Une trentaine de personnes se sont réunies mardi devant la préfecture de Pau.
Les manifestants ont adressé une lettre au préfet. (photo Luke Laissac)
A l’appel du Collectif Palois pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah, un rassemblement d’une trentaine de personnes s’est tenue devant la préfecture de Pau, mardi.
Ces manifestants souhaitaient attirer l’attention des pouvoirs publics sur la situation de Georges Ibrahim Abdallah, actuellement détenu à Lannemezan. « Il aura bientôt passé plus de temps en détention que Nelson Mandela…, explique la lettre du Collectif à l’attention du préfet des Pyrénées-Atlantiques. Plus de 28 ans ! C’est l’un des plus vieux prisonniers politiques du monde… et il est détenu en France ! »
L’homme est accusé d’être le chef présumé des Fraction armée révolutionnaire libanaise (FARL), condamné en France à la réclusion à la perpétuité pour des actes terroristes. Notamment, en 1982, le FARL revendiquent l’exécution d’un conseiller militaire américain et d’un membre du Mossad à Paris. Georges Ibrahim Abdallah a été arrêté puis incarcéré en 1984.
Ce que le Collectif Palois met en exergue c’est la loi française qui, depuis 1999, lui permet de bénéficier d’une libération conditionnelle. Georges Ibrahim Abdallah a déposé à ce jour huit demandes : six ont été rejetées, une acceptée puis annulée « sous pression du gouvernement américain ». La dernière date du 23 octobre elle « était jugée et le 21 novembre le tribunal d’application des peines de Paris lui a donné un avis favorable sous réserve que M. Abdallah fasse l’objet d’un avis d’expulsion du ministère de l’Intérieur pour le Liban. Le parquet a aussitôt fait appel de ce jugement. L’audience en appel se tiendra aujourd’hui. »
Nota :
Georges Abdallah : Le tribunal d’application des peines rendra son verdict final le jeudi 10 janvier 2013 (Assawra)
Pour Info : nouvelle position de la LDH
Communiqué Ligue des Droits de l’Homme - Paris, le 17 décembre 2012
Liberté pour Georges Ibrahim Abdallah
Le 20 décembre, la Cour d’appel délibérera de l’appel du parquet contre la libération conditionnelle de Gorges Ibrahim Abdallah, après 28 ans d’incarcération. La Ligue des droits de l’Homme soutient cette demande.
Condamné en 1984 pour détention de faux papiers, il a été renvoyé devant un tribunal spécial en 1987 pour complicité dans les attentats des FARL. Il s’est vu alors appliquer un régime d’exception en vertu de lois votées en septembre 1986, les faits incriminés devenant passibles non plus d’une peine maximale de dix ans, mais de la réclusion criminelle à perpétuité.
Le 19 novembre 2003, la Cour d’appel de Pau avait déjà ordonné cette libération conditionnelle. Mais, le 16 janvier 2004, le parquet avait obtenu l’infirmation de cette décision. Le 21 novembre dernier, après huit demandes successives, la libération conditionnelle a été ordonnée par le Tribunal d’application des peines. Mais le parquet a aussitôt fait appel de cette décision.
Georges Ibrahim Abdallah pouvait bénéficier d’une libération conditionnelle depuis 1999, mais il n’est toujours pas un détenu comme les autres et continue à être soumis à un traitement d’exception. Rien ne justifie un tel acharnement.
La demande de libération conditionnelle de Georges Ibrahim Abdallah doit recevoir un avis favorable. La Ligue des droits de l’Homme a toujours considéré l’aménagement comme un principe constant en matière d’accomplissement des peines.