La grève de la faim des prisonniers en détention administrative pour l’abolition de cette pratique inhumaine érigée en système dure maintenant depuis plus de 50 jours. La vie des grévistes de la faim est désormais clairement en danger.
La seule réponse à ce jour des autorités israéliennes a été la répression, les transferts des grévistes vers d’autres prisons ou des hôpitaux en Israël et leur mise à l’isolement.
Pire, la Knesset a adopté en première lecture un projet de loi autorisant l’alimentation forcée des grévistes. L’adoption définitive d’une telle mesure définie comme une torture par la Déclaration de Malte de l’Association Médicale Mondiale serait une violation gravissime des droits de la personne et l’Ordre des médecins israélien lui-même a fait savoir son opposition. Elle résonnerait cruellement rappelant la mort en 1980 de Rasim Halawa et Ali Jaafari, deux prisonniers étouffés alors qu’on tentait de les alimenter de force. Il n’y avait pas alors de loi autorisant ces crimes, mais la pratique existait déjà. Qu’en serait-il après son adoption et sa promulgation ?
En solidarité, des grèves de la faim tournantes se développent parmi les prisonniers avec la participation de figures emblématiques comme Marwan Barghouti ou Ahmed Saadat. Des manifestations de soutien se déroulent un peu partout en Palestine comme celle qui a vu l’assassinat de sang-froid de deux jeunes le 15 mai devant la prison d’Ofer. Ce 12 juin, les commerçants palestiniens de Jérusalem ont massivement observé une grève de solidarité, refusant d’ouvrir leurs boutiques.
Ce mouvement de grève de la faim ne recueille pas chez nous un écho médiatique à la mesure de son importance, mais la discrétion dont font preuve les diplomaties occidentales n’est pas acceptable en de telles circonstances.
Chacun sait pourtant la question des prisonniers politiques palestiniens incontournable dans toute recherche d’une solution politique. L’usage de la détention administrative, qui traduit l’arbitraire total de la répression politique, doit être fermement condamné.
La France doit en tirer les conclusions et mettre très sérieusement en garde les autorités israéliennes, entièrement responsables de l’intégrité physique des prisonniers palestiniens, contre les conséquences humaines et politiques irrémédiables de la dégradation de leur état de santé. Nous saluons les nombreuses prises de position des organisations françaises qui ont appelé à la libération immédiate des détenus administratifs.
Nous appelons le Ministère français des Affaires étrangères à intervenir sans délai auprès des autorités israéliennes, et à le faire savoir.
Le Bureau national de l’AFPS