L’école « des pneus » du village bédouin de Alkhan Al Ahmar, situé dans la zone C de la Palestine occupé, est encore une fois menacée de démolition par le gouvernement israélien !
L’école « des pneus », construite en 2009 par l’ONG italienne Vento di Terra, soutenue par la Coopération italienne, la CEI, un réseau d’autorités locales lombardes et, au fil des ans, par la diplomatie internationale, en particulier par les agences de l’ONU, est devenue un symbole du droit à l’éducation et de la défense des droits des communautés bédouines palestiniennes qui vivent dans la zone C de la Palestine sous l’occupation militaire d’Israël.
C’est une structure sans fondation construite avec des pneus usagés, conçue par le studio Arco à Milan, pour faire face à l’interdiction des autorités israéliennes de construire des bâtiments en maçonnerie dans la zone C et répondre à des besoins locaux spécifiques.
Cette construction, en raison de ses caractéristiques et des matériaux utilisés, est considérée comme un exemple dans le domaine de l’architecture bioclimatique. L’école a été constamment attaquée par le mouvement des colons comme une « menace pour l’existence de l’Etat d’Israël." En 2014, La Cour suprême israélienne a exhorté les parties à parvenir à un accord tout en réaffirmant la valeur sociale de la structure.
Le 14 septembre dernier, l’exécutif israélien a présenté à la Cour suprême israélienne sa position sur la demande de démolition faite par les colons. Dans la région, rien n’a été réalisé en faveur de la population Palestinienne, tandis que la colonie de Maale Adumim continue à s’accroitre, ce qui a eu comme conséquence le transfert et le déplacement de la population bédouine qui vit dans cette terre.
L’école de Khan al Ahmar comprend 8 classes, pour un total d’environ 200 enfants. Ceux-ci, en raison des restrictions imposées par les militaires et de l’isolement des villages où ils résident, ne disposent pas d’alternatives réelles et risquent de perdre leur droit à l’éducation primaire.
Les élèves sont en majorité issus de la communauté bédouine Jahalin, qui vit dans le "Corridor E1". C’est une bande de terre qui va de Jérusalem à Jéricho, définie par les Accords d’Oslo temporairement comme « zone C » jusqu’en 1999, moment où aurait dû se réaliser le retrait total des forces israéliennes, alors qu’un contrôle total a été maintenu. Elle est considérée comme stratégique par les militaires, qui voudraient compléter le “mur de séparation” en séparant en deux parties ce qui reste des territoires palestiniens. La construction des colonies, l’expulsion des résidents, la démolition de maisons, la construction d’infrastructures militaires et civils par la puissance occupante, constituent une violation grave du droit international. L’exécutif israélien a exprimé l’intention de démolir l’école et de placer dans le plus bref temps possible les enfants dans le complexe de Al Jabal, qui est à environ dix kilomètres.
La démolition de l’école Khan Al Ahmar créerait un précédent dangereux et un dommage important à la communauté locale, c’est à dire la mise en scène de son expulsion rapide. Ce serait la deuxième démolition d’une structure construite par la Coopération italienne dans deux ans, après le bombardement du Centre d’Um al Nasser Early Childhood, dans la bande de Gaza en juillet 2014, qui a été également faite par l’ONG Terra di Vento, action israélienne perpétrée par l’armée pendant l’occupation de la région, en violation de la quatrième Convention de Genève.
Les ONG italiennes Terra di Vento et Assopace Palestina ont lancé un appel à des personnalités du monde de la politique, la culture et l’art pour demander au gouvernement italien et à l’Union européenne d’intervenir pour la protection des droits fondamentaux de l’homme et le droit à l’éducation des communautés bédouines, pour la défense de l’Ecole des pneus, à fin que les enfants de Khan al Ahmar puissent avoir un avenir.
Il faut soutenir le droit à l’éducation des enfants et, pour cela, soutenir l’École de pneus !
Traduit de l’italien par Marina Caruso
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