Depuis le 7 octobre, le nombre d’arrestations, de mandats de détention administrative, d’actes de torture a considérablement augmenté. Les conditions de détention, le traitement inhumain des prisonniers par les soldats israéliens, le personnel pénitentiaire sont plus que dramatiques.
Plus de 7550 personnes ont été arrêtées depuis le 7 octobre. Au 5 mars, sur plus de 9100 prisonnier·es, 200 sont des enfants et 53 sont des femmes.
Le nombre d’arrestations et de détenus est tel qu’Israël a libéré des dizaines de détenus administratifs palestiniens « qui devaient l’être au cours du mois prochain afin de libérer de l’espace pour les détenus qui représentent un niveau de menace plus élevé ».
Les autorités d’occupation israéliennes ciblent délibérément les prisonniers libérés après chaque accord d’échange de prisonniers avec les partis politiques palestiniens. Ainsi, après l’accord pour l’échange conclu en novembre, Israël a libéré 240 prisonniers palestiniens, hommes et femmes et les autorités israéliennes ont violé les termes du dernier accord en réarrêtant huit des prisonniers libérés, dont une femme et sept enfants.
Cette politique d’arrestations touche tout le monde, partout, pour n’importe quel motif : journalistes, étudiants, militants ; pour avoir écrit des posts sur les réseaux sociaux, être au mauvais endroit au mauvais moment, vivre dans un camp de réfugiés… Elle s’est intensifiée en nombre, mais également en termes de moyens, de violences et d’exactions commises à l’encontre du détenu mais également de sa famille. Les arrestations ont lieu au domicile, aux postes de contrôle militaire, mais aussi sous la pression, en arrêtant des membres de la famille, en prenant un otage donc, pour contraindre la personne à se rendre.
Les passages à tabac du détenu, voire de membres de sa famille, la destruction des biens, la saisie – les vols de bijoux, d’argent, de voitures sont récurrents.
Les témoignages d’extrême violence subis lors de leur arrestation, et pendant le transfert sont très nombreux. De même, la torture est couramment utilisée.
Le système judiciaire est également utilisé contre le détenu et son avocat et les conditions se sont dégradées. Les proches ne sont plus autorisés à assister aux audiences. De nombreux détenus n’y sont plus représentés, l’avocat ne pouvant y assister. Ces derniers sont également visés : fouilles à l’entrée, restriction d’accès à la zone administrative : pas d’endroit où travailler, non-réception des documents nécessaires à leur travail, dont les décisions du juge. De nombreux détenus ont été soumis à des violences physiques sur le chemin du procès. En conséquence, les avocats ont demandé que des audiences aient lieu par visio. Même à cette occasion, les prisonniers sont maltraités : alors que l’attente est longue, dans un endroit dédié, il ne leur est pas possible de manger ni d’aller aux toilettes.
Les conditions de détention sont telles que régulièrement, les prisonniers et prisonnières ont mené des grèves de la faim pour l’application des droits les plus élémentaires prévus par le droit international. Elles s’étaient déjà aggravées depuis l’arrivée de Ben Gvir au gouvernement israélien. C’est encore pire depuis le 7 octobre. Le traitement qui est infligé aux prisonniers et prisonnières est inhumain et dégradant. Hommes, femmes et enfants sont traité·es moins bien que des animaux l Les actes de torture, les passages à tabac, mises à l’isolement sont courants. Les douches sont autorisées tous les 3 à 4 jours, pas de vêtements de rechange, absence de soins et de médicaments, pas de visites de la famille, et des cellules surpeuplées. Des détenus doivent se relayer pour dormir en raison du manque de lits et de matelas. De plus, la nourriture en quantité réduite est très mauvaise en qualité.
Depuis le 7 octobre, 10 prisonniers palestiniens sont morts suite à des tortures, absence de soins, de médicaments.
C. P.