Dans la prison de Telmond
La prisonnière palestinienne Umaya Damj, 27 ans, du camp de Jénine et
détenue dans la prison de Telmond, condamnée à 4 ans de prison, a
révélé à l’avocat de Nadi al-asir, Hanane al-Khatib, les actes de
répression et les agressions sur les prisonnières menées par les
geôliers, hommes et femmes.
La prisonnière Umaya a raconté comment elle a été elle-même agressée,
ainsi que les prisonnières Nisrine Abu Zeina, Abir Nada, Rawiya Sheikh
Mousa, alors qu’elles avaient les mains et les pieds attachés. Elles
ont été sauvagement battues sur tout le corps, et notamment sur la
tête, le dos et l’estomac. Les geôliers ayant participé à l’agression
frappaient tous ensemble une prisonnière suivant l’autre, après leur
avoir ôté leur voile. Elles ont été ensuite emmenées à la section 13
pour l’isolement, alors que la cellule de l’isolement ne peut contenir
plus d’une personne.
Elle a poursuivi, racontant qu’elles sont restées sur le sol, les mains
attachées. La direction n’a pas éclairé la cellule, et l’eau est restée
coupée. Elles n’ont pas reçu leur repas pendant 24 heures, et le
lendemain, les geôliers et geôlières sont entrées dans la section et se
sont remis à les battre, avec des bâtons, des chaussures, sur tout le
corps. La prisonnière Rawiya s’est écroulée sur le sol.
Elles ont été emmenées au tribunal où c’est le directeur de la prison
qui a prononcé leur condamnation à une semaine d’isolement,
l’interdiction de recevoir les visites pendant deux mois et une amende
de 450 shekels pour chaque prisonnière.
Au cours de leur isolement, les geôliers leur crachaient dessus et les
insultaient vulgairement. L’isolement a été renouvelé une semaine
encore parce que les prisonnières ont refusé de rencontrer le directeur
de la prison, en mettant en avant que c’est la prisonnière Amina Mouna
qui les représentait. C’est alors que même la prisonnière Amina Mouna a
été isolée et emmenée à la prison de Ramleh.
Pour protester contre les mesures répressives de l’isolement et les
agressions, les 118 prisonnières de Telmond ont engagé une grève
partielle de la faim, en renvoyant les plateaux. Elles ont menacé
d’intensifier le mouvement si les mesures répressives ne sont pas
arrêtées et si les prisonnières isolées ne sont pas ramenées parmi
elles.
De son côté, la prisonnière Manal Ghanem a menacé de recourir à la
grève de la faim, illimitée, au cas où la direction de la prison la
séparerait de son fils Nour, qui aura bientôt, le 10 octobre 2 ans. Il
était décidé que l’enfant soit libéré, et de ce fait, séparé de sa
mère, si la demande de libération de la mère Manal Ghanem n’est pas
obtenue.
C’est pourquoi il est nécessaire d’intensifier la campagne pour exiger
la libération de Manal Ghanem, en même temps que son fils, en demandant
l’intervention des organismes internationaux, l’ONU, la Croix-Rouge
Internationale, etc...
Dans la prison d’al-Moskobiyya, les prisonniers sont agressés
Le prisonnier Khalil Ayed Houshieh, détenu à la prison de Moskobiyya,
depuis 73 jours, a déclaré que les forces d’une unité spéciale, le
Nahshon, a investi les cellules de la prison, demandant aux prisonniers
de sortir des cellules en se dévêtant.
Le Nahshon s’est mis à fouiller
les prisonniers et les cellules. Les affaires personnelles des
prisonniers ont été jetés par terre ou dans les toilettes.
Le prisonnier Abdel Rahman Mohammad Shtaywi, de Tulkarm, 24 ans, a
déclaré avoir été battu par un officier des renseignements au cours de
l’interrogatoire, qui se fait nommer Abu Yusuf. Celui-ci tirait le
prisonnier par les cheveux et le lançait contre le mur, agression
ponctuée d’insultes. Il a ajouté que les hommes des renseignements
l’ont laissé dans la pièce des interrogatoires, qui a été refroidie au
point de geler de froid, ce qui a eu des conséquences sur son état de
santé. Il n’a pas été soigné.
