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Accueil > Informations > Témoignages / Opinions > Pourquoi ma soeur ne peut-elle pas dormir la nuit ? Parce que les soldats continuent à faire des raids sur notre maison
Témoignages / Opinions
vendredi 1er avril 2022
Basil al-Adraa / +972 Magazine avec Local Call

Pourquoi ma soeur ne peut-elle pas dormir la nuit ? Parce que les soldats continuent à faire des raids sur notre maison

Les soldats israéliens ont harcelé, agressé et arrêté ma famille et mes voisins lors de raids nocturnes presque hebdomadaires. Pour eux, ce n’est qu’un exercice d’entraînement.

Il est 2 heures du matin, le 17 mars, et les soldats israéliens ont à nouveau envahi mon village en Cisjordanie occupée. Ils sont dans une jeep et lancent des grenades assourdissantes vers les maisons alors que tous les habitants sont endormis. Ils en lancent une sous la fenêtre de quelqu’un, puis parcourent une courte distance et en lancent une autre sur la maison suivante. Je les regarde faire cela quatre fois. Il n’y a aucune raison apparente pour que les soldats lancent ces grenades ; il n’y a pas eu d’émeutes ou d’affrontements qui ont précédé leur entrée. Mais les grenades explosent et réveillent tout le village, y compris ma sœur de huit ans, Tasnim, qui se réveille terrifiée.

Depuis février, les soldats israéliens ont envahi notre village - a-Tuwani, dans le sud des collines d’Hébron - presque chaque semaine. Le schéma est toujours le même : les soldats parcourent les rues sans autre but apparent que d’intimider les habitants. On dirait qu’ils font des exercices d’entraînement.

Tasnim ne peut pas dormir la nuit depuis deux mois maintenant, depuis le début des incursions. Elle demande à notre mère de rester dans sa chambre tous les soirs et de lui parler. Beaucoup d’autres enfants du village connaissent la même peur. Lorsque nous avons demandé à l’armée le mois dernier d’expliquer les invasions, on nous a répondu qu’il s’agissait simplement d’"opérations de routine". Eh bien, voici à quoi ressemble leur routine.

La récente vague d’invasions a commencé le 1er février, lorsqu’une douzaine de soldats sont entrés dans le village à pied. Ils sont allés de maison en maison, n’arrêtant personne et ne pénétrant dans aucune propriété, se contentant de braquer de puissantes lampes de poche sur les fenêtres des familles endormies. Ma mère s’est réveillée et a vu un soldat debout sous notre porche, en train de braquer sa torche sur elle. Une autre femme a dit que les soldats avaient éteint la lumière de son porche. Après une vingtaine de minutes, ils sont entrés dans l’école du village et ont patrouillé un peu dans les salles de classe vides. Finalement, ils sont remontés jusqu’à Havat Ma’on - un avant-poste illégal construit sur les terres de notre village - où ils avaient garé leurs jeeps. Le porte-parole de l’armée n’a pas voulu expliquer pourquoi tout cela s’est produit.

Quelques semaines plus tard, dans la nuit du 15 février, les soldats sont réapparus. Cette fois, ils ont arrêté deux habitants, qu’ils ont interrogés sur une attaque présumée contre un colon. (Les deux personnes ont été relâchées le lendemain.) Les soldats s’étaient arrêtés à côté de la maison de mon voisin. Je suis descendu pour filmer ce qui se passait, avec Itay et Yasmin, deux militants israéliens qui séjournaient dans le village. Les soldats étaient en colère contre nous parce que nous filmions, et nous ont aboyé que nous ne pouvions pas filmer une activité opérationnelle. Ils ont parlé en hébreu à Itay, puis deux soldats l’ont attrapé et l’ont poussé au sol. Un soldat a placé son genou sur le cou d’Itay.

Au bout de quelques minutes, je n’en pouvais plus, alors j’ai sorti mon téléphone et pris une photo. Un soldat m’a frappé, m’a bousculé et a essayé de me prendre mon téléphone. J’étais en train de leur dire que j’étais journaliste lorsqu’un autre groupe de soldats est apparu entre les arbres et a braqué sur moi une lumière laser rouge. Je me suis enfui.

Les soldats, quant à eux, ont pris l’appareil photo d’Itay et sont partis. Le porte-parole de l’armée a déclaré le lendemain qu’il s’agissait d’une erreur et que la caméra serait rendue immédiatement. En réalité, il a fallu à Itay plus d’un mois et deux voyages au poste de police de la colonie de Kiryat Arba pour récupérer son appareil photo.

Il y a environ trois semaines, le 10 mars, les soldats ont à nouveau envahi le village. Ils ont ordonné à tous ceux qui se trouvaient à l’extérieur de rentrer à l’intérieur, avant de lancer des grenades assourdissantes dans la rue. Les personnes qui sont restées dehors ont été poussées au sol et immobilisées, tandis que les soldats menaçaient et juraient contre ceux qui les filmaient. Personne n’a été arrêté et, comme précédemment, l’armée n’a pas voulu expliquer pourquoi il était nécessaire que les soldats envahissent le village au milieu de la nuit.

Le 17 mars, comme nous l’avons mentionné, les soldats sont entrés une nouvelle fois, ont fouillé une maison et ont lancé des grenades assourdissantes apparemment au hasard. Enfin, dans la nuit du 21 mars, un nombre de soldats encore plus important que d’habitude est apparu dans le village, entrant par trois directions différentes. Ils ont fait irruption dans une maison et ont exigé de savoir où se trouvait le fils de 16 ans de la famille, qui n’était pas à la maison.

Dans la rue, les soldats pointaient leurs armes sur tous ceux qui sortaient pour voir ce qui se passait, leur criant de retourner à l’intérieur. Mon père a insisté pour rester dehors afin de surveiller ce qu’ils faisaient. Les soldats l’ont emmené au coin d’une rue, lui ont bandé les yeux et ont confisqué son téléphone. Lorsqu’il a demandé de l’eau, ils l’ont bâillonné pour qu’il ne puisse plus parler. Tout cela s’est passé sous les yeux de ma mère et de mes tantes.

Quand j’avais l’âge de Tasnim, il y a 20 ans, j’ai pris l’habitude de toujours dormir avec mes chaussures. La nuit, les soldats faisaient irruption dans nos maisons en nous criant de sortir, avant de rassembler tous les habitants - adultes et enfants - sur le terrain. Ils ne me laissaient jamais le temps de mettre mes chaussures, alors j’ai appris à dormir sans les enlever.

Aujourd’hui, l’armée ne veut pas expliquer pourquoi des soldats continuent à apparaître dans notre village, mais à l’époque, nous savions que les incursions nocturnes étaient une forme de vengeance. Pendant la journée, nous allions sur nos terres agricoles, que les colons essayaient de prendre, et nous aidions les bergers. Des militants de la solidarité juive et internationale nous accompagnaient souvent aussi. Dans les champs, les soldats nous criaient d’arrêter ce que nous faisions, et surtout d’arrêter de travailler avec les militants de la solidarité. À l’époque, en tant qu’enfant, je ne comprenais pas vraiment ce qui se passait. Tout comme ma petite sœur, je savais seulement que j’avais peur. Maintenant, je sais que c’est à cela que ressemble une occupation militaire.

Traduction : AFPS

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Mots clés

  • Colonies et colonisation
  • Chronique de l’occupation

Source

Publié par : +972 Magazine avec Local Call

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