Cette « oeuvre humoristique » consistait, rappelons-le, en la remise par Dieudonné d’un prix de « l’infréquentabilité et de l’insolence » à Robert Faurisson. Non content de son petit effet, et au cas où le message n’aurait pas été assez clair pour son public (sait-on jamais !), ce prix était remis par son technicien Jacky, portant pour l’occasion un pyjama affublé de l’étoile jaune. On ne pouvait être plus clair !
Nous ne nous éterniserons pas sur l’audience en elle-même, Dieudonné faisant son numéro habituel, les avocats des parties civiles jouant leur rôle sans trop d’efforts tant il y a de matière à …, le public étant lui aussi tel qu’on l’espérait, riant gras des bons mots de « l’artiste » [1], et lançant des « au bûcher ! » à l’intention du Président de la chambre.
Plus intéressant à observer était la composition du public venu apporter son soutien au nouveau tribun « antisioniste » [2]. Bien entendu il y avait là la troupe habituelle de ses supporters, dont beaucoup figuraient sur la fameuse Liste Antisioniste des européennes :
Ginette Skandrani, que nous ne présentons plus ici. Toujours là, d’autant que Dieudo lui ayant rendu hommage sur scène avec Faurisson, elle ne pouvait que lui rendre la pareille.
Quelques membres d’Egalité & Réconciliation [3], dont Marc Georges et Julien Limes, respectivement secrétaire général d’E&R et chargé du secrétariat, tous deux très présents durant la campagne européenne. Julien découvrira d’ailleurs à cette occasion que faire de la politique n’est pas toujours de tout repos, notamment sur certains marchés.
Pierre Panet, 15e sur la Liste Antisioniste et membre fondateur du site Les Ogres (site proche de Dieudonné depuis sa création). Moins connu que Ginette Skandrani mais tout aussi actif, cela fait plusieurs années qu’on le voit s’agiter aux côtés de Dieudonné, tellement proche que son adresse est aussi celle de Bonnie Productions et des Productions de la Plume, les deux structures organisatrices des spectacles de Dieudonné [4]. Anne-Sophie Mercier, auteur de La vérité sur Dieudonné paru en 2005 rapporte les propos suivants de Pierre Panet : « Israël a une vrai responsabilité dans les attentats du 11 septembre. Ces israéliens qui faisaient le V de la victoire dans les rues de Tel-Aviv, on les a filmé pendant qu’ils ne regardaient pas ! Moi j’ai vu ce film que les sionistes ont ensuite fait disparaître. » [5].
Il faut dire que c’est le même homme qui voit en Faurisson un « humaniste » dans un texte publié le mois dernier sur le site de l’association Entre la Plume et l’Enclume [6]. Fait peu étonnant, Faurisson ne l’oublia pas dans les remerciements qu’il prodigua au Zénith.
Ahmed Moualek, animateur du site La Banlieue s’exprime, qui visiblement très fier de son nouveau « bon mot » traitera un vieux monsieur probablement membre d’une association partie civile, de « juifiste ». Ce qui bien entendu n’est pas une insulte antisémite selon Ahmed Moualek mais est sensé désigné les « juifs sionistes extrémistes » !!
Pour finir, les incontournables DuponT et DuponD de l’extrême droite antisémite, les mal nommés Thomas Werlet du Parti Solidaire Français et Charles Alban Scheppens [7]. Thomas Werlet qui doit se sentir de plus en plus isolé dans ce conglomérat hétéroclite. Les alliances contre nature ont leur limite, il semblerait que son groupuscule de « ratonneurs » trouve de moins en moins grâce aux yeux de beaucoup.
A noter l’absence, ou presque, de Frédéric Chatillon, ancien responsable du GUD et proche de Dieudonné. Il fût pourtant nommé durant l’audience par Stéphane Lilti, avocat de l’association J’accuse, comme l’un des principaux pourvoyeurs d’écrits révisionnistes dans le monde arabe. Mais s’il manquait à l’appel, ce n’était pourtant pas faute d’avoir fait le déplacement, puisqu’il accompagnera Dieudonné jusqu’à l’entrée mais fera rapidement demi-tour, probablement par crainte de se retrouver sous les feux de la rampe médiatiques. Un excès de timidité surprenant de la part de quelqu’un qui est pourtant coutumier des lieux.