Suite aux nombreuses arrestations de la fin du mois de septembre (500
arrestations en Cisjordanie), les prisons israéliennes sont pleines.
Les tribunaux militaires sont apparemment surchargés puisque les
condamnations des arrêtés se font en masse : 200 détenus sont déclarés
détenus administratifs.
Dans une déclaration de presse, Nadi al-asir al-Filistini a annoncé que
200 détenus ont été déclarés détenus administratifs, d’un coup, parmi
les 500 Palestiniens arrêtés ces derniers jours.
Nadi al-asir rapporte que les arrestations et les condamnations sont
illégales, ne s’appuyant sur aucune base, surtout que le procureur
général militaire qui a prononcé ces condamnations ne connaît même pas
les dossiers qu’il traite. C’est d’ailleurs ce qu’il a avoué au
tribunal, montrant son ignorance aux avocats présents. Les avocats ont
immédiatement quitté le tribunal.
De plus, les autorités israéliennes ont proposé aux détenus
administratifs leur expulsion du pays, au lieu de leur arrestation.
C’est ce que viennent de dévoiler plusieurs associations palestiniennes
de défense des prisonniers palestiniens.
Le détenu administratif, originaire de Gaza, Walid Hanatche, dont la
détention est renouvelée pour la troisième fois consécutive, a reçu une
proposition d’exil en contrepartie de sa "libération". Plusieurs
détenus administratifs ont reçu la même proposition, et notamment les
plus anciens. Par cette proposition, les autorités israéliennes veulent
limiter le nombre des détenus administratifs, et éviter que les détenus
reviennent dans leurs familles et leurs villages et villes.
Walid Hanatshe, du Front Populaire de libération de la Palestine, a
refusé l’offre, et sa détention a été renouvelée. Il a déclaré : "les
autorités de l’occupation et leurs services de renseignements
considèrent que notre départ est un allègement, dans le sens que nous
serons hors de prison, et hors du pays, mais en réalité, il s’agit d’un
exil forcé, dans tout le sens du terme, en éloignant la personne de sa
famille, de son activité et de son pays. Il s’agit de mesures
d’oppression qu’Israël poursuit, sans cesse. Au lieu de reconnaître le
caractère vain des arrestations et détentions administratives, Israël
propose aux détenus leur exil..."
Plus de 1000 détenus palestiniens
sont administratifs, n’ayant été ni jugés ni condamnés.
Ce n’est pas la première fois qu’Israël propose l’exil forcé aux
prisonniers. Déjà, au cours de la première intifada, les autorités
sionistes avaient essayé ces méthodes, mais la plupart des
prisonniers refusent leur exil, surtout qu’ils ne font absolument
aucune confiance aux autorités sionistes qui peuvent leur interdire le
retour à leur patrie.
Les prisonniers de Beer Saba’ boycottent la direction de la prison
Les avocats de Nadi al-asir, qui ont visité les prisons de Haddarim et
de Beer Saba’ ont noté que la situation se dégrade de plus en plus dans
les prisons, et que les prisonniers se plaignent des mesures
répressives de la direction.
Les prisonniers de Beer Saba’ se sont plaint des comportements
humiliants de la direction avec les familles en visite. Les fouilles
des membres de la famille se poursuivent de manière provocatrice. C’est
pourquoi les prisonniers ont rendu leur repas et ont décidé de
boycotter toute relation avec la direction.
Le prisonnier Sharif Naji de Ramallah a expliqué que les prisonniers
ont envoyé une lettre à la direction générale des prisons où ils
protestent contre les pratiques humiliantes et inhumaines contre leurs
familles. Il a affirmé que 60% des prisonniers sont interdits de
visite, et certains depuis des années, sans qu’aucune justification
précise n’ait été donnée. Mais la direction de la prison s’autorise à
punir le prisonnier quand elle le souhaite. Les prisonniers réclament
l’intervention immédiate de la Croix Rouge Internationale pour mettre
fin à l’arbitraire israélien.
Dans la prison de Haddarim
Dans la prison de Haddarim, les prisonniers se sont plaints des
pratiques répressives prises à leur égard.
