Une nouvelle fois un public nombreux et avide d’information était au rendez-vous de nos 8 heures, ce samedi 2 avril 2016 à Angers. Et cela, malgré d’autres mobilisations au même moment et le début des vacances scolaires.
Le hall de la Maison de quartier qui nous accueillait était occupé par nos stands d’information et de vente de produits palestiniens, celui de nos amis du Mouvement de la Paix et de Kalima, association culturelle qui avait pris en mains la vente des ouvrages de nos deux invités, Elias Sanbar et René Backmann. Y étaient aussi présentées deux expos faisant contraste : « Case prison pour les enfants palestiniens » permettant de visualiser l’espace d’une cellule entourée de photos illustrant les étapes de l’arrestation à l’emprisonnement et « L’autre visage de la Palestine » avec des photos du quotidien montrant l’appétit de vie qui est celui de tout un peuple.
En première partie, projection de « Jérusalem East side story », de Mohamed Alatar produit par la plateforme, film déjà un peu ancien mais présentant bien la problématique de la ville annexée, convoitée mais résistante. Film très apprécié et jugé pédagogique par les spectateurs. Un rapide débat a permis d’apporter précisions et explications complémentaires.
La partie centrale de la manifestation était consacrée au débat d’actualité « La Palestine à l’épreuve » avec Elias Sanbar, ambassadeur de Palestine auprès de l’Unesco, mais aussi écrivain et poète, et René Backmann, journaliste et chroniqueur à Médiapart.
Il a réuni 200 personnes au bas mot et a été de bout en bout passionnant permettant d’éclairer et mettre en perspective de nombreuses facettes de la question palestinienne dans un Proche et Moyen-Orient aujourd’hui en proie au chaos. D’aborder la façon dont elle est reprise dans des médias soumis aux règles du marché qui s’affranchissent de plus en plus d’une vraie exigence journalistique. Il a aussi permis de s’interroger sur la raison des attaques dont est aujourd’hui l’objet le mouvement de solidarité avec la Palestine à travers la volonté de criminalisation des campagnes BDS. Elles marquent à coup sûr l’impasse stratégique dans laquelle s’est engagé Israël et sont un aveu de faiblesse devant son isolement croissant dans l’opinion, ce qui ne peut que renforcer notre détermination à poursuivre notre combat pour l’application du droit. Et pour que la France mette en œuvre une autre politique accordant ses actes à ce qu’elle dit être ses principes.
Lorsqu’au bout de deux heures, il a fallu s’arrêter, ce fut sur un appel à mobilisation autour de la campagne « Pas de produits de la colonisation dans nos magasins ! » avec une journée d’action à Angers le 23 avril.
Nous avions réservé une surprise à Elias : Claire Bossé, musicienne et chanteuse de nos adhérentes, interpréta a capella un poème de Mahmoud Darwich traduit par Elias et mis en musique par elle-même. Moment d’émotion où nous nous sommes redits avec le poète « la peur que les chansons inspirent aux tyrans ».
Un repas palestinien, pour lequel nous avons dû refuser une vingtaine de personnes terminait la manifestation par un moment d’échanges et de convivialité.
La pétition pour le droit au boycott a recueilli 108 signatures dont 23 sans adresse mail. Sur les 85 autres, même s’il peut y avoir des signatures en double ou des adresses inexactes, on peut espérer en rentrer quelques dizaines.
Les photos suivront.