Cher HR/VP Josep Borrell,
Au moment où je vous écris, un fragile cessez-le-feu est en vigueur suite à la nouvelle attaque militaire d’Israël sur Gaza. C’est la 5ème fois en 15 ans qu’une attaque massive et disproportionnée est menée contre une population assiégée de 2 millions de personnes.
Israël appelle cela une attaque préventive contre une menace imminente. Il n’y a aucune façon de justifier cela comme une défense. C’est une guerre d’agression brutale et illégale contre un peuple occupé.
Nous savons tous ce qui se passe lorsqu’une armée équipée de la technologie la plus avancée au monde attaque une zone densément surpeuplée sans moyen de fuite. Nous avons tous été témoins des pertes humaines disproportionnées et des destructions matérielles stupéfiantes infligées à des personnes dont la vie ne tient déjà qu’à un fil après 15 ans de blocus. Cette fois, Israël a fermé complètement la frontière de Gaza pendant 6 jours, entraînant l’arrêt total de la seule centrale électrique : pas d’électricité, pas d’approvisionnement adéquat en eau potable, des hôpitaux menacés de fermeture en raison de l’épuisement des stocks médicaux et de l’électricité, ce qui les rend incapables de fonctionner. Cette opération militaire coupe la dernière ligne de vie de Gaza, qui a déjà subi 15 ans de punition collective. C’est un exemple de plus de la stratégie israélienne consistant à torturer et à priver les habitants de Gaza de leurs besoins fondamentaux. C’est une façon de tuer leur société. Cette fois, l’Europe n’a aucune excuse pour rester les bras croisés.
La communauté internationale, y compris l’UE, a la responsabilité de protéger les civils, car Israël, en tant que puissance occupante, non seulement ne le fait pas, mais mène en plus une guerre d’agression contre eux. Vous savez très bien qu’appeler à la retenue n’a jamais fonctionné. Vous savez également que l’inaction de la communauté internationale a enhardi Israël à continuer à commettre des crimes de guerre. Cette fois, l’UE doit agir. L’UE doit imposer des sanctions (embargo militaire et suspension de l’accord d’association) exigeant qu’Israël cesse immédiatement toute agression contre Gaza. En tant que premier partenaire commercial d’Israël, l’UE dispose d’outils diplomatiques puissants avec lesquels elle peut exercer une pression sur Israël. Tout retard dans ce domaine ne fera qu’accroître les souffrances de la population et contribuera à déstabiliser davantage la région.
déstabilisation de la région.
Outre les obligations découlant du droit international, l’Europe a une responsabilité historique dans le drame actuel de la région. L’UE et la communauté internationale doivent mettre fin à leur double langage et à leur complicité avec Israël. Il est grand temps d’imposer des sanctions à Israël, de le contraindre à lever le blocus de Gaza sans condition et à cesser toutes les violations des droits de l’homme et du droit international.
Nous espérons que vous traiterez nos préoccupations avec le plus grand sérieux et la plus grande urgence.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de nos sentiments distingués,
Michel LEGRAND, Président de la CECP
Traduction : AFPS / DD