choisi la date de son départ, laissant des messages pleins de tendresse et d’affection pour tous ceux, toutes celles qu’elle aimait. Ce droit d’être libre, elle en a usé jusqu’au bout. Avant de partir, elle a tenu à expliquer son geste : « Pour moi, cela représente un geste de liberté, de conviction, de sérénité et de réaction à l’égard de la pusillanimité de la France au regard de la mort assistée, autorisée dans nombre de pays voisins. La société est en pleine évolution. On vit aujourd’hui trop vieux et mal, au-delà du supportable. Je me sens l’âge de partir, avant d’être un poids pour les autres et la société. »
C’est une amie et une défenseuse forte et constante du droit des Palestiniens qui vient de nous quitter. Nous lui devons de poursuivre son combat.
L’Association France Palestine Solidarité, respectueuse du choix de Christiane, s’associe à la tristesse de sa famille et de ses nombreux amis en leur présentant ses plus sincères condoléances.
Le Bureau National de l’AFPS
Nous serons présent·es pour lui rendre hommage le 21 décembre 2024, à 11h au cimetière du Montparnasse. (Métro Quinet, Paris 14ème)