Un rassemblement pour rendre hommage aux victimes de l’agression israélienne et dénoncer l’apartheid s’est tenu le samedi 29 mai à Thionville.
Même si la sous-préfecture avait interdit "la diffusion de musique qui pourrait inciter au prolongement de la manifestation…", les 80 personnes présentes ont manifesté chaleureusement leur soutien.
Des cartes pétition contre l’apartheid israélien ont été signées, un certain nombre de tracts ont été distribués.
Texte de la prise de parole de l’AFPS :
"Le texte que je vais vous lire a d’abord été rédigé en hommage aux victimes des calculs politiques d’un premier ministre israélien aux abois.
Il a aussi été rédigé en compassion avec ceux qui, aujourd’hui, souffrent et pleurent un parent, un ami ou un voisin.
Il a encore été rédigé en soutien à ceux qui, en Palestine et en Israël, dénoncent et résistent à l’occupation, à la colonisation, à l’apartheid entre Méditerranée et Jourdain, à l’injustice vieille de plus de soixante-dix ans, au suprématisme éhontément affiché.
Il a surtout été rédigé pour qu’une décision soit enfin prise.
Du 10 au 20 mai, Israël a bombardé à nouveau Gaza. Les victimes de l’aveuglement militaire calculé se comptent par centaines, les blessés par milliers, les réfugiés par dizaines de milliers. La destruction ciblée des infrastructures fait, à nouveau, reculer Gaza de 15 ans. A ce bilan s’ajoutent les victimes de la répression en Cisjordanie, à Jérusalem, en Israël.
Cette nouvelle agression fait suite aux provocations policières israéliennes à Jérusalem, sur les lieux symboliques de la présence palestinienne.
Elle fait suite aux ratonnades des nuits d’avril quand le cri de « Mort aux Arabes » a résonné dans les rues de Jérusalem.
Elle fait suite aux tentatives d’expulsion des familles palestiniennes de Sheikh Jarrah et de Silwan. Ces familles, souvent des victimes de la création de l’Etat d’Israël et réfugiées là en 1948, sont menacées d’expulsion pour, à nouveau, laisser la place à d’autres colons.
Ce sont ces mêmes familles à qui Israël refuse le droit de retourner là d’où elles ont été chassées en 1948, dans leurs villages de Palestine, qui ont souvent été rasés après leur expulsion pour en effacer la trace jusque dans la mémoire. Le droit international reconnaît à ces réfugiés le droit au retour. Mais pour ces familles, comme pour tous les réfugiés palestiniens de 1948 ou de 1967, c’est une nakba qui ne finit pas.
Pourtant la mémoire, elle, survit. Elle survit et c’est en son nom que les Palestiniens ne se résignent pas.
C’est en son nom que les Palestiniens refusent l’occupation des 22% de la Palestine historique qu’il leur reste après leur expulsion, avant, pendant et après la guerre coloniale de 1948. L’occupation de la Palestine est illégale au regard du droit international.
C’est en son nom que les Palestiniens refusent l’installation, depuis 1967, sur ces 22% de terre qu’il leur reste, de bientôt 700 000 colons israéliens qui s’installent dans des colonies que des ouvriers palestiniens sont contraints de construire eux-mêmes, pour survivre. L’occupant n’en est pas à une humiliation près. La colonisation de la Palestine est illégale au regard du droit international.
C’est au nom de la mémoire du peuple qu’ils constituent que les Palestiniens refusent leur division en Palestiniens de Jérusalem, des camps, de Cisjordanie et Gaza ou encore en Arabes israéliens, comme on nomme les Palestiniens qui résident en Israël, mais qui doivent rester invisibles au risque du lynchage. C’est ce régime d’apartheid entre Méditerranée et Jourdain que les Palestiniens refusent. L’apartheid est illégal au regard du droit international.
Donc le droit international dit :
Les réfugiés palestiniens ont le droit de rentrer chez eux
L’occupation de la Palestine est illégale
L’annexion de Jérusalem est illégale
La colonisation de la Palestine est illégale
Mais voilà, le droit international ne s’impose qu’à celui qui lui reconnait une légitimité. Et Israël lui refuse toute légitimité.
Le gouvernement français a pourtant les moyens d’agir. Il a d’ailleurs agi quand un ministre a interdit une manifestation de soutien aux victimes des bombes israéliennes. Il a encore agi quand, au sortir d’un ministère, il a placé en garde à vue un militant qui ne lui demandait que de prendre une décision que ce gouvernement doit prendre.
Une décision qui ne demande aucun aval extérieur.
Une décision qui n’exige l’accord d’aucun autre membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU.
Une décision qui ne suppose pas un accord préalable de l’ensemble des membres de l’Union européenne.
Reconnaître l’Etat de Palestine.
Reconnaître l’Etat de Palestine est une décision que ce gouvernement doit prendre.
Reconnaître l’Etat de Palestine est une décision immédiate qui ne demande que de la détermination.
La détermination à prendre, enfin, la mesure qui signalera, enfin, que la France préfère la solidarité affichée avec la victime palestinienne à la complicité coupable avec l’oppresseur israélien.
Pour la Palestinienne qui refuse l’ordre israélien, pour le Palestinien qui lui résiste, la mesure sera symbolique. Mais nous le savons, un symbole résiste au temps.
Palestine, solidarité."