La liste enfin ne serait pas complète si nous n’évoquions Joss, incontournable garde du corps de Dieudonné, qui cette fois ci s’était entouré de quelques costauds que l’on voyait encore récemment autour du Collectif Cheick Yassine et qui seraient aussi à l’origine d’une mystérieuse Ligue de Défense Musulmane. Ce Collectif ayant pourtant officiellement rompu avec Dieudonné (entre autre pour cause d’incompatibilité d’humeur avec le sieur Soral) mais garde visiblement de très bonnes relations avec Joss. Cela montre aussi qu’il serait faux de le cataloguer simplement comme « gros bras » puisqu’il fait le lien avec pas mal de monde (dont le PMF de Mohamed Latrèche par exemple).
Jusque là rien de bien surprenant, car malgré les tensions et divergences, face à l’adversaire (entendez par là le « lobby qui contrôle tout », dont la justice !), tout ce petit monde resserre les rangs.
En revanche, si Dieudonné avait ses supporters, Faurisson avait lui aussi les siens, et pour le coup cela avait un arrière goût d’ « internationale révisionniste ».
Bien que représenté par son avocat, Robert Faurisson, tout comme son frère Jean [8], assistait à l’audience, sans que personne ne semble les remarquer d’ailleurs puisque nul journaliste n’en fera état. Il faut dire qu’ils se sont tous tenus bien à l’écart.
On voit ici Jean Faurisson arriver en compagnie de Dieudo, avec au milieu un Frédéric Chatillon regardant ses chaussures au moment opportun. Un lacet défait sans doute ? :
Mais la dream-team de Faurisson était ce jour-là passablement renforcée par des « pointures » de la négation, puisque des « célébrités » de renommé internationale telles que Michelle Renouf, Guillaume Nichols et Peter Rushton étaient venus soutenir le vieux professeur. Les voici tous les 3 dans l’ordre sur la photo, profitant d’une interruption de séance [voir les photos sur la source. NdR]
Comment faire court avec de tels personnages, aux CV si chargés ?
« Lady » Michelle Renouf (puisqu’elle se présente ainsi) est une révisionniste anglo-australienne. Ou plutôt une espèce de porte-parole de la mouvance, voire d’icône. Très proche de l’anglais David Irving [9], elle participa à la conférence de Téhéran en décembre 2006 [10], mais sa principale activité est le soutien aux négationnistes dans leurs démêlés judicaires. En 2007, elle était au côté de son compatriote Peter Rushton lors d’un rassemblement de soutien à Ernst Zündel devant l’ambassade d’Allemagne à Londres [11]. Fin 2008 c’est pour Fredrick Töben [12] qu’elle s’activa. On a pu aussi la voir invitée par le BNP British National Party de Nick Griffin, ou encore au côte de David Duke, un des plus actifs des suprématistes blancs américains. Plus récemment elle produira un film documentaire « Jailing Opinions », film qui fait le point sur les persécutions (n’ayons pas peur des mots) dont ils se disent les victimes, et dans lequel on retrouve en bonne place Robert Faurisson invité de P. Rushton. Distribué via Internet le site du film a pour webmaster le même Peter Rushton, décidément très actif ! On peut les voir ci-dessous lors du rassemblement en soutien à E. Zündel [voir article source] :
Peter Rushton donc, en chemise blanche sur la photo du procès, est un sulfureux personnage. Indéniablement issus de l’extrême droite anglaise la plus radicale qui soit, il sera proche un temps du British National Party et de Nick Griffin, avant d’en être exclu pour d’obscure raison. Certains de ses détracteurs le taxant volontiers d’agent provocateur, voir d’espion.
Pourtant, comme toute rumeur, elle laissera des traces et il sera déclaré persona non grata dans certains courants de l’extrême droite anglaise. Cela ne l’empêchera pas de s’intéresser de très prêt à la création du White Nationalist Party, créé début 2000 par des anciens de Combat 18 jugeant trop mou le BNP, où il participera à certains de leurs meetings. Il intervient ici lors d’un meeting du British People’s Party en mars 2008 :
[sur article source]
Enfin, au milieu, le dernier de ce trio n’est pas non plus totalement inconnu. Guillaume Fabien Nichols, d’origine américaine mais ayant choisi la nationalité française, est un proche collaborateur du Professeur Faurisson depuis plus d’une dizaine d’années. Il est son traducteur en anglais, mais ayant vécu plusieurs années en Italie il s’est aussi fait le porte parole du professeur dans ce pays, notamment auprès de l’Institut Enrico Mattei de Claudio Moffa [13]. On le soupçonne d’être l’animateur du blog « inofficiel » du Professeur Faurisson.
