Photo : Excavation d’une tombe romaine vieille de 2000 ans sur un site archéologique de Gaza - Source : Wion (capture d’écran)
Gaza City, Palestine - La découverte de quatre tombes de l’époque romaine dans la bande de Gaza témoigne de la longue histoire de l’installation, de l’agriculture, de l’industrie et du commerce dans la bande de Gaza, selon un archéologue palestinien.
Quatre tombes vieilles de 2 000 ans ont été découvertes samedi dans un cimetière de la bande de Gaza datant de l’époque romaine.
« Les recherches sur le terrain se poursuivent dans le cimetière romain, avec la participation d’experts palestiniens et d’archéologues français », a déclaré à Al Jazeera Jamal Abu Reida, directeur général des antiquités au ministère du tourisme et des antiquités.
« Les travaux en cours s’inscrivent dans le cadre d’un long voyage visant à mettre au jour des découvertes historiques et archéologiques qui ont été faites ces dernières années dans différentes zones de la bande de Gaza », a-t-il ajouté.
La découverte des quatre tombeaux porte à 134 le nombre total de tombes mises au jour sur le site archéologique, qui s’étend sur une superficie de près de 4 000 mètres carrés, a annoncé samedi le ministère des antiquités et du tourisme de la bande de Gaza.
L’archéologue palestinien Fadel al-Otol a déclaré que le cimetière faisait actuellement l’objet d’un processus d’étude, de restauration et d’entretien, dans le but de l’ouvrir à terme aux visiteurs et aux chercheurs.
M. Al-Otol a confirmé la découverte remarquable de deux cercueils en plomb, l’un gravé de motifs de vendanges et l’autre de dauphins nageant dans l’eau.
Certaines tombes se distinguent par des motifs pyramidaux, et des fragments de poterie et de métal utilisés dans les rituels funéraires ont également été découverts.
M. Al-Otol, qui dirige une équipe de techniciens et d’ingénieurs appelée Intiqal, a souligné l’importance de rechercher activement d’autres découvertes, compte tenu du statut de Gaza en tant que ville dotée d’un patrimoine profondément riche qui comprend des antiquités de diverses époques et civilisations.
Il a également exprimé son profond regret face au manque de ressources financières qui entrave la poursuite des travaux d’excavation sur d’autres sites archéologiques de l’enclave palestinienne, soumise à un blocus terrestre, maritime et aérien israélien depuis plus de 15 ans.
« Gaza revêt une importance historique en tant que l’une des plus anciennes villes du monde en raison de sa situation géographique stratégique à l’intersection des continents asiatique et africain », a-t-il déclaré à Al Jazeera.
M. Al-Otol a déploré le manque de ressources pour l’entretien des antiquités, compte tenu des conditions de vie difficiles dans l’enclave, où vivent deux millions de personnes. Les travaux d’excavation et de restauration sont financés par le British Council’s Fund for the Protection of Culture.
« Ces découvertes archéologiques montrent les racines historiques et le patrimoine palestinien, qui s’étendent sur des milliers d’années. Elles réfutent tous les récits propagés par l’occupation israélienne qui dépeignent la Palestine comme une terre sans peuple et un peuple sans terre », a déclaré M. al-Otal.
En décembre dernier, le cimetière romain vieux de 2 000 ans a été découvert alors que les bulldozers égyptiens travaillaient à la construction de la ville égyptienne dans le cadre des plans de reconstruction du nord-ouest de la bande de Gaza.
Cette découverte importante, confirmée par une organisation non gouvernementale française, a révélé que le cimetière était enfoui depuis des siècles sous le sol de Gaza et qu’il remontait à l’époque romaine, entre le premier et le deuxième siècle de notre ère. Les cercueils du cimetière étaient ornés de peintures complexes et de couronnes de laurier.
La mise au jour du cimetière romain fait suite à une autre découverte archéologique faite il y a trois mois, lorsque des mosaïques datant de l’époque byzantine, vieilles d’environ 1 800 ans, ont été découvertes sur des terres agricoles à l’est du camp de réfugiés de Bureij, situé dans la partie centrale de l’enclave.
La bande de Gaza est confrontée à une grande pauvreté - plus de 80 % de la population dépend de l’aide. Le blocus israélien a considérablement limité la circulation des biens et des personnes à l’intérieur et à l’extérieur de la bande de Gaza, contribuant ainsi à la situation humanitaire difficile dans ce territoire enclavé.
Traduit par : AFPS