Un Palestinien attend pour retirer de l’argent à la Housing Bank for Trade & Finance, le 22 janvier à Ramallah. Mohamad Torokman/Reuters
C’est un détail qui prouve que la campagne électorale israélienne est bel et bien terminée : les autorités chargées d’expédier les affaires courantes ont repris le versement du produit des taxes perçues au profit de l’Autorité palestinienne. Ces versements avaient été interrompus en décembre après le vote à l’ONU reconnaissant la Palestine comme Etat observateur des Nations unies. Rien n’a changé sur ce front-là, mais les Israéliens ont manifestement jugé qu’il était urgent de redonner un peu d’air aux Palestiniens.
La croissance palestinienne (source Banque mondiale, septembre 2013). En rouge, la Cisjordanie, en bleu, le total Cisjordanie + bande de Gaza.
Le ministre de la défense sortant, Ehoud Barak, s’était alarmé publiquement bien avant l’épisode onusien du danger que pouvait constituer une Autorité palestinienne aux abois (les salaires ne sont plus versés régulièrement aux fonctionnaires depuis des mois, y compris ceux chargés de la sécurité en Cisjordanie qui coopèrent avec Israël).
Des Palestiniens demandent la démission de Salam Fayyad, en raison du retard dans le versement des salaires, le 28 janvier à Ramallah. ABBAS MOMANI/AFP
Avec le versement de 100 millions de dollars, qui s’ajoutent à une aide d’urgence saoudienne annoncée équivalente en décembre (mais dont on ne sait pas si elle s’est concrétisée) le premier ministre Salam Fayyad retrouve un peu de marge de manœuvre.
Un peu seulement. La "fatigue" des donateurs, conjuguée à un impossible décollage économique pérenne des territoires palestiniens, du fait du contrôle israélien, fait actuellement que l’Autorité palestinienne est structurellement en état de faillite.