Photo : Logo de l’OCHA dans les Territoires palestiniens
FAITS MARQUANTS
– Le camp de réfugiés de Jénine, qui abrite environ 23 600 personnes, dont 7 150 enfants, n’a toujours pas accès à l’eau, une semaine après la destruction du réseau hydraulique local par les forces israéliennes au cours d’une opération de deux jours.
– Au moins 40 familles, soit 173 personnes, dont 64 enfants, sont toujours déplacées à l’intérieur du camp. En raison du manque d’alternatives, certaines des 3 500 personnes initialement déplacées au cours de l’opération sont revenues et séjournent dans leurs maisons devenues inhabitables. La plupart des 40 familles déplacées vivent dans des familles d’accueil ou dans des logements loués.
– On estime que 5,2 millions de dollars sont nécessaires pour répondre aux besoins humanitaires immédiats à Jénine. Toutefois, ce chiffre n’inclut pas les besoins de financement de l’UNRWA ni le montant qui pourrait être nécessaire pour les actions de déminage, et il est susceptible d’être révisé en fonction d’évaluations ultérieures. Pour répondre immédiatement à ces besoins, le Fonds humanitaire du territoire palestinien occupé envisage le rallongement des dépenses pour les projets existants afin de couvrir une partie de ces besoins immédiats.
– Les partenaires humanitaires ont été sur le terrain pendant et après l’opération, en coordination avec les acteurs locaux, afin d’évaluer les besoins de la population, de fournir du matériel médical, de soigner les blessés, de faciliter l’accès des ambulances aux blessés, de fournir une aide d’urgence aux personnes les plus touchées avec de l’argent liquide, de fournir des services de santé mentale et de soutien psychosocial, de soutenir les autorités locales en charge du réseau d’eau, de fournir du matériel éducatif et de procéder à une évaluation minutieuse des besoins des familles afin de mieux cibler l’intervention en cours.
Bilan humanitaire
Le retrait des forces israéliennes du camp de réfugiés de Jénine et de la ville de Jénine au cours de la nuit du 4 au 5 juillet a mis fin à une opération de grande envergure qui a duré deux jours. L’opération, qui a débuté le 3 juillet, a fait des victimes, provoqué des déplacements internes et causé des dommages importants aux bâtiments et aux infrastructures. Selon le ministère palestinien de la santé, douze Palestiniens, dont quatre enfants, ont été tués à Jénine au cours de l’opération. En outre, le ministère de la santé rapporte que 143 Palestiniens ont été blessés. Des sources israéliennes officielles confirment qu’un soldat israélien a été tué et qu’un autre a été blessé.
En outre, des centaines de logements du camp de réfugiés de Jénine ont été endommagés, certains sont devenus inhabitables. L’opération a entraîné le déplacement interne de plus de 500 familles palestiniennes, soit plus de 3 500 personnes.
La destruction d’environ 3,9 km de routes par les forces israéliennes à l’intérieur et autour du camp de réfugiés a compromis l’accès des véhicules, y compris pour les services de première nécessité.
Le 4 juillet, des humanitaires internationaux ont effectué une mission inter-agences sur le terrain dans la ville de Jénine, alors que l’opération était toujours en cours. Ils ont visité la municipalité ainsi que l’hôpital gouvernemental de Jénine et ont livré des fournitures médicales de base. Le 5 juillet, une fois l’accès au camp rétabli, les équipes humanitaires ont entamé une évaluation rapide et multisectorielle. En collaboration avec les autorités locales, elles ont commencé à fournir une aide essentielle, notamment en eau.
Le 7 juillet, l’UNRWA et l’OCHA ont achevé une première évaluation des dégâts, indiquant que 460 unités d’habitation avaient été endommagées à l’intérieur et aux alentours du camp. Parmi elles, 23 sont détruites et 47 ont été rendues inhabitables. Alors que la plupart des personnes déplacées sont retournées dans le camp, au moins 40 familles, comprenant 173 personnes (dont 64 enfants), restent déplacées à l’intérieur du camp, leurs maisons étant devenues inhabitables. L’opération israélienne de deux jours dans le camp de réfugiés de Jénine a causé des dommages importants aux réseaux d’eau et d’égouts, avec au moins huit kilomètres de canalisations indispensables détruites. Il en va de même pour d’autres infrastructures essentielles. En conséquence, depuis le 3 juillet, le camp et les quartiers environnants n’ont plus accès à l’eau potable et une centaine de foyers n’ont plus de raccordement au réseau d’égouts.
Le 8 juillet, la coordinatrice humanitaire Lynn Hastings a visité le camp de réfugiés de Jénine avec des représentants diplomatiques de 25 États membres.
Le 11 juillet, le service des eaux de l’Autorité palestinienne, en coordination avec la municipalité de Jénine, a pu raccorder environ 60 % des ménages du camp de réfugiés au réseau hydraulique, grâce à une solution temporaire. Les 40 % restants dépendent toujours de l’eau acheminée par camion en raison des dommages subis par les canalisations dans leur quartier. La solution temporaire mise en œuvre pour une partie du camp de réfugiés ne résoudra pas définitivement le problème du réseau d’eau pour ces ménages. Les habitants ont besoin que l’accès à l’eau potable soit rétabli immédiatement, ainsi que des services d’assainissement adéquats.
Les réponses humanitaires se concentrent actuellement sur la réparation des infrastructures de première nécessité et la reprise des services essentiels, ainsi que sur la réduction des risques liés aux munitions non explosées (UXO), la fourniture de soins de santé et l’apport d’une aide en numéraire aux familles déplacées, entre autres.
>> Lire le rapport complet de l’OCHA (en anglais)
Traduit par : AFPS