- Mohammed Dahlan, ancien conseiller à la sécurité nationale de Mahmoud Abbas, est soupçonné d’avoir détourné 17 millions de dollars. AFP / Abbas Momani
Au lieu d’annoncer le jugement, les juges palestiniens ont décidé de botter en touche. Pour les magistrats, il faut savoir si Mohammed Dahlan est encore protégé par son immunité parlementaire. Salameh Halaseh, l’avocat de l’opposant au président Abbas, en exil depuis 2011, se dit confiant :
« Selon nous, c’est une bonne décision, parce que la cour d’appel doit examiner cette question et va certainement reconnaître l’immunité de Mohammed Dahlan. Si c’est le cas, ce procès s’arrêtera. »
En effet, seul le Parlement palestinien peut en théorie lever l’immunité d’un de ses membres. Ce qui n’a pas été le cas pour Mohammed Dahlan. Ce nouveau rebondissement pourrait permettre d’éviter une parodie de justice, estime Sévag Torossian, l’avocat français de l’ancien homme fort du Fatah :
« Je ne sais pas si c’est encore une nouvelle étape de la comédie judiciaire qui se joue ici, si simplement les juges ont peur de juger et qu’ils vont se retrancher derrière cette immunité, qui serait de droit, pour éviter de trancher sur le fond une question qui n’a pas lieu d’être. »
La décision sur l’immunité parlementaire devrait intervenir dans le mois qui vient. Un mois déterminant qui verra notamment le congrès du Fatah, dont Mohammed Dahlan a été exclu, se réunir pour décider de l’avenir de l’Autorité palestinienne.