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Accueil > Informations > Culture > Culture - Littérature et poésie > Palestine, passage de témoins
Culture - Littérature et poésie
jeudi 6 juin 2019
Alexandra Schwartzbrod, Libération

Palestine, passage de témoins

Pour que la mémoire de 1948 et de leur peuple ne se perde pas, un ouvrage rassemble des récits de Palestiniens qui ont connu la création de l’Etat d’Israël.

Plus le temps passera, moins l’on parlera des Palestiniens. Ce peuple au territoire occupé par Israël, dont une bonne partie est réfugiée dans les pays environnants, perd chaque jour davantage de la visibilité, de la voix, de l’espérance. La loi de l’Etat-nation juif qui, le 19 juillet, a gravé dans le marbre le caractère juif de l’Etat hébreu, a achevé d’éteindre les derniers espoirs de ceux qui avaient encore foi en une Déclaration d’indépendance d’Israël qui proclamait l’égalité des droits pour tous ses citoyens, juifs et non juifs.

Et puis les derniers témoins de la Nakba (la « catastrophe », comme les Palestiniens qualifient la création d’Israël en 1948) vont bientôt disparaître. Et même si l’histoire familiale se transmet de génération en génération, avec la clé de la maison perdue, le fil direct de cette mémoire risque de se distendre, voire, un jour, de rompre. D’où l’importance de ce livre, Palestine : mémoires de 1948, Jérusalem 2018, qui rassemble dix-huit témoignages d’hommes et de femmes ayant pour la plupart vécu cette période : ils nous parlent de la coexistence qui prévalait en Palestine avant 1948, de la guerre, de l’exil, et de la difficulté à s’adapter à un nouveau territoire, une nouvelle vie, une nouvelle réalité.

« Transparents ».

« Ce voyage dans la mémoire de Palestiniens ne nous dit assurément pas toute l’histoire de la Palestine, mais il met à bas, et sous une forme vivante, un mythe encore tenace : celui d’une terre aride, abandonnée, parcourue par quelques chameliers, que les nouveaux Hébreux allaient faire fleurir ; celui d’un désert transformé en verger, écrit dans la préface le médecin humanitaire Rony Brauman, militant de longue date de la cause palestinienne. Il nous rappelle qu’il existait une société palestinienne, au-delà d’une population clairsemée, avec sa bourgeoisie et ses paysans, ses notables, ses intellectuels, ses ouvriers que le grand récit sioniste s’efforce de rendre transparents. »

Ce livre est une illustration parfaite du terme arabe al-sumûd, la capacité à tenir bon, la résistance, comme le raconte la chercheuse de l’Institut français du Proche-Orient (Ifpo) Falestin Naili. « De la volonté de réussite individuelle pour assurer la survie familiale malgré la dépossession à l’engagement militant dans la résistance palestinienne, al-sumûd se fonde avant tout sur la volonté de ne pas être une victime qui subit son sort », écrit-elle.

Tamam al-Ghul, par exemple, 80 ans, a grandi à Silwan, à deux pas de la vieille ville de Jérusalem, un lieu brigué aujourd’hui par les colons israéliens. Celle que sa famille appelle très vite Um el-Kheir (« mère de la bonté » en arabe) a eu la chance d’avoir des frères qui ont poussé à sa scolarisation. Sa mère s’était davantage préoccupée de ses fils, tous envoyés à l’université. « Moi, j’étais la petite dernière et les filles, à l’époque, étaient mariées très jeunes ; leur payer des études, c’était de l’argent gaspillé. Je n’étais pas d’accord avec cette vision des choses. Et j’ai mis beaucoup de temps et d’énergie à démontrer que c’était un tort, raconte-t-elle. […] J’étais déscolarisée lorsque mon frère Mahmoud est passé nous voir à Jéricho. Il était hors de lui. "La place d’Um el-Kheir est à l’école !" a-t-il lancé à notre mère en me prenant par la main pour m’y emmener immédiatement. Et à partir de cet instant, il est devenu mon héros car je voulais apprendre coûte que coûte ! » Tamam al-Ghul finira par jouer un rôle important dans les plus hautes instances décisionnaires jordaniennes et dans les organisations internationales.

Vie quotidienne.

Samira Khbais Khoury, 89 ans, fait partie de ces « Palestiniens de 1948 » que les Israéliens appellent « Arabes israéliens ». « Mieux vaut mourir de faim chez soi que d’être un réfugié qui ne sait où s’arrêter », a déclaré son père à la création d’Israël alors que sa ville de Nazareth, en Galilée, devenait territoire israélien. Il est donc resté sur sa terre, avec toute sa famille. « Après 1939, nous avons vu arriver à Nazareth un groupe important de quelques centaines de jeunes femmes polonaises. Je savais qu’elles étaient menacées de mort par les Allemands en Pologne et qu’elles venaient se réfugier en Palestine, se souvient-elle. […] Sincèrement, je ne connaissais pas leur religion. A Nazareth, personne ne posait de question sur l’appartenance confessionnelle de son voisin, ce n’était pas une marque d’identité comme aujourd’hui et ça l’était d’autant moins que nous avions coutume de participer à toutes les fêtes religieuses. »

C’est ce qui fait la force de ces témoignages, ils parlent de la grande histoire comme de la vie quotidienne, des peurs comme des rêves, des malheurs comme des bonheurs.

Alexandra Schwartzbrod

Photo Altair Alcântara : le livre est une illustration parfaite du terme arabe « al-sumûd », la capacité à tenir bon, la résistance.

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Mots clés

  • Réfugiés et droit au retour
  • Colonies et colonisation
  • Politique et société palestiniennes

Source

Publié par Liberation.fr

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