Mais s’il est vrai que l’on ne peut reprocher à Dieudonné les mauvaises fréquentations de Faurisson, il est évidemment plus que malhonnête de sa part de feindre, comme il le fit à l’audience, l’ignorance des opinions de ses invités !!
Car c’est bien chez lui (du moins dans son théâtre) que tout ce petit monde s’est retrouvé pour fêter les 80 ans du vieux professeur, et comme le montrent ces photos suivantes, il semblerait qu’il soit maintenant bien introduit dans le club des « infréquentables ». Pratique, pour son prochain Zénith, il pourra faire l’économie d’un invité et se remettre le prix directement !!
Mais au vue de sa piètre prestation, on peut se demander si les mêmes répondront à l’appel sans l’implication de Faurisson. Contrairement à ce dernier, Dieudonné n’a en effet pas profité de ce procès pour en faire une tribune pour « la liberté d’expression » ou la « recherche sur la vérité historique » selon la phraséologie révisionniste. Bien au contraire, il s’est obstiné à déclarer qu’il ne connaissait pas le travail de Robert Faurisson. Effectivement peu glorieux. Quelques clichés de cette soirée d’anniversaire du professeur à la Main d’Or :[voir source]
Bien entendu, l’oeil averti de nos lecteurs se sera arrêté sur un visage, tout sourire derrière ses amis, et qui avait défrayé la chronique au printemps.
Petit retour en arrière…
Au printemps dernier sort un livre appelé à susciter la polémique. Non pas dans le domaine littéraire puisqu’il est complètement passé sous silence mais, une fois de plus sur Internet, qui joue là son rôle de « média libre » et ouvert à tous. Dès le début, le livre de Paul Eric Blanrue, puisque c’est de lui qu’il s’agit, Sarkozy, Israël et les juifs, fait un véritable buzz selon l’expression à la mode. Vu le titre, et bien que l’auteur prétende se référer à Raymond Aron et son De Gaulle, Israël et les juifs, l’ouvrage est encensé (avant même sa lecture) par pléthore de sites ou blogs politiquement peu sympathiques [14]. On retrouve même ce livre cité en exemple par des certains milieux pro-palestinien qui ces dernier temps, au nom de l’antisionisme sont prêt à de nombreuse compromissions tel que Jean Bricmont (essayiste belge, proche de Michel Collon, et qui trouvera l’éditeur) ou encore la CAPJPO – Europalestine (Coordination des Appels pour une Paix Juste au Proche Orient) qui décide de vendre le livre en question dans la librairie appartenant à sa responsable. Il y figurera d’ailleurs en vitrine. Plus récemment c’est Alain Gresh qui en conseillera la lecture.
Dans cet ouvrage PE Blanrue va prendre toutes les précautions afin que son livre ne soit pas taxé d’écrit antisémite. Consacrant tout un chapitre au terme de « lobby juif » qu’il réfute et au sujet duquel il déclare préférer celui de « réseaux pro-israéliens ». Fort bien ! Tout comme il n’hésitera pas à citer nombre d’intellectuels juifs (Esther Benbassa, Elisabeth Schemla, Théo Klein…) quand ceux-ci émettent des réserves ou critiques à l’égard d’Israël ou d’un dirigeant communautaire trop excessif dans ses déclarations. Allant même jusqu’à dénoncer ce « faux archi connu » qu’est le Protocole de Sages de Sion, ou déclarer stupide « car inexacte » l’idée que tous les juifs de France auraient un point de vue identique.
Mais alors, nous direz-vous, qu’est-ce qui nous gène dans ce livre ??
