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Accueil > Informations > Analyses > Pourquoi l’armée a-t-elle fermé un village palestinien ? Pour que les colons puissent y prier
Analyses
vendredi 19 août 2022
Ali Awad / +972 Magazine

Pourquoi l’armée a-t-elle fermé un village palestinien ? Pour que les colons puissent y prier

Pour que les colons puissent y prier Les soldats israéliens ont bloqué toute circulation à l’entrée et à la sortie d’A-Tuwani, sauf pour les colons, tout en forçant les habitants palestiniens à rentrer chez eux sous la menace d’une arme.

Au début du mois d’août 2022, des colons israéliens ont publié sur les médias sociaux une invitation à un service de prière pour le jour de jeûne juif de Tisha B’Av. Le service devait se tenir à 5 heures du matin le 7 août dans la cour d’une maison palestinienne à A-Tuwani, un village de la région de Masafer Yatta en Cisjordanie occupée. L’événement a été organisé en coopération avec les forces de sécurité israéliennes, qui ont fait de nos vies un enfer cette nuit-là afin de s’assurer que les colons entreraient dans le village et tiendraient des prières sans être dérangés juste à côté des maisons palestiniennes sur des terres palestiniennes privées.

Les colons ont prétendu que sur la parcelle de terrain qu’ils ont occupée se trouvait autrefois une synagogue - un argument que l’armée a accepté sans poser de questions. Informés de l’événement, la plupart des habitants d’A-Tuwani n’ont pas dormi la nuit précédente. Des militants des villages voisins ainsi que des militants israéliens et internationaux, étaient également présents cette nuit-là, se préparant à documenter et à protester contre les actions des colons et de l’armée.

À 23 heures cette nuit-là, les forces d’occupation israéliennes ont fait une descente au domicile de Nasser Nawaja, chercheur sur le terrain pour B’Tselem, dans son village de Susiya. À l’époque, Nasser était avec nous à A-Tuwani pour documenter ce qui allait se passer le lendemain matin. Lorsque sa famille l’a appelé pour lui signaler que leur maison faisait l’objet d’une descente, nous nous sommes immédiatement précipités avec lui à son domicile.

Lorsque nous sommes arrivés, nous avons trouvé deux patrouilles de l’armée devant sa maison tandis que des soldats fouillaient à l’intérieur, circulant à l’extérieur avec des torches et réveillant toute la famille. Quand ils ont demandé le nom de Nasser, ils l’ont immédiatement menotté, mis dans un véhicule militaire et ils sont partis. La seule chose que le commandant a dit à Nasser était : "Vous êtes détenu pour une enquête des services de renseignement." Le lendemain, après que les colons ont terminé leur invasion planifiée à A-Tuwani, il a été libéré.

Photo : Le militant palestinien Nasser Nawaja emmené par des policiers à son audience au tribunal de première instance de Jérusalem, le 20 janvier 2016. (Oren Ziv)

"L’armée m’a emmené dans une base militaire dans la colonie d’Otniel, dans les collines du sud d’Hébron", nous a dit Nasser. "Ils m’ont mis dans une pièce jusqu’à environ 11h du matin ; j’ai passé près de douze heures menotté et les yeux bandés avant d’être amené au centre d’enquête des services de renseignement dans [la colonie] Gush Etzion."

Nasser a expliqué que différents soldats se relayaient pour le surveiller pendant qu’il attendait. "Toutes les quelques minutes, un soldat venait et frappait ses mains près de mon visage pour m’irriter. Un autre soldat m’a jeté deux cailloux depuis la fenêtre. Je suis sûr que tout cela était une tentative d’utiliser une pression psychologique contre moi."

Après de longues et pénibles heures d’attente, Nasser a été emmené au centre d’enquête des services de renseignement israéliens, où un officier lui a dit : "Il y a quelques points dont nous devons parler avant que vous ne soyez libéré. Vous êtes présent partout où il y a de l’activité et vous influencez le reste des jeunes actifs de la région." Nasser a répondu que son travail l’obligeait naturellement à se rendre dans des endroits pour documenter les violations des droits humains.

Ce n’est pas un hasard si l’armée a arrêté un chercheur de B’Tselem juste avant l’entrée prévue des colons dans un village palestinien. La manière dont l’arrestation a été effectuée le montre clairement : habituellement, lors d’enquêtes sur des militants des droits de l’Homme et de la lutte contre l’occupation, un officier des services de renseignement israéliens convoque la personne pour un interrogatoire sans l’intervention de l’armée. La convocation exige que la personne se présente d’elle-même au centre d’enquête, comme cela a été le cas pour Nasser lui-même en mars dernier. Dans ce cas, cependant, il semble que l’armée ait voulu agir rapidement pour empêcher Nasser de documenter l’invasion d’A-Tuwani par les colons, et a donc décidé de le détenir quelques heures seulement avant l’événement.

