Organisée conjointement par l’AFPS Lyon, la ville de Villeurbanne, Capitale Française de la Culture 2022, et Lyon BD Festival, l’exposition « Quand la Bande Dessinée occidentale évoque la Palestine » a été accueillie du 1er au 15 juin dans le hall central de la mairie de Villeurbanne. L’exposition avait pour objectif de faire découvrir les dessinateurs qui ont témoigné dans leur album sur la situation en Palestine. La cinquantaine de planches exposées étaient autant de fenêtres offrant la vision des auteurs sur les problèmes qui minent la vie et le destin des Palestiniens.
Dans un souci pédagogique l’exposition a été chapitrée en grand thèmes : « Le pays des oliviers, Des millions de réfugiés, La colonisation qui grignote le territoire, Le mur de séparation, Le cas d’Hébron, Le martyre de Gaza et La rencontre de l’autre ». Chaque thème étant accompagné de cartels explicatifs, clairs et précis avec chiffres quand la thématique l’exigeait comme la question des réfugiés.
Nombreux sont les dessinateurs à avoir réalisé des albums pendant ou après leur séjour en Israël et Palestine. Les plus célèbres, dont plusieurs planches étaient présentées dans l’exposition sont : Torture blanche de Philippe Squarzoni (Fr) ; Faire le mur de Maximilien Le Roy (Fr) ; L’intruse de Roannie avec le dessinateur Oko ; Chroniques de Jérusalem de Guy Delisle (Quebec), journal du quotidien à Jérusalem mais aussi des tensions qui agitent le pays ; Gaza 1956 de Joe Sacco (USA) qui relate le massacre de Palestiniens à Khan Younès et Rafah en 1956 lorsque l’Égypte est attaquée par la France, le Royaume-Uni et Israël ; Vivre en terre occupée de José Pablo Garcia (Espagne), carnet de route sur les conditions de vie des Palestiniens en territoire occupé. Des ouvrages instructifs et très documentés dans lesquels les auteurs mettent en lumière les souffrances, l’injustice dont sont victimes les Palestiniens.
- Planche « Vivre en terre occupée » de José Pablo Garcia (Edition
la Boîte à Bulles)
Deux dessinateurs, Maximilien Le Roy et Soulman, se sont attelés dans Les chemins de traverse à évoquer les initiatives de rapprochement entre Israéliens et Palestiniens menées par des associations comme « Le Cercle des parents » qui réunit des parents des deux camps qui ont « le deuil en partage et la volonté de se mettre au service de la paix » ou « Les Anarchistes contre le mur », qui lutte, de manière non violente contre la construction du mur, et toutes les formes de discrimination, avec les collectifs villageois palestiniens.
La BD ça se lit, ça se montre mais ça se discute aussi c’est pourquoi le vernissage de l’exposition le 9 juin a été accompagné d’une table ronde avec Guy Delisle et Mohammad Sabaaneh dessinateur palestinien auteur de caricatures et dessins politiques rassemblés dans Palestine black and white et Power born of dreams : My story of Palestine. Au retour d’un voyage professionnel en Jordanie il a été emprisonné quelques mois en Israël, une expérience qui a nourri ses dessins. Plus d’une centaine de personnes ont attentivement écouté les deux auteurs et certaines sont intervenues pour leur en faire dire plus sur leur travail.
L’aspect éditorial de cette exposition, c’est-à-dire le choix des thèmes, des planches, la rédaction des textes qui accompagnaient chacun des chapitres, a été assuré par le groupe de travail Culture de l’AFPS Lyon. Un très gros travail assumé par Aimée et ses complices, Marie-France et Roseline.