Quelque 728 candidats palestiniens, en Cisjordanie, à Gaza et à Jérusalem-Est occupée, se confrontent dans une campagne débutée le 3 janvier et qui se terminera le 24 janvier ; ils veulent être élus membres du Conseil législatif palestinien (le Parlement) à la seconde élection législative qui aura lieu dans les Territoires Palestiniens Occupés.
Kamal, qui est père de quatre filles et de trois garçons, a autrefois travaillé en Israël comme gardien, avant le déclanchement de l’Intifada al-Aqsa en septembre 2000 ; depuis, il est au chômage en raison de la fermeture par les autorités israéliennes des Territoires Palestiniens Occupés.
Sa petite maison, pauvre, non meublée, comprend deux pièces, une salle de bains et un salon - elle est tout ce que possède Kamal ; lui et ses fils dorment dans une pièce, son épouse et ses filles dorment dans une autre. « Depuis que j’ai perdu mon travail en Israël, aucun groupement, ni religieux ni laïque, (parlant du Fatah et du Hamas) ne m’a proposé de l’aide, à moi et à mes enfants ; seule l’UNRWA [1] a fait quelque chose, en assurant la nourriture et d’autres besoins ».
Kamal commente la campagne électorale qui se poursuit avec les différentes factions palestiniennes.
Kamal : « De tels partis aident seulement leurs sympathisants, ceux qui les soutiennent, quand il s’agit de gens comme nous, les non sympathisants, ils ne nous prêtent même pas attention ; ils n’agissent pas pour le bien de tout le peuple palestinien ».
« Que voulez-vous qu’on fasse avec la politique tant qu’elle ne répond pas à nos besoins fondamentaux ? surtout le pain ; je suis sûr que ces partis travaillent juste pour leurs propres besoins et pour leurs programmes, ils sont égoïstes et ne s’occupent jamais des gens ».
Environ 120 000 travailleurs palestiniens dans les Territoires Occupés ont perdu leur emploi depuis 2000, une situation qui les amène, eux et leur famille, à vivre sous le seuil de pauvreté.
Kamal poursuit : « Je veux dire que j’ai à peine regardé les différents programmes de la campagne électorale qui disent recommander le droit des travailleurs à vivre dans la dignité et le bien-être. Les principaux slogans diffusés dans les rues, c’est surtout pour la défense des intérêts des partis ».
« Je me demande vraiment comment tant d’employés palestiniens ont obtenu des salaires très élevés, dans certains cas jusqu’à 6 000 shekels (environ 1 300 $) alors qu’il y a des milliers de personnes qui n’ont même pas de travail. Nous avons besoin d’une justice sociale qui garantisse les mêmes chances pour tout le monde ».
Selon Nigel Roberts, le représentant de la Banque mondiale dans les Territoires Occupés, qui s’exprimait la semaine dernière dans Ha’aretz, le quotidien israélien, « l’Autorité palestinienne n’a pas fait preuve de sens de responsabilité quand, récemment, elle a augmenté les salaires, à un moment où il n’y a pas de ressources disponibles ». Et il a ajouté : « Cette décision a contraint la Banque mondiale, soutenue par la Commission européenne, à geler 60 % du budget opérationnel de l’Autorité palestinienne ; maintenant, l’Autorité doit devenir plus performante pour s’assurer de la participation importante des donateurs, qui veulent être sûrs que leur argent ne sera pas utilisé pour financer des attaques contre Israël ».
"Le premier Parlement palestinien de 1996, il y a 10 ans, n’a pas réglé radicalement le problème des travailleurs, comme moi et des milliers d’autres qui vivons toujours dans des conditions sévères ; alors, que voulez-vous que ces partis politiques « égoïstes » fassent pour nous ? " demande Kamal.
De récentes statistiques de la Banque mondiale ont révélé que le taux de chômage dans les Territoires Occupés dépasse 20 %, et environ 30 % dans la Bande de Gaza ; plus de 40 % des habitants du Sud de la Bande de Gaza sont sans emploi. ( il s’agit bien des statistiques de la Banque mondiale [NDLP])