Tout d’abord son auteur, son parcours et son passé (nous allons y revenir). Mais aussi un sentiment de malaise ressenti à sa lecture, pas « la nausée et les mains sales » dont nous parlait Desproges à propos du journal Minute, non, mais une désagréable impression de déjà vu ou entendu tout de même. Par exemple lorsqu’il parle de la faillite de la « banque juive Lehman Brothers », reprenant un article du site d’information Rue89. En réalité dans la note de bas de page citant la source, il apparaît clairement que Rue89 n’accole pas du tout le terme de « juive » à la banque en question. Or depuis bien longtemps, on sait qui accole systématiquement cette précision, surtout associée à la banque ou aux métiers de la finance. En ferait-on de même avec un coiffeur ?? Ou lorsqu’il tente de nous démontrer qu’il existe bien un « vote juif », prenant pour exemple la consigne de vote sanction contre Valéry Giscard d’Estaing en 1981 émanant du Renouveau Juif [15]. Sa conclusion est alors effarante : « résultat : François Mitterrand élu … Voila bien une résultante notable de l’influence juive en France, avouée, tamponnée et signée… ». Que voilà des déductions bien mal orientées quand on sait que Jacques Chirac a du faire bien plus de mal a VGE que « les juifs » ou « le vote juif ».
Les sources sont tout autant sujettes à caution, puisqu’au milieu de notes provenant de la presse généraliste, on trouve les sites des « pseudo agences de presses alternatives » que sont Novopress des Identitaires ou Altermédia qui en France fut animé par Unité radicale puis Christian Bouchet et des proches avant de finir entre les mais d’une petite équipe membre ou proche de l’ex-RED.
Mais répétons-le, l’auteur, très habilement et malgré quelques ratés, s’est efforcé de lisser son propos, et notre lecture critique doit certainement beaucoup au fait de connaître certains éléments du passé de Blanrue, passé qui est somme toute très clair.
Et quel passé !!
Si il fait souvent référence à ses racines chrétiennes (notamment dans l’interview qu’il accorde le 27 mai à Thierry Meyssan pour le Réseau Voltaire) ce n’est pas anodin. Cela motiva en effet ses premiers engagements à la fin des années 1980 et il fut ainsi le directeur de publication du Bulletin Légitimiste [16], feuille d’information royaliste de la région Lorraine dont le rédacteur en chef adjoint était Thierry Gourlot (cadre du Front National, aujourd’hui responsable du Groupe FN au Conseil Régional de Lorraine, et accessoirement membre de la police ferroviaire de la SNCF, la SUGE [17]), et l’un des principaux collaborateurs Jean-Marie Cuny [18]. Nous vous laissons découvrir le comité de parrainage, il est des plus explicites. On sait aussi que PE Blanrue fit un passage au FN en Moselle durant ces mêmes années (collaborant même à la feuille locale du FN intitulée La Flamme). Disparaissant durant quelques années des milieux activistes, il fonde dans les années 1990 le Cercle Zététique [19] qu’il dirige jusqu’en 2004, un an avant sa disparition. Son successeur à la présidence du cercle, Patrick Berger, créera dans la foulée la Radio Vraiment Libre (RVL), radio qui dès le début ouvrira son antenne à des gens comme Alain Soral ou Alain de Benoist.
Enfin, plus récemment on le retrouve donc au côté de Robert Faurisson lorsque celui-ci fête ses 80 ans chez Dieudonné, certains prétendant même qu’il serait l’initiateur de la petite sauterie, étant un membre actif de la liste de diffusion Résistance Révisionniste [RR]. Le retrouver au procès des deux compères le 22 septembre est donc plus que naturel comme on le voit sur la photographie prise ci-dessous :[voir source]
Peu étonnant non plus, avec un peu de recul et au vu de ces quelques éléments, de constater que les chroniques de ses livres dans Rivarol (et même une interview) ont été systématiquement écrites par Yvonne Schleiter, soeur du Professeur Faurisson et figure active de la diffusion des idées négationnistes en France. On pense notamment à celle sur son livre Le Monde contre soi – Anthologie des propos contre les Juifs, le judaïsme et le sionisme en 2007 qui est plus qu’enthousiaste [20].
La question se pose maintenant de savoir comment l’ouvrage Sarkozy, Israël et les juifs, au titre et au contenu aussi ambigu, a pu trouver place dans une librairie comme celle de la CAPJPO, librairie qui propose aussi nombre d’ouvrages sur le fascisme ou encore sur la Shoah !! La réponse est simple. Il correspond à une attente, il comble un manque. Le sujet, certes délicat, évoque un problème bien réel : est-il possible d’émettre une critique de la politique menée par Israël sans se faire taxer d’antisémite ? Si on peut trouver ça et là des articles ou tribunes dans la presse traitant de ce sujet, un travail sérieux sur la question reste à entreprendre. Ce qu’a très bien compris PE Blanrue qui a essayé d’occuper le créneau éditorial. Reste, et c’est à nos yeux élémentaire, que cette critique ne peut recevoir le même accueil que si elle émanait d’une personne au parcours politiquement limpide et irréprochable.
