RAFAH 18 mai 2004, 18h
Les équipes médicales d’urgence sont interdites d’accès aux blessés et aux morts.
Non contentes de lancer une offensive tous azimuts contre les habitants de Rafah, tuant 16 personnes, les forces d’occupation israéliennes empêchent les équipes médicales d’accéder aux blessés et aux morts.
Bien que leur attaque ait fait l’objet de condamnations internationales, les forces d’occupation israéliennes ont encore une fois défié le droit international en refusant l’accès des civils aux soins médicaux.
L’hôpital de Rafah est débordé par les blessés que les ambulances ont pu secourir, mais ceux qu’elles n’ont pu atteindre se meurent chez eux ou dans les rues. A cette heure le Secours Médical a reçu les nouvelles suivantes :
Said Lemghayer (23 ans) du quartier de Tel El Sultan à Rafah, est mort sur le coup quand des tireurs d’élite israéliens lui ont tiré dessus alors qu’il se tenait près de sa maison. Sa famille a tenté de le transporter à l’hôpital mais les forces d’occupation ont empêché l’ambulance d’arriver jusqu’à lui. Des tireurs d’élite ont été positionnés sur tous les toits alentour et tirent sur tous ceux qu’ils voient . En conséquence toutes les tentatives de l’ambulance d’approcher de Saïd ont été reçues par des tirs nourris. Finalement sa famille a dû se résoudre à le mettre dans le réfrigérateur du magasin où ils conservent d’habitude les produits laitiers.
Fathi Abu Ermaneh (35 ans) a été blessé au cou par un tireur d’élite alors qu’il était dans la rue. Mais les équipes médicales n’ont pas pu accéder à lui car les tireurs d’élite ont commencé à tirer dès qu’elles tentaient de bouger. Il est toujours dans la rue et comme personne ne peut l’approcher, on ne sait pas s’il est mort ou vivant.
En bordure de Rafah, Munira As Siguli a été blessée alors qu’elle était chez elle. Là encore, comme les tireurs d’élite ont empêché les ambulances d’aller jusqu’à elle, personne ne sait si elle est morte ou vivante.
Selon des témoins une scène a été filmée, qui montre une ambulance essayant d’approcher un blessé étendu au sol. Les tirs nourris empêchent l’ambulance d’approcher. A la fin l’équipe a dû sortir de l’ambulance et traîner le corps jusqu’au véhicule.
Une femme de la famille Abu Ghali à Tel Al Sultan a essayé d’aller à l’hôpital parce qu’elle allait accoucher. Elle aussi en a été empêchée et avec l’aide d’autres femmes elle a dû accoucher chez elle, mettant la vie de l’enfant et la sienne en danger.
Un frère et une soeur de Tel Al Sultan, âgés d’environ 10 et 11 ans, appelés Ahmed et Asma AlMughayer, ont été blessés par balles à l’intérieur de leur maison. L’ambulance n’a pu les atteindre et l’hôpital a été informé depuis qu’ils sont morts à bout de sang. L’hôpital en appelle à toutes les organisations humanitaires et de défense des droits humains pour qu’on les aide à permettre le transfert des deux petits morts à l’hôpital.
Ismail Balawi a été tué quelques heures après que son fils a été tué ce matin. Il a aussi deux enfants qui sont blessés et coincés dans leur maison sans que l’ambulance puisse approcher. Ces deux enfants ont dans une condition médicale très sérieuse car ils saignent beaucoup. A nouveau nous vous demandons de contacter les organisations internationales afin de permettre aux ambulances de les atteindre.
De nombreux rapports nous arrivent signalant des morts et des blessés dans des endroits comme Qadisia and Akbet bin Nafe mais comme personne n’est autorisé à approcher, nous ne pouvons pas confirmer leur condition.
L’hôpital Abu Yusef Al Najar était auparavant un dispensaire local mais il a été transformé en hôpital au début de l’Intifada. Il manque de nombreuses facilités dont une unité de soins intensifs. Il n’a pas d’électricité et fonctionne maintenant avec un générateur. L’hôpital ne peut recevoir tous les blessés et trois des morts ont dû être entreposés dans une chambre car il n’y a plus de place à la morgue.
Après s’être coordonné avec les Israéliens l’hôpital s’est vu autorisé à transférer les blessés à l’ hôpital de Européen et à l’hôpital Nasser à Khan Yunis. Cependant, alors que les ambulances avaient commencé à déplacer les patients, elles ont été la cible de tirs nourris et ont dû abandonner leur mission.
D’après des témoins les soldats israéliens ont alors tendu une ambuscade à plusieurs ambulances. Ils les ont autorisées à entrer à Tel Al Sultan venant de Rafah, afin de prendre en charge des patients et les transférer à l’hôpital Abu Yousef Najar à Rafah, mais à leur retour, les forces d’occupation ont entouré six de ces ambulances et les ont empêchées de quitter le dispensaire de Tel Al Sultan . Ils ont aussi démoli la clôture du dispensaire.
En plus des morts et des blessés, les malades atteints de maladies chroniques et non contagieuses sont interdits d’accès aux traitements. Il y a un nombre considérable de malades qui ont besoin en urgence de dialyse ou de chimiothérapie mais ne peuvent aller à l’hôpital, ce qui met leur santé en danger.
Le Secours Médical demande à la communauté internationale de contacter toutes les organisations humanitaires, de santé ou de défense des droits humains d’intervenir en faisant pression sur les forces d’occupation israéliennes afin qu’elles autorisent la libre circulation des équipes médicales.
Il faut mettre fin au mépris révoltant des forces d’occupation israéliennes pour le droit des Palestiniens à avoir accès aux soins médicaux, sinon il y aura un désastre humanitaire grave à Rafah.
Demandez s’il vous plaît à toutes les organisations de contacter :
Shaul Mofaz Minister of Defense Kaplan Street Hakirya Tel-Aviv 61909Tel : +972 3 5692010Fax : +972 3 6916940
Tommy Lapid Ministry of Justice 29 Salah al-Din Street Jerusalem 91010IsraelTel : +972 2 6708511Fax : +972 2 6285438E-mail : sar@justice.gov.il