Le président du Freedom Theatre de Jénine a été arrêté par l’armée israélienne le 11 septembre 2022. Comme plus de 700 Palestiniens il est condamné à la prison sans chef d’accusation et sans procès.
Les Amis du Freedom Theatre de Jénine disent STOP au régime de la détention administrative et interpellent le gouvernement français en lui demandant d’intervenir auprès des autorités israéliennes pour qu’elles y mettent fin.
Par ailleurs, dimanche 25 septembre, un groupe de 30 prisonniers politiques palestiniens, détenus dans le cadre du même régime que celui de Bilal Saadi, celui de la détention administrative, ont entamé une grève de la faim illimitée.
>> Voir l’article de l’AFPS appelant à la mobilisation #FreeThemAll #StopAD.
Publication Facebook du Freedom Theatre :
L’arrestation le 11 septembre 2022 de Bilal al-Saadi, président du Freedom Theatre de Jénine, et son placement en détention administrative illustrent la menace qui pèse en permanence sur les Palestiniens et, singulièrement, sur le monde culturel et sur sa liberté d’expression.
Bilal al-Saadi a été arrêté à un barrage routier de l’armée israélienne en allant de Ramallah à Jénine, en Cisjordanie occupée, après avoir rencontré le ministre palestinien de la Culture et participé à l’Assemblée Générale du réseau palestinien des arts vivants. Il a été entendu le lendemain sans qu’aucun chef d’accusation ne soit formulé à son égard et sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui. Il est désormais en détention administrative et n’a pas droit à un procès lui permettant de se défendre.
Parmi les milliers de prisonniers palestiniens, plusieurs centaines (plus de 700 actuellement) dont Salah Hamouri, avocat franco-palestinien, sont enfermés comme lui dans les prisons israéliennes sous le régime de la détention administrative ; ni eux ni leur avocat n’ont le droit de connaître le motif de cette détention. Leur temps de détention – de 3 à 6 mois initialement – est renouvelable au gré du bon vouloir des autorités militaires qui gèrent l’occupation illégale de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est. La détention administrative est un système criminel hérité du mandat britannique. Le Royaume-Uni avait créé cette procédure pour mater la révolte des Irlandais en 1916 et l’a ensuite étendue à tout son empire.
L’arbitraire israélien, qui règne en maître, porte atteinte à tous les aspects de la vie - famille, travail, sport, culture. Il utilise la détention administrative pour étouffer les voix palestiniennes, notamment celles des artistes. Lorsque celles et ceux qui animent la vie culturelle peuvent à tout moment subir une arrestation, comment les activités concernées – théâtre, musique, ateliers de formation artistique -peuvent-elles se poursuivre ? Comment fidéliser le public, gérer les locaux et l’équipement, assurer des conditions correctes au personnel technique, une stabilité aux comédiens et comédiennes ?
En Palestine, et en particulier dans les camps de réfugiés, les familles vivent dans une inquiétude attisée par les incursions violentes et répétées de l’armée israélienne. Les enfants souffrent souvent de problèmes psychiques. Or, les arts vivants permettent de rompre avec un isolement physique et mental oppressant. Ils sont un élément de cohésion sociale et de résistance à l’occupation. Dans le camp de réfugiés de Jénine, le Théâtre de la Liberté (Freedom Theatre), qui a vu ses membres souffrir maintes fois de la détention administrative, doit pouvoir continuer à créer, à offrir des spectacles aux habitants du camp et de la ville, à animer des ateliers de théâtre pour enfants, à assurer le cursus de trois ans de son école de théâtre. La troupe doit avoir la liberté de se déplacer librement dans tout le pays ainsi qu’à l’étranger, où elle porte la voix d’une Palestine qui veut être libre.
Les signataires s’élèvent contre le régime inique de la détention administrative et attendent du gouvernement français qu’il intervienne auprès des autorités israéliennes pour qu’elles y mettent fin.