Une opposition réelle au sionisme en tant qu’idéologie coloniale et raciste ne peut être celle d’un Dieudonné, d’un Soral ni d’un Blanrue car elle n’est alors que l’un des multiples avatars du vieil antisémitisme européen. Nous persistons à penser que, quel que soit le sujet ou les défis actuels (impérialisme, antisionisme ou autre), le fossé qui nous sépare de l’extrême droite sous toutes ses facettes ne peut et ne doit pas être franchi, au risque d’y perdre toute crédibilité et de servir d’argument à tous ceux qui voudraient ne voir dans le mouvement de soutien à la Palestine qu’une vaste nébuleuse de rouge-brun-vert selon l’expression aujourd’hui consacrée !! [21]
La meilleure illustration de cet état de fait se trouve dans l’agression qu’a subie la libraire Résistance le 3 juillet de cette année. Ce jour-là, 5 jeunes nervis de la Ligue de Défense Juive font irruption dans la librairie, renversant les rayons, déversant de l’huile sur les livres et détruisant les ordinateurs. Quelques jours plus tard, un rassemblement de solidarité a lieu devant la librairie, durant lequel différents intervenants prennent la parole. Apparaît alors un jeune homme à qui Olivia Zemor [22] tend le micro en le présentant comme un avocat venant de Nice. Celui-ci, inconnu jusqu’alors de toutes les associations travaillant sur la Palestine, se lance dans une intervention dans laquelle il évoque la France, la nation, sa tradition de la liberté d’expression, et se fait applaudir en annonçant son projet de pétition demandant la dissolution de la LDJ [23]. Or il ne fallut pas longtemps pour qu’une rumeur enfle sur Internet, associant John Bastardi Daumont, le jeune avocat en question, au nom de Robert Faurisson, le présentant même comme étant son avocat dans le procès à venir et que nous évoquons ci-dessus [24]. Quant on sait que le défenseur habituel de Faurisson, Eric Delcroix, a pris sa retraite il y a quelques mois [25] après 30 ans de bons et loyaux services, que Faurisson a peiné à retrouver un défenseur et que Bastardi Daumont se déclare être l’avocat de Blanrue, l’information pouvait effectivement paraître plus que crédible au vu des liaisons étroites entre Faurisson et Blanrue. Malgré les dénégations et les menaces lancées par certains contre ceux qui reprendraient à leur compte cette rumeur, il est apparu à un certain nombre de militants qu’il n’était guère question de poursuivre un quelconque soutien à la librairie.
Malheureusement, le jour du procès, la rumeur se transformera en réalité, et c’est bel et bien notre jeune avocat qui viendra à la barre défendre son client Robert Faurisson, débutant là sa nouvelle carrière, celle de prétendant au poste de remplaçant d’Eric Delcroix.
Quant à cette pétition, elle sera finalement relayée par des sites peu recommandables, et sa principale conséquence aura été d’occulter le travail entamé par un collectif d’avocats qui tentaient depuis quelques semaines de se constituer en collectif afin de réclamer l’arrêt de l’immunité dont bénéficie les éléments violents de la LDJ ou du Betar.
Ainsi suffit-il d’annoncer son opposition au sionisme, ou d’afficher un soutien à la Palestine pour trouver grâce aux yeux de la CAPJPO ? Il faut croire que oui et dans ce cas précis cela aura vraiment été un méchant coup porté au soutien à la lutte palestinienne.
La conclusion malheureuse de cette affaire est que par manque de vigilance de la part de la CAPJPO (car il serait évidemment très grave d’apprendre que cela résulte d’une décision sciemment réfléchie), on a permis une fois de plus à l’extrême droite de mettre un pied dans la bergerie, ou dans la libraire, en tout cas dans un mouvement de solidarité qui n’a vraiment pas besoin de ce type de torpille politique.
Publié le 30 septembre 2009
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