Le PCHR exprime son inquiétude en ce qui concerne les actions continuelles des autorités d’occupation israéliennes vis-à-vis des demandes légitimes des prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.
Les prisonniers sont en grève de la faim depuis quatre jours. Aujourd’hui des milliers d’autres prisonniers palestiniens et arabes se sont joints à la grève. La grève a commencé dans quatre prisons israéliennes le 15 août pour essayer de faire pression sur les autorités israéliennes afin que leurs conditions de détention soient améliorées.
Les prisonniers ont annoncé qu’ils avaient l’intention de s’abstenir de manger de la nourriture solide mais qu’ils continueraient à boire. Le ministre de l’intérieur israélien a déclaré qu’ils feraient face à la grève et que « les prisonniers pouvaient faire grève un jour, un mois ou même jusqu’à ce que mort s’ensuive, mais qu’il ne répondrait pas à leurs demandes ».
Le service pénitentiaire a commencé à imposer des mesures sévères aux prisonniers dès que ceux-ci ont déclaré leur intention de faire grève.
Ils ont transféré 120 meneurs détenus de la prison de Nafha dans le désert du Néguev, et les ont placé dans des cellules d’isolement dans d’autres prisons. Ils ont été remplacés par des prisonniers de droit commun.
Ils ont transféré des douzaines de meneurs dans les prisons centrales en isolement.
Ils ont également interdit toutes visites de familles et d’avocats depuis le 15 août, pour une période indéfinie.
Ils ont confisqué dans les cellules des grévistes, toutes les boissons sauf l’eau, y compris les cigarettes et même le sel.
Les prisonniers sont confinés dans des conditions extrêmement difficiles lors de leur détention. Une politique systématique de tortures et d’autres traitements cruels et inhumains sont appliqués par les autorités d’occupation.
Les conditions violent les principes universellement acceptés des doits humains, particulièrement ceux de la Déclaration contre la torture et autres traitements cruels et inhumains ou dégradants ainsi que le standard minimum des règles pour le traitement de prisonniers selon les Nations Unies.
Les prisonniers ont pensé que la grève de la faim était la seule option qui leur restait après avoir épuisé toutes les autres formes de dialogue et de négociation concernant les conditions d’emprisonnement qui se détérioraient.
Le service pénitentiaire israélien s’est engagé dans un programme à long terme leur imposant des restrictions sévères et les privant des droits fondamentaux ainsi que des droits obtenus lors des précédentes grèves de la faim.
Toutes les demandes formulées par les grévistes de la faim sont des demandes fondamentales humanitaires se rapportant à leur vie de tous les jours et à leurs conditions d’emprisonnement :
la fin des descentes inopinées et des fouilles de cellules qui peuvent se passer n’importe quand,
la fin de la politique d’isolement,
une augmentation de la quantité et une amélioration de la qualité nutritionnelle des repas servis dans les prisons,
La permission de recevoir du papier à lettres, des vêtements, des livres et autres fournitures en provenance des membres de la famille,
étant donné que les prisonniers nettoient leur propre lieu d’emprisonnement, recevoir suffisamment de produits de nettoyage comme les détergents et des ustensiles, afin que le niveau d’hygiène et sanitaire devienne acceptable,
arrêter les fouilles humiliantes des visiteurs,
la fin des transferts permanents entre les prisons qui provoquent une instabilité à leur vie et à celle de leurs familles,
leur permettre d’avoir des contacts téléphoniques périodiques avec leurs familles en accord avec les règles de sécurité israéliennes, spécialement pendant les périodes où les visites des familles sont interdites,
leur permettre de participer aux cours tenus par l’Université Ouverte afin de compléter ou d’améliorer leur éducation,
d’améliorer les installations médicales en accord avec les standards internationaux et d’introduire des visites médicales périodiques,
d’arrêter la politique de punition collective et celle d’imposer des amendes aux prisonniers (ces amendes sont appliquées en limitant les dépenses de cantines de la prison et de fait limite la nourriture des prisonniers),
d’améliorer les conditions des mineurs et des femmes qui ont été arrêtés et de les séparer des prisonniers de droits communs israéliens et de permettre aux mineurs d’être pris en charge par les prisonniers palestiniens plus âgés.
La décision des autorités israéliennes de refuser aux prisonniers leurs droits fondamentaux revient à refuser de reconnaître les prisonniers en tant que prisonniers de guerre.
Ils sont classifiés en tant que tel selon la première annexe du Protocole de la Quatrième Convention de Genève, Article 44.1, qui déclare que « tout combattant qui tombe aux mains d’un pouvoir adverse aura le statut de prisonnier de guerre ».
Ces prisonniers qui sont détenus par les autorités israéliennes alors qu’ils ne sont pas des combattants ont le droit « aux protections équivalentes en tous points à ceux accordés aux prisonniers de guerre par la Troisième Convention et par ce Protocole » (Article 44.4).
Le PCHR, à travers son organisme légal, représente un grand nombre de détenus et suit les conditions des prisonniers imposées par les autorités israéliennes.
Le PCHR continue à faire pression et à plaider pour la mise en œuvre de la loi interne des droits humains et de la loi humanitaire et pour que les Standards Minimum Internationaux des Nations Unies soient appliqués aux prisonniers.
Dans le contexte de conditions qui se dégradent, le PCHR demande que la communauté internationale y compris les Hautes Parties Contractantes aux Conventions de Genève ainsi que toutes les ONG pertinentes interviennent immédiatement pour faire pression sur les autorités d’occupation israéliennes pour qu’elles se conforment à ses obligations internationales vis-à-vis des prisonniers.