Les tensions entre Israël et la Russie n’ont guère retenu l’attention des Palestiniens officiels parmi les factions politiques.
Les liens russo-israéliens se sont détériorés depuis avril, après le vote d’Israël en faveur d’une résolution de l’ONU condamnant l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Par ailleurs, l’actuel premier ministre israélien, Yair Lapid, alors ministre des affaires étrangères, a accusé la Russie de "crimes de guerre".
À la mi-juin, la Russie a fait circuler un projet de résolution à l’ONU condamnant une frappe aérienne israélienne sur l’aéroport de Damas. En outre, début juillet, le ministère russe des affaires étrangères a ouvertement condamné le bombardement israélien du port maritime de Tartous, un site stratégique utilisé à la fois par les forces russes en Syrie et par le régime syrien.
Récemment, la Russie a imposé de nouvelles restrictions aux activités de l’Agence Juive en Russie, ont rapporté les médias israéliens. L’agence est l’organisation essentielle chargée de coordonner "l’immigration juive" vers Israël.
One of the core missions of the Jewish Agency is to help Jews who want to move to Israel do so.
Russia just ordered the Jewish Agency to cease operations in Russia. https://t.co/Rii08OeD2G
— Alex גדעון בן װעלװל (@JewishWonk) July 5, 2022
"Nous constatons qu’il y a deux poids deux mesures dans la manière dont la crise ukrainienne est traitée, par rapport au traitement réservé à la question palestinienne", a déclaré Hussein Hamayel, le porte-parole du Fatah, au New Arab.
"Cependant, nous préférons ne pas intervenir dans les affaires internationales des autres pays. Nous pensons que c’est une affaire russo-israélienne et nous préférons ne pas la commenter", a-t-il ajouté.
En revanche, Hazem Qassem, le porte-parole du Hamas, principal rival du Fatah, a déclaré au New Arab que "cette prise de bec russo-israélienne est le résultat de la nature agressive d’Israël, qui contredit même ses propres intérêts internationaux."
"La décision russe de restreindre les opérations de l’Agence Juive est correcte et nous espérons que d’autres pays suivront la même voie", a déclaré Qassem. "Le travail de l’agence pour amener plus d’immigrants dans l’État d’occupation se fait aux dépens de notre peuple palestinien, c’est pourquoi tous les pays devraient y mettre une limite."
De son côté, le porte-parole et membre dirigeant du Front démocratique pour la libération de la Palestine - FDLP, de gauche, Helmi Al-Aaraj, a déclaré au New Arab que "les frappes continues d’Israël sur la Syrie sont un comportement agressif qui doit cesser."
#Israel should stop airstrikes in #Syria – warns #Russiahttps://t.co/lAgf8WvkbN pic.twitter.com/SdrzDBt8RJ
— Newscast Pratyaksha (@NewscastGlobal) July 7, 2022
"Les décisions de la Russie contre les activités de l’Agence Juive sur son sol pourraient être le début d’une réponse internationale officielle aux violations israéliennes du droit international", a remarqué Al-Aaraj. "Nous pensons qu’il devrait y avoir un effort officiel palestinien pour s’appuyer sur cette réponse russe aux actions israéliennes et appeler d’autres pays à faire de même."
Début mai, une délégation du Hamas dirigée par Mousa Abu Marzouq, membre du politburo du Hamas, a rencontré des responsables russes à Moscou. La direction de la faction palestinienne avait reçu une invitation de la Russie pour "discuter des efforts russes dans le développement de la cause palestinienne", selon une déclaration publiée par le Hamas au sujet de la visite.
À la mi-mai, l’ambassadeur de Palestine à Moscou, Abdel Hafiz Nofal, a déclaré aux médias russes que le président palestinien Abbas souhaitait se rendre en Russie, mais que la visite n’était pas encore prévue pour des raisons liées au "trafic aérien".
Traduction et mise en page : AFPS / DD