La raison principale pour laquelle cette année va être la continuation de l’année dernière plutôt qu’une ouverture est que l’acteur principal dans ce conflit (le gouvernement israélien) ne semble changer ni sa position ni son comportement. Et, en tant que tel, trois obstacles majeurs à tout développement positif vont se reproduire : le gouvernement israélien va continuer à éviter les négociations ; l’utilisation de la force contre la population palestinienne va continuer ; et de même, vont continuer l’expansion des colonies et les autres différentes méthodes de punition collective infligées aux Palestiniens avec tout ce que cela entraîne en terme de conséquences économiques et de ressentiment.
Entre temps, Israël continue à tromper avec succès les tierces parties de ce conflit, que ce soit les Etats-Unis ou les autres, en parlant d’un retrait illusoire de certaines parties du territoire palestinien occupé et de l’évacuation de certaines colonies. Ces discours ne sont rien d’autre qu’une tactique politique qui sert les buts internes et externes du gouvernement israélien actuel.
Il s’en suit que les tierces parties continueront à se désengager. Les Etats-Unis ne montrent aucun signe d’accroissement de leurs efforts pour que la première phase de la Feuille de route soit mise en œuvre, et Washington ne permet pas davantage aux pays du Quartet de le faire. L’orientation idéologique de l’administration américaine est presque identique à celle du gouvernement israélien et cela fait que ces deux pays sont sur la même ligne de ce point de vue surtout que l’engagement américain en Irak occupe actuellement les Etats-Unis.
Des changements sur la scène politique palestinienne n’auront pas non plus d’effet important sur le conflit et sur les relations israélo-palestiniennes. Les positions et les pratiques palestiniennes ne sont pas la raison principale de la stagnation et des confrontations actuelles. De toutes façons, la transition de la direction actuelle, les développements significatifs dans le processus de démocratisation, le processus de réforme accéléré ainsi que l’absence du défunt président Yasser Arafat qu’Israël avait blâmé pour les confrontations des quatre dernières années, n’affecteront pas la situation sur le terrain et les relations entre les deux parties tant que des contre-mesures positives ne seront pas prises par Israël.
Israël doit montrer la volonté de satisfaire à ses obligations concernant la première phase de la Feuille de route, c’est-à-dire l’arrêt de l’expansion de colonies, des violences contre les civils palestiniens et des incursions militaires à l’intérieur des zones de l’Autorité Palestinienne, y compris les check-points et les bouclages.
Si de telles mesures ne sont pas prises, il est possible que dans la deuxième moitié de cette année 2005, des difficultés internes palestiniennes apparaissent. Si la tendance démocratique pro-paix actuelle au sein de la vie politique palestinienne et la dé-radicalisation évidente de la population générale ne rapprochent pas les Palestiniens de la réalisation de leurs aspirations et de leurs droits légitimes, cela jouera en faveur de l’opposition et des extrémistes qui gagneront à nouveau en soutenant que l’approche pacifique ne marche pas.
Si la communauté internationale et surtout les Etats Unis, s’engagent activement avec le camp de la paix en Israël et le gouvernement palestinien en poussant Israël à reprendre les négociations et en lui imposant une adhésion à ses obligations stipulées dans la Feuille de route, 2005 pourrait amener un changement positif. Après quatre années de confrontations, les deux côtés n’ont rien accompli. Mais le gouvernement israélien ne changera pas sa politique sans pression de la part des Etats-Unis. Et si le gouvernement israélien ne change pas de direction, il n’y aura aucun changement sur le terrain et nous continuerons encore et encore à attendre une nouvelle occasion.