Il y a 75 ans, le 29 novembre 1947, les Nations unies votaient le partage de la Palestine.
Le colonialisme régnait en maitre et des États coloniaux, après s’être partagé les dépouilles de l’empire Ottoman décidaient du sort de cette terre et du peuple qui y vivait depuis des millénaires.
Moins de 6 mois après, Israël décrétait unilatéralement son « indépendance » et était admise à l’ONU.
Cette période a été marqué pour les Palestinien·nes par des massacres, la destruction de villes et villages, les transferts forcés de population et la dépossession des terres.
Israël a alors mis en place un régime de domination et d’oppression à l’encontre du peuple palestinien dans le but de le priver de ses droits fondamentaux et de ses droits nationaux dont le droit à l’autodétermination. Ce régime de domination et d’oppression a été analysé par plusieurs rapports depuis 2019 et correspond en tous points à la définition en droit du crime d’apartheid qui est un crime contre l’humanité selon la Cour pénale internationale.
Depuis 75 ans la politique de transfert forcé de population, la dépossession des terres, l’oppression et la domination d’Israël sur le peuple palestinien n’ont pas cessé.
C’est la date du 29 novembre que l’association de défense des droits humains palestinienne, Al Haq a choisi pour publier un rapport élaboré conjointement par plusieurs ONG palestiniennes, rapport intitulé « L’apartheid israélien, instrument du colonialisme de peuplement sioniste. »
Dans ce rapport, Al Haq membre de la FIDH (Fédération internationale des droits de l’homme), aux côtés de nombreuses ONG palestiniennes de défenses des droits humains et des droits des Palestinien·es, analyse « l’apartheid israélien comme un instrument du colonialisme de peuplement sioniste afin de mettre en évidence la logique d’élimination et de transfert de population du système d’apartheid israélien et son intention de déplacer et de remplacer le peuple palestinien autochtone sur la terre de Palestine. »
Ils préconisent une démarche de décolonisation pour contrer l’apartheid israélien.
Al Haq situe la publication de ce rapport parmi les travaux et les mobilisations pour la reconnaissance de l’apartheid israélien depuis plus de 20 ans et dans la continuité des publications de rapports qui ont démontré qu’Israël commet bien à l’encontre du peuple palestinien le crime d’apartheid tel qu’il est défini par le droit international.
L’AFPS salue la publication de ce rapport qui apporte l’éclairage des Palestinien·nes sur le régime d’oppression et de domination qu’ils subissent. En présentant l’apartheid comme un instrument du « colonialisme de peuplement sioniste », ce rapport invite à contextualiser cette question tant au niveau historique que géopolitique en analysant les fondements de ce processus.
Nul doute que ce rapport ouvrira de nouvelles perspectives et aidera à comprendre les logiques qui ont conduit à l’institution et au maintien du crime d’apartheid, crime contre l’humanité. Les pistes qu’il ouvre méritent d’être analysées.
Le Bureau National de l’AFPS
Le 30 novembre 2022