Photo : Prison d’Ofer
Les autorités pénitentiaires israéliennes ont agressé des prisonnières palestiniennes mardi matin dans le cadre de l’application de nouvelles mesures strictes à l’encontre des détenus palestiniens introduites par le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, un homme d’extrême droite.
La Société des prisonniers palestiniens a déclaré dans un communiqué que les forces israéliennes avaient battu des prisonnières à la prison de Damon, tiré des gaz lacrymogènes et utilisé du gaz poivré.
La commission des affaires des prisonniers de l’Autorité palestinienne a déclaré que l’administration pénitentiaire israélienne (IPS) avait également confisqué des appareils électroniques et certains objets personnels des prisonnières dans ce qu’elle a appelé une "punition collective".
En réponse, les prisonnières ont mis le feu à certaines cellules. L’IPS a déclaré que Yasmeen Shaaban, la représentante des prisonnières palestiniennes qui faisait partie des personnes agressées, a été placée en isolement pour avoir tenté de mettre le feu à sa cellule.
"Les mesures punitives prises dans la prison de Damon auront des conséquences dans toutes les prisons. La situation s’aggrave en raison des mesures prises par le ministre fasciste Itamar Ben-Gvir. Le gouvernement israélien porte l’entière responsabilité de la situation et de ses conséquences" a déclaré la Palestinian Prisoners’ Society.
L’agression des femmes détenues a provoqué la colère des détenus palestiniens dans toutes les prisons israéliennes.
La commission des prisonniers a déclaré que les détenus de la prison d’Ofer ont refusé d’accepter leur petit-déjeuner à la nouvelle de la répression et ont exigé de parler au téléphone avec les prisonnières de Damon.
L’assaut a eu lieu un jour après que 120 Palestiniens dans la célèbre prison du désert du Néguev ont lancé une grève de la faim contre les récentes mesures punitives de l’IPS. L’IPS avait coupé l’électricité dans la prison du Néguev, empêché les familles des prisonniers de leur rendre visite, et arrêté de leur servir des repas.
Des dizaines de prisonniers palestiniens dans les prisons de Ketziot, Ofer et Megiddo ont été mis à l’isolement ce week-end, prétendument pour avoir célébré le meurtre de sept colons israéliens par un Palestinien lors d’une fusillade à Jérusalem-Est occupée vendredi.
Les prisonniers palestiniens ont déclaré qu’ils cesseront également d’accepter les contrôles de sécurité de l’IPS dans le cadre de leurs protestations contre les mesures de répression croissantes.
Grève à Jérusalem-Est
La montée des tensions dans les prisons fait suite à une semaine de violences dans les territoires palestiniens occupés.
Jeudi, les forces israéliennes ont tué 10 Palestiniens lors d’un raid de grande envergure à Jénine, en Cisjordanie occupée, qui a suscité la colère de tout le pays. Un Palestinien a ouvert le feu sur des colons israéliens à Jérusalem-Est occupée vendredi, faisant sept morts.
Cette fusillade a déclenché des mesures de répression sévères de la part des forces israéliennes à l’encontre des Palestiniens de Jérusalem-Est.
Mardi, les habitants de Jabal al-Mukaber et de Sheikh Saad, villes du sud de Jérusalem, ont organisé une grève générale contre ce qu’ils appellent une punition collective des autorités israéliennes à leur encontre, qui comprend des menaces de démolition de dizaines de maisons.
Des centaines de maisons palestiniennes à Jabal al-Mukaber sont menacées par des ordres de démolition israéliens pour défaut de permis de construire. Les autorités israéliennes font en sorte qu’il est pratiquement impossible pour les Palestiniens d’obtenir un permis de construire dans la ville, ce qui oblige beaucoup d’entre eux à construire sans permis.
Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), les Israéliens ont démoli 666 maisons palestiniennes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est en 2021, déplaçant 958 personnes, soit une augmentation de 38 % par rapport à l’année précédente.
Traduction : C. L. pour AFPS