Le vote du Parlement pour reconnaître l’État de Palestine, à l’initiative du Ps et de la Gauche, est un pas en avant contre l’injustice faite à un peuple. Nous appelons (comme aux États-Généraux de décembre) à tenir le cap d’une paix juste, durable.
Alors que se déroulait cet été un nouveau carnage à Gaza, le PS s’est contenté d’un appel indifférencié à la paix en ignorant l’injustice fondamentale du rapport colonial entre Israéliens et Palestiniens. Il est urgent de poser les principes qui doivent fonder nos prises de position face aux excès renouvelés de la droite qui gouverne aujourd’hui Israël, alliée à une extrême droite xénophobe et raciste.
Le souci légitime de sécurité des uns ne saurait être un absolu se traduisant par une absolue insécurité des Palestiniens parqués à Gaza dans une prison à ciel ouvert. Le respect des droits de l’homme et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes requièrent que soient levés le blocus de Gaza et la fermeture des frontières ; le corollaire en est bien sûr l’empêchement des tirs de roquettes sur Israël.
La colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est par quelque 600.000 Israéliens aujourd’hui annihile toute perspective de Palestine libre ; cela doit cesser et la colonisation reculer, dans le respect de la légalité internationale. Allons plus loin et, comme la Suède ou le Brésil, reconnaissons aux Palestiniens un Etat membre de plein droit des Nations Unies.
En Israël même, l’état de droit doit être le même pour tous ; c’est un principe républicain ; le concept même d’Etat juif se traduit par un apartheid à l’égard des non juifs.
Les négociations de paix sous l’égide des Etats-Unis ont échoué. Il est illusoire de croire que de simples bons offices pourront un jour amener une solution à deux États dont ne veut pas le gouvernement israélien. Il est temps que la communauté internationale prenne ses responsabilités et impose une solution juste et durable. Au lieu de conforter Israël par un accord d’association, l’UE a les moyens d’exercer des pressions, comme elle sait le faire, par exemple, sur la Russie.
La France est particulièrement sensible à ce conflit, tant par ses responsabilités historiques dans la région que par le nombre de ses citoyens de religion juive (plus de 600.000) et par le nombre de ses citoyens musulmans ou d’origine arabe (près de 8 millions) ; elle doit à tous une vigilance absolue contre toute forme de racisme. Elle peut jouer un rôle moteur dans l’Union Européenne et peser à l’ONU.
Cela renforcerait d’ailleurs la légitimité de son implication militaire contre ces fous sanglants de Da’ech et éviterait le procès du « deux poids, deux mesures ». Les principes de justice sont universels ! .
Les 80 premiers signataires (parlementaires ; adhérents ; responsables nationaux, fédéraux et de section ; élus territoriaux ; personnalités) ont porté cette contribution à l’occasion des États-Généraux du PS tenus en décembre dernier. Ils appartiennent à tous les courants et sensibilités socialistes.