Pour la première fois, le département d’état américain a cité la violence des colons contre les Palestiniens en Cisjordanie sous le titre "incidents terroristes" dans son Rapport annuel sur le terrorisme par pays.
Le rapport états-unien par pays – qui dresse le portrait des activités terroristes autour du monde – cite sept "incidents terroristes" en Israël, à Gaza et en Cisjordanie. A côté des attaques de roquettes de Gaza, le rapport identifie trois incidents "prix à payer" – un terme maintenant utilisé pour décrire, entre autres, les attaques contre des biens palestiniens pour venger des violences faites aux colons [1]. Le rapport cite les actes de vandalisme du cimetière musulman Mamilla à Jérusalem, l’incendie criminel d’une mosquée à Jérusalem en décembre, et un autre incendie criminel de mosquée dans le village de Burqa en décembre
Le rapport indique aussi que 10 mosquées ont été vandalisées ou incendiées en Cisjordanie en 2011, et que les autorités israéliennes estiment qu’elles ont été perpétrées par des colons, suite à six incidents semblables en 2010 et un en 2009.
Le rapport, publié le 13 juillet, déclare que l’Officier général commandant du Commandement central [2] Avi Mizrahi s’est référé aux attaques contre les Palestiniens et les contre les biens des Palestiniens comme étant de la terreur.
Le Département d’état se réfère aussi à l’attaque de décembre contre le QG de la brigade Ephraïm des Forces de défense israéliennes dans la section "Répondre à la radicalisation et à l’extrémisme violent". Il note que l’incident "a déclenché un débat public en Israël sur le phénomène de la violence des colons", et que "les responsables politiques et de la sécurité se sont engagés à mettre en place différentes mesures pour juguler et punir ces attaques violentes".
Au même moment, vendredi, un fonctionnaire du Département d’état a condamné avec force l’attaque à la bombe incendiaire, la veille, d’un taxi palestinien, qui a blessé six personnes, dont deux enfants. Des extrémistes juifs sont soupçonnés d’avoir mené cette attaque.
"Les Etats-Unis condamnent dans les termes les plus forts l’attaque d’hier contre un taxi palestinien en Cisjordanie", a déclaré vendredi la porte-parole du Département d’état Victoria Noland. "Nous exprimons notre compassion la plus profonde aux victimes, parmi lesquelles se trouvent des enfants, et nous espérons leur guérison rapide. Nous remarquons que le gouvernement israélien a aussi condamné cette attaque haineuse et qu’il s’est engagé à traduire les auteurs en justice. Nous attendons des responsables de l’application du droit israélien qu’ils le fassent avec efficacité. Nous demandons à toutes les parties d’éviter toute action qui pourrait amener à une escalade de la violence."
Le Président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a déclaré vendredi lors d’une interview à la radio que les attaques de colons se déroulent "à l’ombre de la protection que leur donne l’armée d’occupation israélienne."
Abbas a déclaré que l’armée israélienne pourrait stopper les violences si elle le voulait. Il a ajouté ces attaques étaient "la preuve de la politique raciste qui se terre toujours dans la mentalité de cette armée et des colons."
A la suite de l’inquiétude, en Israël, que cette attaque conduise à une violence de grande ampleur en Cisjordanie, le bureau du premier ministre Benjamin Netanyahou a déclaré que l’envoyé du premier ministre Isaac Moho avait fait la démarche inhabituelle de téléphoner à Abbas et au premier ministre Salam Fayyad pour les informer que Netanyahou avait demandé aux forces de sécurité de tout faire pour arrêter les agresseurs. Mohlo a aussi, parait-il dit aux responsables palestiniens que Netanyahou avait l’intention de suivre personnellement le traitement médical des victimes en Israël.
Lors d’incidents "prix à payer" précédents, y compris lors des incendies criminels de mosquées, Netanyahou s’était contenté d’une condamnation publique des attaques.
Traduction AFPS/RP