« Sous les auspices du Président (...) Bush » une déclaration commune israélo-palestinienne est rendue publique à la fin de la réunion d’Annapolis(USA), consacrée à trouver une solution à un conflit au cœur de la poudrière du Moyen Orient. Elle aboutirait à une « détermination » mutuelle « d’inaugurer une nouvelle ère de paix. » Israéliens et Palestiniens « acceptent de former un mécanisme américain, palestinien et israélien conduit par les Etats-Unis dont le but est de superviser l’application de la Feuille de route. » On ne saurait mieux indiquer la tutelle américaine.
Cette feuille de route, dictée par Bush en 2003, dont les troupes ont envahi l’Irak, certes se réfère aux résolutions de l’ONU sur les frontières de 1967, mais sa première phase, sous prétexte de lutte contre le terrorisme vise à désarmer unilatéralement la résistance palestinienne. La poursuite de l’occupation, avec son cortège d’humiliations et de massacres, n’en pas été arrêtée. Les engagements israéliens de l’époque « en vue d’un Etat palestinien indépendant, viable et souverain » ont été aussitôt démentis par l’accélération de la colonisation et sa consolidation avec le mur de l’apartheid qui se poursuivent actuellement, notamment près de Jérusalem. Ville dont le sort n’est pas défini à Annapolis.
Cet « accord » s’accompagne d’un silence sur l’occupation depuis plus de 40 ans du Golan syrien : la question décisive de l’eau pour la Palestine, n’est pas prête d’être réglée. Pire, Bush a d’emblée défini le sort des réfugiés avec son discours d’inauguration : en présentant Israël comme « Etat juif » il exclut leur retour au mépris des résolutions de l’ONU. Cela traduit simplement que les 60 ans d’occupation de la Palestine sont niés. Ce n’est pas ainsi que se construit la paix.
La paix exige une autre pratique du rapport entre les nations que la domination d’une superpuissance dont toutes les décisions, ces dernières années, ont appuyé la politique israélienne de colonisation et de guerre contre les peuples du Moyen Orient. Oui une conférence internationale de paix est nécessaire. Elle doit impérativement porter sur l’application de toutes les résolutions de l’ONU pour la Palestine, et du droit international. Plutôt que d’être la vassale des USA, la France a la capacité d’agir en ce sens.
C’est pour l’exiger que l’AFPS 59/62 appelle, avec ses partenaires, 60 ans après la naqba et les Palestiniens chassés de leurs terres, à se rassembler Parvis des Droits de l’Homme à Lille, à 18h, le vendredi 30 novembre.