Une année est passée depuis l’application par Israël du plan de désengagement unilatéral de la Bande de Gaza. A cette occasion, l’institut palestinien des droits de l’Homme « Al Haq » a publié un rapport qui met en évidence les intentions réelles du plan de retrait israélien et qui prouve que l’occupation est toujours présente dans la Bande.
Legouvernement israélien a décidé le 6 juin 2004 d’appliquer le plan de désengagement qui comprend un retrait complet unilatéral des colons israéliens et des forces de l’occupation des terres de la Bande de Gaza, ainsi qu’un retrait semblable et limité des parties du nord de la Cisjordanie. L’application du plan s’est déroulée sur une période d’environ un mois, du 15 août au 12 septembre, jusqu’au départ du dernier soldat israélien des terres de la Bande.
La Bande de Gaza comptait environ 8,500 colons avant le retrait. Ce chiffre représente 2.5% du nombre total des colons des terres palestiniennes occupées (la Cisjordanie dont Jérusalem Est et la Bande de Gaza).
Transfert de la colonisation de la Bande en Cisjordanie
Pendant la période d’évacuation de la Bande, le nombre des colons en Cisjordanie a augmenté, plus nombreux que les colons évacués de la Bande. Cela prouve que l’un des objectifs du plan de désengagement est le renforcement de la colonisation en Cisjordanie. Israël a pu également se dérober à ses engagements envers les résidents de la Bande en tant que pays occupant.
Dov Weissglass, l’ancien conseiller de l’ancien Premier ministre israélien Ariel Sharon, a affirmé que le plan de désengagement est propice pour qu’il n’y ait pas de processus politique avec les Palestiniens. Ces propos ont été publiés dans un article "intitulé le plan de désengagement vise à geler le processus de paix" publié le 6 octobre 2004 dans le journal Haaretz.
Israël occupe toujours la Bande de Gaza
Malgré les nombreuses affirmations des autorités israéliennes qui prétendent que la Bande de Gaza n’est plus sous contrôle israélien, l’institut d’Al Haq a mis en évidence dans son rapport que la Bande vit toujours sous occupation israélienne en se basant sur les textes de loi, les réalités sur le terrain et les opinions des experts du droit et des relations internationaux.
L’article 42 de la convention de La Haye de 1907 stipule qu’ "un territoire est considéré comme occupé lorsqu’il se trouve placé de fait sous l’autorité de l’armée ennemie. L’occupation ne s’étend qu’aux territoires où cette autorité est établie et en mesure de s’exercer ».
Israël impose toujours un siège terrestre, maritime et aérien sur la Bande de Gaza. L’armée israélienne mène des opérations militaires et bombarde les infrastructures depuis son retrait en septembre 2005. Le point frontalier de Rafah, qui relie la Bande à l’Egypte, ne s’ouvre qu’avec un feu vert israélien. L’entrée et la sortie des personnes et des marchandises ne s’effectuent pas sans permis des autorités israéliennes. L’enregistrement civil et la délivrance des cartes d’identité sont contrôlés par Israël comme si la Bande faisat partie d’Israël.
La politique de siège et d’enfermement
Israël contrôle Karni qui est l’unique point de passage pour l’importation et l’exportation des marchandises entre la Bande de Gaza et Israël. Depuis le retrait, le passage a été complètement fermé pendant 175 jours et a été partiellement fermé pendant 169 jours.
La Bande souffre de pénuries alimentaires catastrophiques alors qu’Israël entrave l’envoi de l’aide auprès de dizaines de milliers de personnes qui en dépendent.
362 morts depuis le plan de désengagement
L’opération militaire israélienne « Pluies d’été » lancée le 28 juin 2006 a causé la mort d’une dizaine de Palestiniens portant le nombre de morts depuis l’application du plan de désengagement à 362 Palestiniens pour la plupart des civils.
Les attaques israéliennes ont pris pour cible les foyers résidentiels, les institutions éducatives et caritatives, les ministères et institutions publiques, les infrastructures, les ponts et la centrale électrique principale de la Bande...etc
Al Haq a conclu son rapport en appelant les pays signataires de la convention de Genève à forcer Israël à assumer ses responsabilités en tant que pays occupant dans la Bande. Le respect par Israël des conventions internationales sera la seule issue à la situation catastrophique qu’affrontent les Palestiniens de la Bande.