Comme des animaux en cage dans un zoo

Après que Nasser ait été emmené, nous sommes immédiatement retournés à A-Tuwani car nous savions que les militaires allaient probablement installer un poste de contrôle provisoire à l’entrée du village, empêchant quiconque d’entrer ou de sortir.

En effet, deux heures avant l’arrivée des colons, des dizaines de voitures de l’armée et de la police des frontières étaient réparties le long de la route allant de l’entrée du village jusqu’au jardin situé devant la maison de la famille où les colons avaient prévu de se réunir. Les soldats n’ont permis à aucun Palestinien du village d’entrer ou de sortir de ces zones ; même les travailleurs du village qui devaient se rendre au poste de contrôle tôt le matin pour travailler en Israël ont été empêchés de partir.

Bientôt, deux bus de colons sont entrés dans le village accompagnés de patrouilles militaires. Lorsque les colons sont descendus du bus, l’armée a forcé tous les Palestiniens du secteur à rester à l’intérieur des maisons, loin du jardin où les colons voulaient prier ; même les journalistes et les activistes ont été interdits d’approche pour se documenter. Un groupe de soldats se tenait devant la porte d’entrée de chaque maison voisine, menaçant les familles dès qu’elles tentaient de sortir. Des tireurs embusqués utilisaient également les toits de certaines maisons comme postes d’observation.



Photo : Des colons, sous la protection des forces de sécurité israéliennes, organisent un service de prière de Tisha B’av au milieu du village palestinien d’A-Tuwani, collines d’Hébron Sud, le 7 août 2022. (Omri Eran-Vardi)

Les colons sont restés dans le village pendant près d’une heure et demie. Ils entraient et sortaient librement du village et leurs enfants jouaient joyeusement dans le jardin de la famille palestinienne, sautant, dansant, s’embrassant et prenant des selfies avec les soldats. Les enfants des colons regardaient les maisons voisines, tandis que les enfants palestiniens de ces mêmes maisons étaient enfermés de force à l’intérieur - comme s’ils étaient des animaux en cage dans un zoo - tandis que les soldats pointaient leurs armes sur eux. J’ai vu un officier de la police des frontières poursuivre et crier sur un garçon palestinien de trois ans pour le forcer à retourner dans sa maison après qu’il ait essayé de sortir dans la rue.

On a parfois l’impression que les autorités israéliennes n’ont jamais assez de politiques à appliquer contre nous. Elles ne sont jamais satisfaites de ce qu’elles peuvent faire pour nous déloger de nos maisons à Masafer Yatta. Elles ont tellement de prétextes pour voler nos terres - de la déclaration du territoire occupé comme "terre d’État" à la déclaration, très populaire dans notre région, de la nécessité d’une "zone de tir", dont l’une a englouti mon propre village.

Aujourd’hui, cependant, il semble qu’Israël se tourne de plus en plus vers l’archéologie et la religion comme outil au service du déplacement forcé des Palestiniens. En voyant le service de prière des colons à A-Tuwani, j’ai eu peur que le village ne subisse le même sort que son voisin Susiya, où les Palestiniens ont été déplacés de force dans les années 1980 sous prétexte de la présence de découvertes archéologiques juives dans la région. Les habitants de Susiya vivent maintenant dans un nouvel endroit, en bas de la route de leurs anciennes maisons, afin que les colons israéliens puissent avoir leur site religieux. Le récit des "antiquités" se transforme rapidement en une réalité de dépossession.

Les Palestiniens sont les seules victimes de cette réalité. Rien que depuis le début de cette année, l’administration civile israélienne a déjà émis des ordres de démolition contre cinq maisons à A-Tuwani, sous prétexte qu’elles sont construites sur des sites archéologiques. L’"Histoire", bien sûr, n’est pas une raison pour laquelle les colons perdront jamais leur maison ; elle est manipulée uniquement pour s’emparer des terres et des maisons palestiniennes. C’est une arme de plus dans notre nettoyage ethnique.

Ali Awad est un militant des droits de l’homme et un écrivain de Tuba, dans le sud des collines d’Hébron. Il est diplômé en littérature anglaise et obtient actuellement une maîtrise en anglais à l’université Al-Quds.

>> Lire l’appel à action de l’AFPS pour défendre Masafer Yatta
Traduction et mise en page : AFPS / DD

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Mots clés

  • Colonies et colonisation
  • Soutien à la résistance populaire palestinienne

Source

Publié par : +972 Magazine

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