d’origine juive sur les territoires palestiniens et l’ouvrage monumental en cours d’érection pour séparer Israéliens et Palestiniens.
"Ce n’est pas anodin de voyager au milieu d’une guerre qui tait son nom, c’est donc ce qu’on ne voit pas que j’ai photographié : les rues vides, les enfants, les femmes seules dont les maris sont en prison ou morts, les affiches qui là-bas plus qu’ailleurs ont la parole", explique Yann Derais,
29 ans.
Pas de soldats israéliens aux aguets, de jeunes lanceurs de pierres ou de Palestiniens armés au visage masqué : ces photos, pour l’essentiel en noir et blanc, ont été prises en juillet 2003 et avril 2004.
Entre temps, la situation sur le terrain a changé : la construction de ce que les Israéliens appellent "clôture de sécurité" et les Palestiniens "mur de l’apartheid" a progressé.
"Le mur, c’est horrible. Il y a des endroits, il fait plus de 10 mètres de haut, avec des miradors. Quant on est au pied, on hallucine", dit Yann Derais qui compte une vingtaine d’expositions à son actif ces dernières
années, dont plusieurs sur des thèmes liés à la scène musicale.
Censée assurer la sécurité des Israéliens, cette ligne de séparation, qui s’enfonce en Cisjordanie occupée et divise parfois des villages palestiniens, doit mesurer 730 km une fois achevée. Pour le moment, environ 200 km ont été construits.
L’Assemblée Générale de l’Onu a voté le 9 juillet une résolution exigeant le démantèlement partiel de cette ligne dont Israël s’est dit déterminé à poursuivre la construction.