Pourtant, ils le savent bien : un futur Etat palestinien sur les tracés définis par le plan Trump est nettement en deçà de ce à quoi aspirent les Palestiniens, à savoir la totalité des Territoires occupés depuis 1967 par Israël. Autant dire qu’ils héritent d’une sorte de bantoustan sans continuité territoriale. Par ailleurs, le président américain expulse pratiquement les Palestiniens d’Al Qods, dont ils veulent faire la capitale de leur futur Etat. Malgré cela, les Arabes voient positivement le plan de Donald Trump.
C’est ainsi que les Emirats arabes unis ont vu dans le plan de Trump « un important point de départ » pour un retour à la table des négociations. Leur ambassadeur à Washington, Youssef Al Otaïba, était, avec ses homologues d’Oman et de Bahreïn, un des représentants de pays arabes à la Maison-Blanche, où l’absence des Palestiniens était criante.
Le Qatar a lui aussi salué le plan pour le Moyen-Orient du président américain tout en estimant que la paix ne serait durable qu’avec la naissance d’un Etat palestinien ayant « Jérusalem-Est pour capitale ».
« Le Qatar salue les efforts visant à parvenir à une paix durable dans les Territoires palestiniens occupés et apprécie les efforts de l’administration américaine pour trouver une solution au conflit israélo-palestinien », écrit l’agence de presse officielle QNA.
Proche allié des Etats-Unis, le riche pays gazier du Golfe, qui soutient les Palestiniens, notamment le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a réitéré en même temps sa position sur le conflit irsaélo-palestinien. « Le Qatar réaffirme son soutien aux institutions palestiniennes, relevant que la paix ne peut être durable que si le droit des Palestiniens à un Etat souverain ayant Jérusalem-Est (pour capitale) est préservé et le retour des réfugiés est garanti », ajoute QNA.
Beaucoup plus ambivalente, l’Arabie Saoudite a d’abord dit, de son côté, « apprécier » les efforts de Donald Trump. Puis le roi Salman s’est exprimé pour affirmer son soutien « inébranlable » aux droits des Palestiniens lors d’un entretien téléphonique avec le président palestinien, Mahmoud Abbas, a rapporté hier l’agence d’Etat saoudienne SPA. Le roi est du côté des Palestiniens et soutient « leurs choix et ce qui représente leurs espoirs et aspirations », a indiqué SPA.
L’Egypte qui entretient des relations diplomatiques avec Israël a, quant à elle, appelé Israéliens et Palestiniens à un examen « attentif » et « approfondi » du plan.
Seule la Jordanie a souligné clairement que « la seule voie » vers la paix est la naissance d’un Etat palestinien sur les frontières de 1967.
Pour sa part, la Ligue arabe a réagi, hier, en qualifiant le plan de « grande violation des droits légitimes des Palestiniens », et une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères arabes, en présence du président palestinien Mahmoud Abbas, est prévue samedi au Caire.