Le 25 février 2024, à Saints-en-Puisaye, une trentaine de personnes se sont rassemblées à écouter des militantes de l’AFPS lire à voix haute des extraits du livre "Apeirogon" de Colum McCann.
Un père palestinien dont la fille de 10 ans est morte assassinée par un soldat israélien, et un père israélien dont la fille de 14 ans a été tué dans un attentat suicide, se lient pour construire la paix. On retient ces extraits :
Bassim, le père palestinien :
"Que les choses soient bien claires ; je n’ai pas renoncé à mes convictions. J’ai toujours poursuivi, je poursuivrais toujours le même but jusqu’à ce qu’il devienne réalité - mettre fin à l’Occupation israélienne. L’Occupation existe dans le moindre aspect de votre vie, un épuisement et une amertume que personne, à l’extérieur, ne comprend vraiment. Elle vous prive d’un lendemain. Elle vous empêche d’aller au marché, à l’hôpital, à la plage, à la mer. Vous ne pouvez pas marcher, vous ne pouvez pas conduire, vous ne pouvez pas prendre une olive de votre propre arbre qui se trouve de l’autre côté du fil barbelé. Vous ne pouvez même pas lever les yeux au ciel. Ils ont leurs avions tout là-haut.Ils possèdent l’air au-dessus et le sol au-dessous. Vous avez besoin d’un permis pour labourer votre propre terre. Votre porte est défoncée, votre maison est saisie, ils posent les pieds sur vos chaises. Votre gamin de sept ans se fait arrêter et interroger. [...] La plupart des Israéliens ne savent même pas que ça arrive. Non pas qu’ils soient aveugles. Ils ne savent tout simplement pas ce qui est fait en leur nom. Ils n’ont pas le droit de le voir. Leurs journaux, leurs chaînes de télévision ne leur parlent pas de ces choses-là. Ils ne peuvent pas aller en Cisjordanie. Ils n’ont aucune idée de la vie qu’on mène. Mais ça se produit tous les jours. Chaque jour. Nous ne l’accepterons jamais. Même au bout de mille ans, nous ne l’accepterons jamais."
Rami, le père israélien :
"Certaines personnes ont tout intérêt à maintenir le silence. D’autres ont tout intérêt à répandre la haine fondée sur la peur. La peur fait vendre, et elle fait les lois, et elle prend les terres, et elle construit des colonies, et elle aime faire taire tout le monde. Et, soyons honnêtes, en Israël on est très doués pour la peur, elle nous occupe. Nos hommes politiques aiment nous faire peur les uns aux autres. Nous employons le mot sécurité pour faire taire les autres. Mais il ne s’agit pas de ça, il s’agit d’occuper la vie de quelqu’un d’autre, la terre de quelqu’un d’autre, la tête de quelqu’un d’autre. Il s’agit de contrôle. Donc de pouvoir."