Au moins 11 Palestiniens ont été blessés par des tirs israéliens et des gaz lacrymogènes lors de manifestations à la frontière de Gaza samedi soir, selon des rapports gazaouis, peu après que des ballons incendiaires lancés depuis la bande aient provoqué deux feux de broussailles dans le sud d’Israël.
Trois des Palestiniens ont été blessés par des tirs israéliens à balles réelles et ont été évacués vers un hôpital de l’enclave dans un état modéré. Les huit autres ont été blessés par des balles à bouts éponge et des gaz lacrymogènes. Des témoins oculaires à la frontière ont déclaré que l’armée israélienne utilisait des tirs réels, des gaz lacrymogènes et des drones.
L’unité du Hamas qui organise des émeutes nocturnes sur la barrière frontalière a déclaré samedi après-midi qu’elle renouvellerait ses activités, pour protester contre le retard pris par Israël dans l’assouplissement du blocus de la bande de Gaza.
Dans une déclaration des factions palestiniennes de Gaza, elles ont indiqué que "le blocus a transformé la vie dans la bande de Gaza en un enfer invivable. L’aide qu’Israël a déclaré vouloir apporter aux Palestiniens, comme l’entrée de certaines marchandises et la délivrance de permis aux commerçants pour quitter la bande, ne répond pas aux exigences minimales. Par conséquent, nous demandons aux médiateurs de lever complètement le blocus."
Les représentants des factions palestiniennes, dont le Hamas et le Jihad islamique, ont annoncé que leurs activités contre Israël allaient s’intensifier dans les jours à venir, notamment par le lancement de ballons chargés d’explosifs. L’annonce ajoute que toute blessure infligée aux manifestants palestiniens "entraînerait une réponse appropriée des forces de résistance et de leurs ailes militaires."
Samedi matin, un garçon palestinien de 12 ans est décédé des suites de blessures subies lors d’affrontements frontaliers avec les forces israéliennes le week-end dernier.
Le ministère de la Santé de Gaza a identifié le garçon comme étant Omar Hassan Abu Anil, qui a été grièvement blessé après avoir été touché par des tirs à balles réelles sur la barrière frontalière à l’est de la ville de Gaza lors de la manifestation de samedi dernier.
En début de semaine, un Palestinien a succombé à une blessure par balle subie également lors de la manifestation de samedi. Le groupe militant Hamas a identifié l’homme, Osama Dueji, 32 ans, comme un membre de sa branche armée et l’a pleuré comme un "martyr héroïque".
Au cours des manifestations du week-end dernier, l’armée israélienne a déclaré que des manifestants s’étaient approchés d’une zone de la clôture dans le nord de Gaza et avaient tenté de l’escalader tout en lançant des explosifs sur les troupes. En réponse, les troupes ont tiré des gaz lacrymogènes et des balles réelles en direction des manifestants. Les tirs israéliens ont blessé 41 Palestiniens, selon le ministère de la santé dirigé par le Hamas.
Des centaines de Palestiniens ont participé à la manifestation organisée par le Hamas contre le blocus israélo-égyptien de l’enclave et la décision d’Israël de suspendre les fonds d’aide qatariens.
Au cours de la manifestation, un policier des frontières israélien a été grièvement blessé après avoir reçu une balle dans la tête tirée par un Palestinien à travers une fente de la barrière frontalière.
Mercredi, un millier de Palestiniens ont manifesté le long de la clôture frontalière de Gaza, dans la région de Khan Yunis, et les soldats israéliens ont fait usage de tirs réels pour disperser la foule. Selon des rapports palestiniens, 14 Palestiniens ont été blessés.
Avant la manifestation de mercredi, l’armée israélienne a déclaré avoir renforcé ses forces près de la bande de Gaza. Les officiers et les soldats ont reçu pour instruction de répondre "plus agressivement" à toute tentative de franchir la clôture frontalière ou d’attaquer les soldats israéliens.
Israël avait initialement bloqué l’aide qatarie et l’importation de matériaux de reconstruction à la suite de la guerre de mai avec le Hamas. Jeudi, cependant, le pays a déclaré qu’il allait assouplir les restrictions commerciales imposées à la bande de Gaza et élargir l’entrée de marchandises dans l’enclave palestinienne.
Traduction : AFPS