On rappelle d’abord les modalités d’interpellation des élus et les résultats obtenus, puis on analyse ces résultats avec les conséquences inattendues qu’ont entraîné la campagne que l’on a menée.
Interpellation et résultats :
L’AFPS Besançon a sollicité l’ensemble des parlementaires de la Haute-Saône, du Doubs [1]et du Jura (le Territoire de Belfort étant couvert par un autre groupe de l’AFPS), ainsi que les Présidents des Conseils de ces départements et Madame la Présidente du Conseil régional.
En outre, nous avons sollicité Monsieur le Maire de Besançon, pour que le Conseil municipal adopte un vœu en ce sens.
Liste des signatures :
Mad. Dufay Présidente PS du Conseil régional (demande menée conjointement avec l’AFPS Nord Franche-Comté)
M. Claude Jeannerot Sénateur PS, Président du Conseil général du Doubs
M. Yves Krattinger, Sénateur PS, Président du Conseil général de Haute-Saône
M. Christophe Perny, Président du Conseil général du Jura
M. Jean-Pierre Michel, Sénateur PS de Haute-Saône
M. Martial Bourquin, Sénateur PS du Doubs
M. Jean-Michel Villaumé, Député PS de Haute-Saône
M. Michel Raison, Député UMP de Haute-Saône
Vœu de la Ville de Besançon (voir texte en fichier joint) :
Le vœu a été présenté par le groupe EE-Les Verts pour la majorité municipale. Deux membres du Conseil se sont abstenus, il a été adopté à l’unanimité des autres membres du Conseil municipal.
Nous pouvons remercier les élus des groupes EE-Les Verts, Les Alternatifs, et PCF qui ont été à l’initiative du dépôt de ce vœu, notamment EELV et le PCF se sont particulièrement impliqués.
Le groupe PS a fait retirer du texte initial la mention des frontières de 1967 et de Jérusalem-Est. Néanmoins, nos soutiens ont réussi à faire spécifier que l’État doit être reconnu « dans les conditions fixées par l’ONU », lesquelles sont connues de tous, les limites de 1967 pour frontières avec Jérusalem-Est pour capitale, la fin de l’occupation militaire et coloniale, et condition essentielle le droit au retour des réfugiés. Ce que nous ne manquerons pas de mettre en avant.
Analyse des résultats :
Il nous semble remarquer en Franche-Comté une évolution positive du côté du PS dans la prise en compte des enjeux concernant la question israélo-palestinienne. Ce que dénotent par ailleurs, l’appel fait nationalement par le PS demandant également un vote favorable de la France et de l’UE pour l’adhésion de la Palestine à l’ONU et les initiatives prises en ce sens par les groupes parlementaires PS du Sénat et de l’Assemblée nationale. Evolution qui ne semble toutefois pas encore concerner le Député PS du Doubs, M. Pierre Moscovici qui n’a pas accepté de signer cet appel.
Il est appréciable de noter encore, l’engagement du Député UMP de Haute-Saône, M. Michel Raison qui a signé l’appel, ainsi que du groupe d’opposition UMP au Conseil municipal de Besançon qui a voté favorablement le vœu présenté par la majorité de gauche, en intervenant pour insister sur le droit à la sécurité d’Israël. Ils se sont toutefois positionnés sur une question aussi déterminante avec leurs collègues de gauche en faveur du Droit international et de la justice.
La Franche-Comté représente la région où les parlementaires et les présidents des conseils régional et généraux se sont le plus massivement mobilisés en signant l’un ou l’autre des appels appelant la France à voter en faveur de l’adhésion ou au contraire à opposer son veto. On constate que la campagne menée par l’AFPS Besançon sur 3 des 4 départements de Franche-Comté (Haute-Saône, Doubs, Jura) a amené les parlementaires à se déterminer clairement pour ou contre l’adhésion de la Palestine à l’ONU, d’où il ressort un net clivage politique.
En effet, sur les départements de Haute-Saône et du Doubs où l’AFPS Besançon est la plus implantée, on constate que 10 parlementaires sur 13 se sont exprimés sur cette question en signant un des 2 appels, ainsi que 2 des 5 parlementaires du Jura.
Sur le Doubs, où l’AFPS est la plus présente, 4/5 parlementaires UMP ont signé en faveur du veto de la France, tandis que 2/3 des parlementaires PS ont signé l’appel lancé par l’AFPS en faveur de l’adhésion de la Palestine à l’ONU.
En Haute-Saône, 3/3 des parlementaires PS et 1/2 des parlementaires UMP ont signé l’appel lancé par l’AFPS, tandis que le Député UMP, M. Alain Joyandet (ex secrétaire d’État à la Coopération et la Francophonie) n’a pas souhaité « prendre position » d’après son attaché parlementaire.
Dans le Jura 1/4 des parlementaires UMP a signé l’appel pour le veto, ainsi que 1/1 RDSE.
Soit, sur ces 3 départements, 12 des 18 parlementaires ont pris position ! Ce qui se traduit par 6 parlementaires de droite qui se sont engagés en faveur du veto, alors que 6 parlementaires 5 PS et 1 UMP se sont engagés en faveur de l’adhésion de la Palestine à l’ONU, tandis que 2 parlementaires n’ont pas souhaité prendre position (MM. Les Députés Joyandet UMP et Moscovici PS).
A cela on doit ajouter les prises de position de Mad. Marie-Guite Dufay, Présidente PS du Conseil régional de Franche-Comté et de M. Christophe Perny, Président PS du Conseil général du Jura, qui ont signé l’appel lancé par l’AFPS pour la Palestine à l’ONU.
De toute évidence, la campagne menée sur 3 départements par l’AFPS Besançon a suscité une réaction de forte mobilisation des élus contactés, laquelle se traduit par un fort clivage droite/gauche, avec cependant un avantage en faveur de l’adhésion de la Palestine comme État membre des Nations-Unies.
Par ailleurs, sur Besançon où l’AFPS a amené depuis quelques années la Ville à développer des projets de coopération avec le camp de réfugiés palestiniens d’Aqabat Jabr (Cisjordanie) la majorité de gauche (EELV, Les Alternatifs, PS, PCF, société civile) comme l’opposition de droite ont voté le vœu du Conseil municipal, demandant à la France et l’UE de voter en faveur de l’adhésion de la Palestine à l’ONU. Ce qui confirme le vote pour la coopération avec le camp d’Aqabat Jabr, à l’unanimité du Conseil municipal en 2007.
Il s’avère que l’implication de l’AFPS a conduit la majorité des élus à engager leur responsabilité en se déterminant clairement par leur signature, d’où il ressort un clivage droite/gauche, et que le travail mené par l’AFPS auprès des élus en faveur de la coopération avec un camp de réfugié a permis d’entraîner un vote de gauche comme de droite en faveur des droits des Palestiniens, au moins pour l’instant.