Le prisonnier Bilal Abbas
Khadr Abdel Fattah, de Salfit, a rapporté que les prisonniers souffrent
du dégagement des odeurs nauséabondes dues à la mauvaise installation
des égoûts. Il a expliqué que la prison est équipée de plusieurs
caméras et de micros pour contrôler les prisonniers, que ces derniers
sont constamment fouillés par l’unité Nahshon, même en plein milieu de
la nuit.
Le prisonnier Sameh Samir Shawbaki de Qalqylia, qui est détenu dans la
section 3 de l’isolement, rapporte qu’ils sont 120 détenus à vivre dans
des conditions terribles, avec une chaleur insupportable en été, dans
des cellules non aérées, à l’intérieur de cellules où se dégagent de
mauvaises odeurs. Ils ne peuvent se laver qu’une seule fois par
semaine. Il a déclaré que plusieurs prisonniers sont malades, comme
Nazih Muhammad Hantash, de Qalqylia, 30 ans, qui est blessé, atteint de
plusieurs balles dans le corps. Il n’est pas soigné. Il y a également
Mihraj Ibrahim Shahade, de Tulkarm, 29 ans, atteint de balles dans la
poitrine, au dos et dans les jambes, et Fayez Muhammad Abu Sfayra, de
Tulkarm, 25 ans, blessé aux jambes.
Nadi al-asir al-Filistini appelle au soutien des prisonniers et de
leurs familles pour le mois de Ramadan.
Il a lancé un appel à toutes les institutions palestiniennes, arabes et
internationales, à tous les mouvements de soutien aux prisonniers, de
se mobiliser en ce mois béni pour soutenir les prisonniers.
Le journaliste Nael Nakhle, arrêtéle 25 septembre dernier, a été
transféré à la détention administrative. Sa famille lance un appel aux
organisations internationales de défense des journalistes et des droits
de l’homme pour faire immédiatement libérer Nael Nakhle, arrêté à
Ramallah, sans aucune accusation. Nael Nakhle n’a même pas été
interrogé.
Un autre journaliste d’al-Jazeera, Nizar Ramadan, avait été également
arrêté lors de la rafle.
L’avocat de l’association Ansar el-sageen informe la détérioration de
la santé du prisonnier Muhammad Ghazal, dirigeant dans le mouvement
Hamas, en Cisjordanie. Il est également professeur ingénieur à
l’université nationale d’al-Najah, à Nablus.
Une semaine après l’arrestation de dr. Ghazal, qui est détenu dans le
centre d’interrogatoire de Petah Tikva, l’avocat informe que les
autorités de l’occupation ne prennent aucune mesure pour soigner le dr.
Ghazal qui souffre de plusieurs maladies. Lors de l’interrogatoire, il
est brutalisé et insulté.
La famille du prisonnier Abboud Awad Fathallah Samaro inquiète
Nadi al-asir al-Filistini, l’Union palestinienne des handicapés et
blessés dans la province de Nablus lancent, dans un communiqué, un
appel à toutes les institutions gouvernementales et internationales,
pour une intervention rapide pour sauver la vie du prisonner Samaro,
détenu dans les prisons israéliennes de le 10 janvier 2004.
Les
autorités de l’occupation ont renouvelé sa détention administrative
quatre fois de suite, sans qu’il ne soit accusé. Son état de santé
s’est détérioré depuis quelques semaines, souffrant de problèmes au
coeur dès avant son arrestation.
Dans la prison de Ofer
Une nouvelle section dans la prison de Ofer, pour détenir les victimes
des nouvelles rafles
Avec l’arrestation de plus de 500 prisonniers, il y a quelques
semaines, les autorités de l’occupation ont été ameées à ouvrir une
nouvelle section dans la prison de Ofer, appelée al-mi’bar, mais
celle-ci manque de matelas, de couvertures, de tout ce qui peut être
nécessaire à un détenu. De plus, les prisonniers (70) n’ont aucun
vêtement de rechange, ils n’ont pas de serviettes, et de plus, il est
interdit de fournir ces produits.
Participons massivement à la Campagne Internationale
pour la libération des 9000 prisonniers palestiniens et arabes
détenus dans les prisons israéliennes