Shireen - Hommage émouvant et militant à Clermont-Ferrand
#ShireenAbuAkleh
À Clermont-Ferrand, le 17 mai 2022 de 16h à 17h30 sous un soleil écrasant, devant les fac de droit et de lettres, à proximité de l’arrêt de tram, un hommage a été rendu à la grande journaliste palestinienne #ShireenAbuAkleh, assassinée le 11 mai par Israël, comme des dizaines d’autres journalistes palestiniens (plus de 40 depuis 2000). Âgée de 51 ans, elle couvrait depuis 25 ans la résistance du peuple palestinien, notamment dans le camp de réfugiés de Jénine.
Le scandale du matraquage de la famille et de la foule qui participait à l’hôpital français St-Louis de Jérusalem aux obsèques le 13 mai, a créé une vive émotion sur place et dans le monde (voir ici).
Une quarantaine de personnes, dont une douzaine de l’AFPS 63 et de BDSF 63, ont participé au rassemblement, ainsi que des dizaines de passants qui s’arrêtaient le temps de lire deux grandes affiches expliquant les faits, de signer la pétition AFPS demandant des sanctions à M. Macron (72 signatures), ou d’écouter les prises de parole de l’AFPS, de la LDH, du PCF, de Solidaires (qui a fourni la sono), de la LFI, de la Libre Pensée, de RESF, de l’UNEF, et d’une jeune Palestinienne présente à Clermont-Ferrand (voir la vidéo sur Facebook).
Environ 600 tracts ont été distribués. Des slogans ont été repris à 3 reprises, avec vigueur (Israël/assassine des journalistes/Macron complice ; Boycott Israël/État criminel ; Palestine vivra/Palestine vaincra). Des contacts ont été pris avec au moins 6 jeunes, dont deux Palestiniens, qui souhaitent connaitre et soutenir les actions de l’AFPS.
>> Plus de photos et documents sur Facebook
Le rassemblement avait été annoncé dans le quotidien La Montagne, ainsi que dans les réseaux d’une douzaine d’organisations de la Coalition BDS 63. Il a été couvert par MEDIACOOP-le cactus de l’info et sur le blog Mediapart de Georges-André (avec l’intégralité des prises de parole en vidéo).
Prise de parole de l’AFPS 63 :
"Le 11 mai, à Jénine en Palestine occupée, l’armée israélienne a commis un nouveau crime de guerre : Shireen Abu Aqleh, journaliste américano-palestinienne de 51 ans, correspondante bien connue et respectée d’Al Jazeera, a été assassinée d’une balle en pleine tête. Shireen portait pourtant un gilet pare-balle barré en grand du mot « PRESS ».
Un autre journaliste, Ali Samoudi, a également été touché d’une balle dans le dos. Il a précisé que « les forces d’occupation ont ciblé directement les journalistes ».
La situation du camp de réfugiés de Jénine, où a eu lieu l’assassinat, est emblématique. C’est en effet un haut lieu de la résistance du peuple palestinien, dont près des 2/3 sont encore des réfugiés, alors que l’ONU avait voté leur droit au retour lors de la création de l’Etat d’Israël en 1948. En 2002, Shireen avait fait des reportages sur la résistance du camp de Jénine, et la destruction des immeubles du camp et les massacres par l’armée israélienne. Et en 2022, elle revenait suivre la lutte énergique des habitants pour leurs droits, toujours d’actualité.
A noter que notre association participe au soutien d’une association de femmes et d’aide aux enfants du camp de Jénine. Contactez nous si souhaitez en savoir plus.
Selon un décompte de Reporters Sans Frontières, en quatre ans, au moins 144 journalistes palestiniens ont été victimes de violences de la part des forces israéliennes à Gaza, à Jérusalem-Est et en Cisjordanie. Le journal du Proche Orient Middle East Eye publie une liste de 40 journalistes assassinés par Israël depuis octobre 2000, que vous trouverez dans le tract que nous distribuons !
Et le 13 mai, une nouvelle image d’ignominie nous est parvenue : les forces armées israéliennes ont attaqué violemment, dans un hôpital, les porteurs du cercueil de Shireen et le cortège l’accompagnant sous prétexte qu’ils portaient des drapeaux palestiniens et chantaient des chants palestiniens.
Ces atteintes à la liberté de la presse, et d’obsèques dignes, s’ajoutent au calvaire que subit le peuple palestinien depuis un siècle, dans l’indifférence de pays membres de l’ONU, comme la France, alors que l’ONU a condamné à maintes reprises la politique coloniale des gouvernements israéliens. Il en va de la Palestine comme de l’Ukraine, le droit à la souveraineté d’un peuple est inaliénable.
Nous exigeons de la France et de l’Union européenne qu’elles cessent de « déplorer les incidents », reconnaissent l’épuration ethnique et l’apartheid dénoncé par les Palestiniens et plusieurs ONG comme Amnesty International, et prennent leurs responsabilités en exerçant de réelles sanctions, comme un embargo militaire et le gel des avoirs des oligarques israéliens. Exigeons aussi la suspension des accords UE-Israël et l’interdiction de l’importation des produits des colonies israéliennes en Palestine occupée, en signant l’Initiative Citoyenne Européenne qui circule en ce moment.
L’impunité d’Israël, ça suffit !
Les crimes de guerre commis doivent se traduire par des sanctions économiques, diplomatiques et judiciaires. Le peuple palestinien a droit à la Justice et à la Paix."