En septembre dernier, une semaine après avoir annoncé sa démission en raison des poursuites pour corruption et fraudes engagées contre lui, le Premier ministre israélien, resté au pouvoir à la tête d’un cabinet de transition, avait donné au quotidien « Yedioth Aharonoth » une interview dans laquelle il affirmait qu’Israël devait se retirer de la quasi-totalité de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est pour arriver à la paix avec les Palestiniens.
Tardive mais bienvenue, cette lucidité avait été saluée par les partisans de la reprise du processus de paix. On découvre aujourd’hui, grâce à un rapport de La Paix Maintenant fondé sur les statistiques du ministère de la Construction, que le gouvernement israélien se prépare à bâtir dans les prochaines années 73 000 logements en Cisjordanie, dont 5 700 à Jérusalem-Est.
C’est-à-dire à ajouter plus de 290 000 colons aux 460 000 qui y vivent déjà. Et il y a peu de chances qu’un cabinet Netanyahou revienne sur cette décision. Difficile de dire plus clairement que l’instauration de la souveraineté palestinienne en Cisjordanie n’est pas pour demain.
Lorsque l’on constate que la majeure partie des logements en projet seront construits dans les colonies annexées de fait à Israël par le tracé sinueux du mur de séparation, une déduction simple s’impose : tout en parlant de reprise du processus de paix, le gouvernement israélien poursuit, sur le terrain, sa politique des faits accomplis qui rendent de plus en plus difficile la reprise des négociations.